Décidemment, les néo-syndics vont nous rendre chèvre ne sachant plus si le principe est qu’il faille respecter la loi ou bien si c’est la loi qui doit s’adapter au diktat des syndics et apprentis administrateurs de biens.
Celui qui fait actuellement le buzz est le cabinet BELLMAN.
Cette fois-ci, il ne s’agit pas de parler de sa publicité mettant en scène des sado-masos, mais de la mise en place d’un nouveau modèle de gestionnaires franchisés.
Soyons clairs, un bric-à-brac qui n’a pas pour but d’améliorer le fonctionnement des copropriétés mais d’accroitre la rentabilité de la société BELLMAN.
Avant d’aller plus loin, essayons de comprendre la nouvelle organisation en commençant par présenter l’extrait d’un mail envoyé par le président du cabinet BELLMAN aux copropriétaires :
Cher partenaire,
Bellman devient un réseau de franchisés et nous accompagnons désormais des gestionnaires de copropriétés qui lancent leur société ainsi que des cabinets existants en mettant à leur disposition nos outils innovants et nos différents services support (comptabilité, recouvrement, gestion des urgences, pôle juridique) pour qu'ils puissent gérer plus efficacement leurs copropriétés.
Nous vous partageons ci-dessous le communiqué envoyé auprès de tous nos copropriétaires.
I – Un réseau de franchisés
Que faut-il comprendre par la mise en place d’un réseau de franchisés ?
Pour faire court, chaque gestionnaire dispose à présent de sa propre structure et bénéficie, dans le cadre d’une convention avec le franchiseur qui est BELLMAN, d’un droit d’exploitation de sa marque commerciale et de son identité visuelle.
Le gestionnaire franchisé bénéficie de l’assistance technique et commerciale mise en place par le franchiseur, le cabinet BELLMAN.
Ainsi, le principe pour ce dernier, est de ne plus avoir de salariés pour lesquels il faudrait virer chaque mois un salaire chargé mais de disposer de gestionnaires indépendants qui utilisent sa logistique.
Si, de prime à bord, les syndicats des copropriétaires gérés par le cabinet BELLMAN peuvent penser que cette nouvelle organisation juridique ne change rien au fonctionnement de leurs copropriétés, dans les faits, la situation n’est pas du tout la même.
Et pour cause, le gestionnaire franchisé est seul dans son entreprise. En cas de maladie, il n’y a pas de salarié BELLMAN qui peut le remplacer.
Autre interrogation légitime : qui tient la comptabilité des syndicats des copropriétaires ? Le gestionnaire franchisé ou l’assistance technique que la société BELLMAN franchiseur propose ?
Les questions sont encore nombreuses, telles que : qui décide de la politique commerciale des agences BELLMAN franchisées ?
II – Quoi comprendre ?
Au-delà des difficultés légales que peut présenter cette réorganisation juridique, compte tenu du fait que la comptabilité des syndicats des copropriétaires est tenue par une société tierce non mandatée, en l’occurrence la société BELLMAN franchiseur, cette excitation démontre, selon nous, l’amateurisme de ses dirigeants.
Et pour cause, la difficulté majeure des fondateurs de cette société est qu’ils ont été rattrapés voire dépassés par leurs financeurs qui voulaient très rapidement dégager des marges substantielles i en utilisant des méthodes commerciales qui ne fonctionnent pas avec le secteur de l’administration de biens.
A titre d’exemple, le cabinet BELLMAN s’est lancé dans une publicité choc, voire dégradante, en mettant en scène des personnes chics habillés en sado-maso, ce qui a déplu aux copropriétaires.
Il est probable que ce nouveau modèle juridique qui confond franchisés et franchiseurs ne tiendra pas longtemps la route ni légale ni technique.
Nous sommes inquiets pour l’avenir de cette structure et surtout pour les copropriétés qui sont gérées par les franchisés BELLMAN.
Ainsi, la vigilance est de mise nécessitant la plus grande prudence des conseillers syndicaux qui ont comme syndic BELLMAN franchisé.
A suivre de très près !