Au cours de ces dernières années, de nouveaux genres nouveaux de syndics professionnels font leur apparition avec comme marque de fabrique de vouloir se différencier des cabinets traditionnels.
La plupart, rebondissent sur les critiques faites à l’égard des syndics traditionnels pour en faire un argument de vente, en se présentant comme plus transparents et dynamiques, grâce, en partie, à des logiciels de gestion collaborative.
Pour cela, ils font usage de techniques commerciales bien rodées, en mettant en évidence une équipe jeune et souriante qui travaille exclusivement dans l’intérêt des syndicats de copropriétaires, en respectant scrupuleusement l’ensemble de la réglementation en vigueur.
Et pourtant, derrière ces cabinets de syndics, qui sont souvent des startups, se cachent des financiers qui ont des objectifs de rentabilité accrue, utilisant tous les moyens pour se faire connaître et conserver leur notoriété auprès du public.
A ce titre, nous avons dénoncé le cabinet BELLMAN qui, pour créer le buzz, a engagé une campagne publicitaire en mettant en avant des copropriétaires habillés en sado-maso (voir abus).
A travers cet article, nous allons mettre en évidence comment le cabinet HOMELAND Paris, qui se veut être un syndic « nouvelle génération » et qui se présente sur son site internet comme « réactif, disponible, transparent, économique et éco-responsable », se comporte lorsqu’un copropriétaire considère que ses prestations ne sont pas à la hauteur des promesses annoncées.
Si nous ne pouvons pas prendre parti sur le fond du dossier, il nous paraît, malgré tout, important de dénoncer la réaction de ce syndic qui peut, en définitive, concerner toutes les copropriétés qui sont actuellement gérées par lui surtout si en définitive elles souhaiteraient émettre un avis négatif sur Google.
I. Un syndic professionnel qui règle ses comptes sur la place publique
A la suite de la nomination du cabinet HOMELAND Paris, un copropriétaire a émis sur ce dernier une note négative en lui attribuant une étoile sur cinq en raison, entre autres, d’une insatisfaction récurrente sur des dossiers en cours gérés par ce syndic.
Une semaine plus tard, en surfant sur la toile, le conseil syndical de cette même copropriété découvre, à sa grande surprise, un commentaire de l’équipe d’HOMELAND Paris qui fait suite à la note critique donnée par le copropriétaire.
Si l’on peut admettre une réaction de « l’équipe HOMELAND Paris », la situation devient plus critique lorsque sont diffusées des informations personnelles de la copropriété avec des données comptables, ou encore en exposant les difficultés qu’elle rencontre, justifiant, apparemment que le syndic aurait avancé à la copropriété 10.000 € pour payer le départ en retraite de la gardienne de l’immeuble (tout un concept) .
Voici un extrait de la réponse fait par l’équipe d’HOMELAND Paris :
Ainsi, pour se défendre, ce cabinet n’a eu aucun état d’âme à divulguer des informations confidentielles liées à un de ses copropriétés mandantes.
Il semble que ce procédé soit d’usage puisqu’en consultant les avis publiés sur Google, on constate que cette même pratique est utilisée lorsqu’un copropriétaire a « le malheur » d’être identifié et d’avoir émis un avis négatif.
Ainsi, derrière cette apparence de syndic nouvelle génération se cache un commerçant qui rend coup pour coup et qui semble oublier qu’en tant que mandataire de la copropriété, il doit répondre notamment à un code de déontologie qui se veut réglementaire puisqu’il découle d’un décret du 28 août 2015.
Essayons de comprendre où le bât blesse.
II – Une obligation de confidentialité
A notre grand regret, très peu de syndics professionnels savent qu’il existe un code de déontologie réglementaire concernant le métier de syndic.
Cela s’explique tout simplement par le fait que ce code ne prévoit aucune sanction en cas de non-respect des dispositions y figurant.
Par conséquent, pour beaucoup de professionnels, il ne s’agit pas d’obligations réglementaires ni même déontologiques mais de recommandations de bonne conduite.
Malgré tout, sur ce code de déontologie figure un article 7 s’intitulant « confidentialité » dans lequel est mentionné, en première ligne : « une obligation pour le syndic de faire preuve de prudence et de discrétion dans l’utilisation des données à caractère personnel et aux informations relatives à leur mandat (…), ainsi que la divulgation des éléments relatifs à leur mandant ».
Ce même article précise que cette obligation concerne les collaborateurs et directeurs d’établissements, autrement dit l’ensemble des salariés du cabinet ou de « l’équipe ».
Par conséquent, les syndics dit professionnels ne sont pas habilités à pouvoir diffuser au grand public des dossiers ou éléments qui concernent leurs copropriétés mandantes, surtout pour des motifs mercantiles.
Il semble que le cabinet HOMELAND Paris ait oublié qu’un syndic est avant tout un mandataire dépositaire d’une carte professionnelle, et, qu’à ce titre, il doit gérer ses copropriétés mandantes de manière loyale, en évitant de publier sur la toile des informations liées aux copropriétés qu’il gère.