Comment la GIEP « truque » certains résultats
d’un sondage et cache la vérité sur le reste
d’un sondage et cache la vérité sur le reste
La GIEP est, selon nous, un de ces syndics qui honorent faiblement la profession (tapez « GIEP » sur votre moteur de recherche et vous comprendrez) et font que même les syndics corrects pâtissent d’une image déplorable.
Si vous voulez savoir comment un syndic tronque et truque les chiffres pour tromper son monde, suivez la démonstration.
I. Présentation trompeuse d’un sondage
Dans sa « lettre aux clients » de janvier 2011 la GIEP cite le « Baromètre du vivre ensemble en copropriété » (sondage commandité par NEXITY, propriétaire du groupe LAMY) et écrit ceci :
« Mais dans tout ça, que pensent-ils [les copropriétaires] de leur syndic [selon le sondage] ? Eh bien 85 % des copropriétaires estiment avoir trouvé le bon syndic ».
Vous avez bien lu : « 85 % estiment avoir trouvé le bon syndic ». Sous-entend, en fait, que les copropriétaires mécontents de leur syndic ne seraient que 15 %.
Très méfiants, nous nous sommes procurés ce « Baromètre » et sommes tombés des nues.
Car, sans même parler du fait que ce type de « Baromètre » est presqu’aussi fiable qu’une prédiction de Madame Soleil (441 personnes interrogées au téléphone entre le 13 et 14 juillet 2010 sans qu’on ne nous dise rien de l’échantillon initial - qui, où, quel âge, quel sexe... - !!!), nous avons pu constater avec stupéfaction ceci : la GIEP mentait effrontément.
En effet, le sondage ne pose pas du tout la question : « Estimez-vous avoir un bon syndic ? », mais très exactement celle-ci :
« Globalement, êtes-vous satisfait du fonctionnement de votre copropriété ?
85 % ».
Et voilà comment une question floue assortie de réponses du genre « tiède » [57 % sont « plutôt » satisfaits du fonctionnement de leur copropriété] devient - dans la bouche de GIEP-le-Menteur - « 85 % des copropriétaires estiment avoir un bon syndic ».
C’est tout simplement indigne. Mais ce n’est qu’un début. La suite de la lecture du « Baromètre » nous apportant d’autres surprises.
II. Des chiffres soigneusement cachés
Car au-delà de cette escroquerie, nous nous sommes aperçus qu’il y avait occultation des vrais chiffres.
En effet, quand on étudie les questions et réponses de ce « Baromètre » concernant spécifiquement les syndics, on découvre de tous autres chiffres.
En particulier, on s’aperçoit que ce sont 28 % de cet échantillon (donc, presque le double de ce que la GIEP dit) qui « ont une MAUVAISE IMAGE de leur syndic ». En gros, la GIEP divise le chiffre défavorable aux syndics professionnels par DEUX. Elle truque donc totalement et sciemment des résultats
Plus grave encore : quand on descend dans le détail de ce sondage on s’aperçoit de ceci :
Chiffres évidemment dissimulés soigneusement par GIEP –Le-MENTEUR.
Mais à part ça, n’est-ce pas, « 85 % des sondés estiment avoir trouvé un bon syndic » un syndic incapable de maîtriser les charges et qui ne pense qu’à gagner de l’argent...
Nous avons donc écrit à la GIEP en exigeant que ses dirigeants se rétractent et fournissent les VRAIS chiffres et les VRAIES questions.
III. Le choix pour les « syndics bénévoles »
Mais, il y a encore mieux, dans ce sondage : un chiffre surprenant lui aussi occulté par la GIEP.
Ce « chiffre » c’est le taux de personnes qui préféreraient avoir un syndic bénévole. Là non plus - et pour cause - la GIEP ne dit mot. Nous reproduisons toute la page qui concerne ce point, tant le résultat est incroyable :
« Organisme chargé du fonctionnement de la copropriété : comparaison entre la réalité et la préférence
Question 1 : Qui se charge du fonctionnement de la copropriété ?
Question 2 : Si vous pouviez choisir, vous préfériez que le fonctionnement de votre copropriété soit pris en charge par ... (un syndic professionnel ou un syndic bénévole).
[voici les réponses]
(*) cité spontanément.
Ainsi plus d’un quart des réponses (26 %, soit 25 % + 1 %) des copropriétaires sondés souhaitent ou souhaiteraient un syndic bénévole ou « syndic-propriétaire ». 26 % de copropriétaires qui ne font plus confiance du tout aux syndics professionnels.
Résumons :
Et l’on voudrait après cela que l’on puisse faire confiance à un tel syndic.
Voici la lettre adressée au président directeur général de ce drôle de cabinet :
GIEP
Monsieur Vincent VERJUS - Président
42, cours des roches
77186 NOISIEL
Paris, le 29 Décembre 2010
Monsieur le Président,
Il est extrêmement grave de chercher à tromper sciemment ses clients, surtout dans une lettre d’information.
C’est pourtant ce que vous avez fait en déformant de façon indigne la vérité comme le démontre l’article joint.
Nous vous mettons donc en demeure de rectifier votre information et pour vous éviter toute nouvelle tentation de manipulation des chiffres et de la vérité, avons rédigé à votre intention ce communiqué rectificatif :
« Mesdames et Messieurs les copropriétaires,
Contrairement à ce que nous avons écrit dans notre dernière lettre d‘information, le sondage réalisé sur la Copropriété ne dit nullement que 85 % des sondés estiment avoir trouvé un bon syndic, donc que seulement 15 % estimeraient ne pas avoir un bon syndic.
