Voilà une question simple à laquelle nous ne savons plus répondre : C’est quoi un syndic de copropriété ?
Pendant un temps, il s’agissait d’un gestionnaire de copropriété devant assurer l’entretien et la conservation des parties communes dans le cadre des missions définies notamment à travers la loi du 10 juillet 1965 et de son décret d’application.
Depuis, la profession a bien évolué, la plupart des grands groupes sont devenus des courtiers en assurance, des prestataires de maintenance 24h/24h et d’autres sont carrément devenus des achemineurs de notification électronique.
Bref, le bazar de l’hôtel des syndics où à force de vendre tout, on n’assure plus rien de manière efficace et encore moins la gestion des copropriétés.
Mais il faut le reconnaître, le groupe FONCIA a excellé en la matière car au-delà d’être un courtier en assurances, concepteur de logiciel, prestataire de maintenance 24h/24h, il cumule à présent d’autres activités qui sont bien loin de la gestion de copropriété.
Allez, place à la cinquième dimension.
I- Les offres de nos partenaires et filiales
En consultant le site internet du groupe FONCIA, on peut tomber sur une page particulièrement savoureuse.
A ce titre, voici un extrait de cette curieuse page :



Pour ne pas contrarier le lecteur, voici le lien pour accéder à l’intégralité de cette page : https://marketplace.foncia.com/?utm_source=goodays&category=Tout
De quoi s’agit-il ?
Comme on peut le lire, FONCIA a créé des partenariats ainsi que des offres commerciales qui n’ont strictement rien à voir avec la gestion des copropriétés.
On retrouve des offres d’ameublement, des souscriptions de box internet, des ventes de matelas, des box à cuisiner, des mutuelles pour chiens, bref, la liste est encore longue mélangeant en réalité des filiales du groupe FONCIA avec d’autres sociétés.
II – Quoi dire, quoi faire ?
Certains diront : mais après tout, où est le mal ?
La vraie question est de savoir quel est intérêt pour le groupe FONCIA de proposer sur son site internet des mutuelles pour chiens, des abonnements de ski, des ventes de défibrillateurs…
Pour répondre à cela, il faut tout d’abord distinguer les offres proposées par les filiales du groupe FONCIA et les structures indépendantes.
En effet, pour les filiales du groupe FONCIA, il est facile de proposer des réductions sachant d’autant plus qu’elles se trouvent limitées dans les conditions qui figurent en bas de la page internet.
Pour les autres sociétés, on peut légitimement penser qu’à chaque transaction, le groupe FONCIA récupère une commission en tant qu’apporteur d’affaires.
Or, au-delà des aspects éthiques, le syndic ne peut percevoir directement ou indirectement une rémunération autre que celle de ses honoraires.
Cela est clairement précisé à l’article 66 du décret du 20 juillet 1972.
Mais la question la plus fondamentale est de savoir qu’est-ce qu’un syndic de copropriété ?
Que peut-on attendre d’un mandataire de copropriété qui est une profession réglementée et qui souhaite disposer d’un ordre ou du moins d’une commission de contrôle lorsqu’il y a des mélanges de genre incompréhensibles ?
Imaginez si demain, un notaire profitait de la vente d’un lot pour faire la promotion d’IKEA ou d’un déménageur ? Cela serait-il sérieux ?
Imaginez qu’un médecin proposerait aux personnes âgées des aides à domicile. Cela partirait d’un bon sentiment mais serait-il en cohérence avec l’image d’une profession réglementée qui doit garantir une neutralité dans ses actions.
Et voilà comment petit-à-petit, ce sont les syndics eux-mêmes qui sabotent leur propre image.