Tout d’abord nous sommes obligés de nous excuser pour ce titre anglo-saxon mais nous ne reproduisons que la triste réalité des pratiques abusives qui nous ont été remonté.
A multiples reprises, nous avons dénoncé à travers notre rubrique « Abus » l’usage détourné par les syndics de l’extranet de la copropriété qui, pour mémoire, a pour objet de mettre en ligne des documents de cette dernière.
En effet, la plupart des grands groupes de syndics utilisent l’extranet pour imposer le vote par correspondance en ligne, d’autres pour procéder à des paiements d’appels de fonds dont le titulaire du compte n’est pas clairement identifié.
A présent, nous allons constater le nouvel usage de l’extranet, mais cette fois-ci chez FONCIA.
Attention, âmes sensibles s’abstenir !
Mais avant tout, repartons sur les fondamentaux.
I – Une loi en vigueur mais dépassée
La loi Hoguet du 2 janvier 1970 régit le cadre légal des professionnels de l’immobilier.
Parmi les dispositions, on trouve des règles éthiques liées au fait que le métier syndic est une profession réglementée compte tenu qu’il est le seul mandataire du syndicat des copropriétaires devant défendre sans conflits d’intérêts leurs intérêts.
Particulièrement, l’article 4 qui précise que le syndic ne peut recevoir, directement ou indirectement, des sommes d’argent, de biens, des effets ou des valeurs ou en disposer à l’occasion de ses activités.
Autrement dit, « le syndic ne peut pas profiter de son mandat pour récupérer, de manière directe ou indirecte, des sommes d’argent en concluant divers arrangements».
Au même titre, il ne peut pas proposer des produits ou faire la promotion de sociétés avec lesquelles il a des liens juridiques voire pire capitalistiques.
Néanmoins, comme on va le constater, la réalité est bien loin atteignant la dernière galaxie.
II – Plus aucune limite
En ouvrant l’interface de son extranet, un membre du conseil syndical a découvert une nouvelle page tout à fait spectaculaire qu’il nous a transmise.
Sans plus tarder, la voici :
Et oui, FONCIA est devenu la « Foir’fouille » où l’on trouve des offres sur un peu tout et n’importe quoi : location de voitures, opérateurs de téléphonie, literie, services à domicile, déménagement, sécurité…
Ça y est, on y est, après Amazon, nous avons Fonciazone !
Plus de loi Hoguet, plus de codes de déontologie, plus de confraternité entre syndics, on se déchire pour casser la concurrence en proposant des services qui sont à 10.000 lieux de la gestion des copropriétés.
Cette approche est d’autant plus aberrante car, encore une fois, ce sont ces mêmes gestionnaires qui se plaignent de leur surcharge de travail pour gérer les copropriétés mandantes, qui vont assurer le service après-vente de ces prestations.
Et après, on expliquera que le turnover des gestionnaires est dû à une mauvaise image de la profession, alimentée par l’ARC Nationale.
Nous allons, encore une fois, saisir la répression des fraudes ainsi que le SNPI (premier syndicat français de l’immobilier) dont le groupe FONCIA est attaché, afin de vérifier si cette pratique leur paraît conforme au métier de syndic.
Affaire à suivre !