Depuis ces dernières années, nous constatons une explosion des « syndics en ligne » qui voguent sur la carence des professionnels pour faire leur promotion.
En face, nous avons de nouvelles start-ups qui essaient de proposer des solutions hybrides, étant à la fois gestionnaires mais pas syndics, ou qui affichent un service performant sans pour autant se déplacer sur la copropriété ou encore tenir physiquement des réunions avec le conseil syndical ou les assemblées générales.
Ces structures se présentent généralement comme la nouvelle génération offrant un service innovant qui répond à un nouveau besoin.
Analysons de plus près ce que cachent réellement ces plateformes.
I. Une approche par les honoraires
Pour attirer la clientèle, le premier argument est le montant des honoraires ou plutôt les tarifs proposés par cette plateforme pour assurer leurs prestations.
A titre d’illustration, voici comment ce type de start-ups compare ses tarifs avec les honoraires d’un syndic professionnel :
Ainsi, leur approche est de considérer que lorsqu’ils proposent 8 euros TTC par appartement et par mois, ce qui représente pour une copropriété de 20 lots 1 920 euros, un syndic professionnel propose quant à lui 4 000 euros, mettant ainsi en évidence une économie de 2 080 euros.
Une approche qui fait mouche, mais qui oublie de préciser que cette start-up n’est pas syndic, n’assurant ni la gestion, ni la responsabilité au même titre qu’un syndic professionnel.
Généralement, ces start-ups proposent en réalité des outils afin de permettre au syndic bénévole élu en assemblée générale ou bien au président-syndic en cas de syndicat coopératif de pouvoir gérer la copropriété.
On est alors très loin d’un service qui permettrait au syndic bénévole de pouvoir bénéficier de consultations physiques pour obtenir des conseils juridiques ou techniques auprès d’un expert.
Par ailleurs, un des problèmes majeurs de ce type de structures est que l’ensemble des données de la copropriété est conservé sur l’outil internet mis à disposition du syndic bénévole, l’empêchant alors de résilier le contrat auprès de la start-up au risque de perdre les données.
Il s’agit d’une captation technologique du syndicat des copropriétaires au risque de perdre toutes les données qui ne pourront être récupérées au mieux qu’au format papier.
II. L’ARC apprend à pêcher
Certains diront que l’ARC est mal placée pour parler, sachant qu’elle propose également par le biais de sa coopérative technique des services d’assistance aux syndics bénévoles.
Et pourtant, nous dénonçons haut et fort ce type de start-ups.
Cela pour une raison simple : notre objectif n’est pas de mettre le poisson tout cuit dans la bouche, mais d’apprendre à pêcher.
Notre objectif est de donner les moyens et surtout les connaissances aux syndics bénévoles ou aux présidents-syndics pour pouvoir être autonomes dans leurs fonctions.
Plus que cela, l’ensemble des outils développés par l’ARC est facturé au syndicat des copropriétaires qui en devient définitivement propriétaire.
Ainsi, le syndic bénévole acquiert un logiciel qu’il installe sur son ordinateur pouvant à tout moment partir de l’ARC tout en conservant l’outil de gestion, les données et les documents produits.
Il faut être clair, notre objectif est que le syndic puisse rapidement être autonome alors que les solutions commerciales cherchent à rendre le client captif de la solution développée.
De plus, il est intéressant de constater que lorsqu’à l’ARC la majorité du personnel est spécialisée dans le domaine de la copropriété, que ce soit en droit, en comptabilité, en gestion ou en technique, les start-ups ont plutôt dans leurs équipes ou recherchent comme profil des développeurs informatiques afin d’être encore plus performants non pas dans l’assistance de la gestion à destination des syndics bénévoles, mais dans le but de développer davantage leur business.
A titre d’exemple, voici un extrait des offres de recrutement d’une start-up qui propose ce type de services :
Eh oui ! Au-delà du comptable, il s’agit de développeurs informatique avec des intitulés de postes dirons-nous exotiques.