A plusieurs reprises, nous avons expliqué que l’une des tares des syndics professionnels, est qu’ils ne savent pas rester humbles en assurant la mission quotidienne pour laquelle ils ont été élus, à savoir la gestion quotidienne et prospective des copropriétés.
Pourtant, les enjeux et les objectifs sont nombreux : la rénovation des copropriétés et de ses équipements collectifs, la réduction des charges, le suivi des impayés…
Au lieu de cela, ils préfèrent s’intéresser à d’autres secteurs, complètement décolorés de la copropriété ne sachant plus au final, qui ils sont.
Leur stratégie est toujours la même : profiter de leur position dominante de syndic de copropriété qui dispose des coordonnées des copropriétaires et autres données personnelles pour vendre de nouveaux services.
A ce titre, mettons en exergue les dérives du cabinet Loiselet et Daigremont qui dépassent l’entendement.
I. Loiselet et Daigremont le touche à tout
Voici la publicité qu’affiche fièrement le groupe Loiselet et Daigremont sur son site internet.
Eh oui, ce syndic (si l’on peut encore l’appeler ainsi) propose des services d’accompagnement aux seniors, le package déménagement et emménagement, et autres services à la personne.
Mais quel est le rapport avec son activité de syndic de copropriété ?
Imaginez que la boulangerie propose des massages de pieds, ou qu’un garagiste vende des radis ?
Certains diront, mais après tout, où est le mal ?
Tout simplement, le mélange des genres qui impliquerait que les gestionnaires de copropriétés devront en parallèle de l’administration des immeubles être des commerçants en vendant des services à la personne, puis assurer l’après-vente.
II. Une politique de groupe qui évolue de manière dangereuse
On l’aura bien compris, il y aura demain deux types de syndics :
- Tout d’abord, les « syndics-gestionnaires » qui vont se concentrer sur la gestion patrimoniale des copropriétés.
- Et les « syndics-grossistes » qui vont devenir les « Amazon » des services à la personne, en passant par la case « administrateur de biens ».
Ainsi pour cette dernière catégorie, le fonctionnement des copropriétés deviendra de plus en plus accessoire incitant les gestionnaires à vendre non plus des heures de tenue d’assemblée générale ou des visites de l’immeuble, mais des services annexes marchands.
Les potentialités sont nombreuses sachant que le Président de la première chambre des professionnels de l’immobilier (FNAIM) affirme vouloir proposer des services de garde de chien ou d’enfant. (voir article Ordonnance « copropriété » : la FNAIM ne prendrait-elle pas ses rêves pour des réalités ? »
Eh oui, la profession de syndic se perd, sachant qu’elle n’a jamais réellement trouvé son chemin, si ce n’est de marchand ambulant essayant de flairer les « bons coups ».