ABUS 3603 Quand le CANARD ENCHAINE se déchaîne sur un « administrateur judicaire ». À lire absolument

19/12/2013 Abus Abus

ABUS 3603   Quand le CANARD ENCHAINE se déchaîne sur un « administrateur judicaire ». À lire absolument

 
  1. Un portrait très réaliste
 
Étant souvent appelé à la rescousse par des copropriétés mises sous « administration provisoire » (un provisoire, comme on va le voir parfois très durable) nous avons été très intéressés par l’article du CANARD ENCHAINE qui décrit très bien la situation que nous rencontrons huit fois sur dix (heureusement il y a quelques administrateurs qui échappent à la règle.
 
Le CANARD ENCHAINE prend le cas de Maître Michelle LEBOSSE que certains de nos adhérents ont subi ou subissent encore comme administrateur provisoire ( ?) de leur copropriété :
 
  1. un provisoire qui dure (les administrateurs se font renouveler en permanence, leur mandat) ;
  2. des honoraires astronomiques ;
  3. des « prestataires » divers (y compris des avocats) qui sont très, très bien servis…
  4. une administration calamiteuse, etc.
 
  1. Âmes sensibles, s’abstenir
 
Voici de larges extraits de cet article très bien documenté :
 
 
« À la SPA, on se goinfre sur la bête
 
Résultat de quatre ans de mise sous administration provisoire : honoraires exorbitants, cabinets de conseil à gogo, missions entre copains et en famille … Nom d’un chien !
 
C’est un traitement un peu particulier, un remède de cheval qui a été prescrit à la SPA par son administratrice provisoire au cours des dernières années. 
(…)
Après un premier rapport très remarqué, (…) le 19 novembre 2009, le tribunal de grande instance de Paris nommait l’administratrice provisoire Michèle Lebossé, à la tête  de l’association, pour une durée de six mois.  Placés sous tutelle, les amis des bêtes allaient voir à quoi ressemble une séance de dressage.
 
 
Un fil à la papatte
 
Quatre ans plus tard, ils ont surtout vu beaucoup de factures.  Les émoluments de Me Lebossé, d’abord.  Le 15 mars 2010, l’administratrice judiciaire dépose sa demande d’honoraires auprès du vice-président du tribunal qui l’a nommée, Patrice Kurz : 316 371 €uros pour les six mois. Accepté. Mais Michèle Lebossé sollicite vite une prolongation de sa mission et l’obtient : 243 158 euros pour six mois supplémentaires.  Début 2011, nouvelle reconduction et nouvelle douloureuse : 214 957 €uros, pour un an, cette fois.  Et ainsi de suite…
 
En fin de compte, Lebossé reste trois ans et demi, jusqu’à l’été 2013,  pour un coût total de 1,26 million.  Ça en aurait fait, des croquettes pour les toutous ! L’intéressée a une explication : « Il n’y avait rien à la SPA, il a fallu tout créer ! et encore, on n’a pas compté toutes les heures ! » dit-elle au « Canard » . Mais la facture fait grimacer parmi les 600 salariés de la SPA : par le passé, en 2004 et en 2008, la dame (Maître LEBOSSE) a été condamnée à rembourser 50 000 €uros à la Fédération française des sports de glace et 230 000 euros au racing Club de France, deux structures dont elle avait assuré la gestion, moyennant des honoraires un peu trop gonflés…
 
Durant le long règne « provisoire » de cette administratrice, les gros salaires de la SPA n’ont pas vraiment chuté non plus, comme le montrent d’autres documents internes.  À commencer par la demi-douzaine de dirigeants installés par ses soins : un directeur général, Luc Cazenave, en mai 2011, qui émarge à 6 558 euros par mois ; un responsable des travaux dans les 56 refuges de l’association, arrivé dès le mois de juin 2010, payé 5 578 euros ; une directrice juridique (novembre 2011) à 5 130 euros ; un chef  du réseau SPA (juin 2012) à 5 050 euros ; une directrice du personnel (septembre 2011) à 4 830 €uros …
 
Résultats : tandis que les agents d’en bas touchent un smic amélioré au bout de vingt ans passés à nettoyer les box et à nourrir les clébards, aucun des sous-chefs d’en haut ne descend au-dessous de la barre des 4 000 €uros.  La mangeoire est bonne, à la SPA !
 
Pour les cabinets privés aussi.  Entre 2010 et 2013, Michèle Lebossé et sa nouvelle équipe font appel à moult sociétés de conseil bien rémunérées : 574 443 €uros pour des audits financiers par-ci, 69 000 €uros de communication ou 37 800 €uros pour un audit social par-là.  Rien qu’en 12011, c’est 1,16 million d’honoraires « administratifs et juridiques » qui sont réglés pour, entre autres, la rédaction de nouveaux statuts et d’un règlement intérieur.
 
 
Élection au poil
 
Dans le lot, les proches de Lebossé sont conviés au redressement : un cabinet d’avocats (Dumaine-Martin), qui se trouve être le conseil personnel de l’administratrice, œuvre, moyennant 625 000 €uros au total : un cabinet d’architectes ami (Studio Maréchaux) touche 110 802 €uros pour un « audit des refuges ». Parole de Lebossé : « Je me suis entourée de gens compétents que je connaissais, je ne m’en suis jamais cachée.»  En janvier 2010, la propre fille de l’administratrice, membre très compétente du cabinet de maman, se voit confier une mission sur les dons auprès de la SPA.  En mars 2011, c’est le mari, un expert reconnu en joaillerie, qui est requis pour une vente aux enchères de bijoux à Drouot au profit de l’association.  « À la demande du commissaire-priseur ! » jure madame.
 
Le 22 juin 2013, lors d’une assemblée générale à Paris, la mission Lebossé s’achève en beauté, avec l’élection d’une nouvelle présidente de la SPA. Encore 49 933 €uros pour la société qui organise le vote électronique, plus 28 116 euros pour l’huissier supervisant l’opération : L’administratrice et son directeur sont allés chercher leur candidate, Natacha Harry une chroniqueuse à « Télématin » sur France 2, qu’ils ont fait adhérer à la SPA deux mois plus tôt.
 
Succès : la miss est élue, mais pas moins de sept listes se battent (…)
 
Depuis cette folle élection, les guéguerres d’antan ont repris de plus belle.  Les perdants dénoncent la composition des listes électorales, les votes par procuration, et des membres du bureau électoral se sont plaints de ne pas avoir pu contrôler le scrutin.
 
Après le passage de la SPA, ce n’est pas encore 30 millions d’amis… »
 
 
En fait, si l’on excepte, comme dit le CANARD, « les toutous » ; il n’y a rien de bien différent avec ce que subit une copropriété avec son - sauf exception - administrateur provisoire ( ?) : demandez aux 873 copropriétaires du Chêne Pointu à Clichy-sous-Bois ce qu’ils pensent du passage (pendant six ans, reconduite d’année ne année) de Florence TULIER, autre administratrice judicaire.