Nous avons, en effet, tenté d’abuser nos clients et transformé volontairement des résultats qui ne concernaient que « le fonctionnement » de la copropriété, fonctionnement qui ne repose que partiellement sur le syndic.
Nous sommes d’autant plus impardonnables que le sondage révèle, par contre, que 28 % des sondés (et non 15 %, comme nous avons tenté de le faire croire) ont une « mauvaise image de leur syndic ».
Nous avons également caché le fait que 64 % des sondés estiment que « leur syndic pense d’abord à gagner de l’argent » et que 50 % « estiment que le travail effectué par leur syndic pour diminuer les charges n’est pas satisfaisant ».
Enfin il apparaît que 26 % des sondés aimeraient avoir un syndic bénévole et non un syndic professionnel, ce que nous avons aussi volontairement passé sous silence.
Nous nous prions de nous excuser - si cela est possible - pour toutes ces manipulations et dissimulations ».
Naturellement nous pensons que vous n’aurez pas le courage de rectifier la vérité, d’informer correctement vos clients et d’avouer ainsi votre malhonnêteté (intellectuelle en l’occurrence). C’est pourquoi nous comptons, nous et nos adhérents, le faire à votre place.
Recevez, Monsieur le Président, l’assurance de mes salutations distinguées.
Fernand Champavier
Le Président ».
P.J : 1
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Nous recevons le droit de réponse suivant de la GIEP auqel nous répondons à notre tour à la suite.
« Vous avez cru devoir remettre en ligne votre "abus" n° 2479, publié initialement il y a plus de deux ans, et consacré à un sondage réalisé par TNS-SOFRES pour NEXITY, dont GIEP avait fait état dans sa lettre de janvier 2011. La virulence de cet article et les conclusions définitives que vous tirez à l'encontre de GIEP nous obligent à répondre. On peut à l'infini mettre en avant tel ou tel aspect de ce sondage, celui-ci est public, aisément accessible en ligne, et chacun peut se faire son opinion sans qu'il soit nécessaire ni justifié de dénigrer GIEP comme vous lefaites. Le ton de votre article nous conduit donc à rappeler à notre tour
quelques détails de ce sondage réalisé en juillet 2010 et intitulé "Baromètre du vivre ensemble en copropriété". 85 % des personnes interrogées se disaient satisfaites du fonctionnement de leur copropriété. Et quoi que vous en pensiez, les questions posées relativement à la copropriété étaient intimement liées aux missions du syndic (sécurité des installations : 77 % de sondés satisfaits ; entretien des parties communes : 80 % ; propreté des parties communes : 82 % ; maintien de la valeur patrimoniale du bâtiment : 84%). Dans les questions consacrées spécifiquement au rôle du syndic, il apparaissait que 71% des sondés avaient une bonne image de leur propre syndic et que 81 % d'entre eux trouvaient qu'il jouait un rôle plutôt ou tout à fait utile. La satisfaction globale vis-à-vis de la gestion du syndic atteignait 75 %, et les taux de satisfaction par service fourni étaient tous largement positifs, de 62 % à... 85 %, sauf sur le "travail effectué pour diminuer vos charges" (47%). Libre à vous, du reste, de souligner dans ce sondage les chiffres moins favorables aux syndics, par exemple les 64 % de sondés estimant que leur syndic "pense d'abord à gagner de l'argent". Mais pourquoi, dans ce cas, passer sous silence tous les autres chiffres figurant dans le même tableau, et selon lesquels les personnes interrogées estiment que leur syndic fait respecter le règlement (76 %), les informent (75 %), agit dans l’intérêt des copropriétaires (72 %), est à l’écoute (71 %), sait gérer les conflits (60 %), les conseillent (55 %), une minorité des sondés retenant en revanche que leur syndic "ne fait rien" (20 %) ou "n'est pas clair sur ce qu'il fait" (36 %) ? En soi cette bataille de chiffres n'aurait pas grand intérêt. Ce qui est gênant dans votre article est qu'après nous avoir reproché avec une telle virulence de déformer le sondage, vous l'interprétez vous même selon vos propres intérêts et objectifs. Ainsi, après avoir fait ressortir que 25% des sondés souhaiteraient avoir un syndic bénévole et 1% un syndic-propriétaire -dont acte-, vous en déduisez que "26 % des copropriétaires ne font plus du tout confiance aux syndics professionnels" (sic). C'est votre lecture, bien moins neutre que les questions et les réponses du sondage. On pourrait écrire, inversement, que les 70 % de copropriétaires qui aux termes du sondage préfèrent avoir un syndic professionnel "ne font plus du tout confiance aux syndics bénévoles"! Votre article est donc orienté, et affirmer comme vous le faites que GIEP aurait "occulté" ces 26 % n'a aucun sens. Cette prise à partie de GIEP est gratuite, excessive, en décalage avec les faits, et on ne peut que s'étonner de cette remise en ligne sur votre site d'un article de janvier 2011, avec de surcroît
plusieurs liens pointant vers cet article.»
Réponse de l’ARC abus n° 2479 (6)
Si, monsieur le président de la GIEP : constitue bien un mensonge (on conçoit que ce mot vous gène) le fait de présenter volontairement un fait pour un autre. Et c’est bien ce que vous avez fait. Vos « droits de réponse » ne sauraient corriger vos mensonges.