Chaque fois que nous visualisons un nouvel abus, nous croyons toucher le fond et la semaine suivante, nous nous retrouvons avec un autre dossier encore plus désastreux.
Nous sommes arrivés à cinquante lieues sous les mers en matière d’abus de syndics professionnels, comme le démontre la pratique odieuse et surtout illégale du cabinet Lambert.
Attention, âmes sensibles s’abstenir !
I. Une consultation d’avocat à la charge de la copropriété
Afin de répondre aux exigences sanitaires, une ordonnance du 20 mai 2020 (2020-595) a prévu des dispositions dérogatoires qui concernent les contrats de syndic, les mandats du conseil syndical, ainsi que les modalités de tenue d’assemblée générale.
Plusieurs études ont été publiées sur ce sujet, et en particulier sur le site internet de l’ARC abordant toutes les interrogations en long en large et en travers.
Malgré ces nombreuses analyses qui se basent sur une simple lecture de l’ordonnance, le cabinet Lambert a diligenté une consultation d’avocats pour avoir une « étude » sur les possibilités de tenue d’assemblée générale de manière dématérialisée.
Les honoraires de cette prestation sont de 234 euros TTC.
Là où le bât blesse est que cette consultation qui permet au syndic de savoir comment assurer sa mission n’est pas supportée par le cabinet, mais facturée à la copropriété mandante.
Eh oui, selon le cabinet Lambert il revient aux clients de prendre en charge les frais pour qu’il puisse travailler.
Imaginez que votre pâtissier vous demande de payer sa formation en vous vendant un croissant à 3 500 euros. Complètement ridicule, mais le plus abject reste à venir.
II. Une facturation dédoublée
On peut s’interroger pourquoi seule cette copropriété est tenue de supporter les frais de consultation auprès d’un avocat pour former le syndic, ce qui pourtant concerne tous les immeubles du portefeuille de ce cabinet.
Eh oui, nous arrivons à des questionnements complètement stupides.
Espérons que ce syndic n’ait pas dupliqué cette consultation en fonction du nombre de copropriétés qu’il gère.
Après recherche, il semblerait que cela soit le cas.
Et pour cause, un autre adhérent d’une copropriété différente gérée par le cabinet Lambert nous a remonté la même « étude » qui émane du même cabinet d’avocats et qui est facturée à la copropriété.
Nous ne résistons pas à mettre en évidence la supercherie :
Rappelons à ce syndic (si on peut encore le qualifier ainsi) que s’il avait demandé au conseil syndical adhérent à notre association, des informations il aurait pu avoir accès à plusieurs articles publiés sur notre site internet, reprenant l’ensemble des dispositions dérogatoires prévues dans l’ordonnance du 30 mai dernier.
Nous lui rappelons que depuis l’ordonnance du 20 mai 2020, il y a eu un deuxième confinement qui a entrainé la publication d’une ordonnance datant du 18 novembre 2020 prévoyant des nouvelles dérogations auxquelles s’ajoute depuis vendredi dernier une énième ordonnance prolongeant certaines dispositions.
Espérons que ce syndic ne va pas encore faire appel à son avocat et facturer de nouveaux honoraires à ses copropriétés mandantes. Pitoyable.
Entre temps, chers conseils syndicaux demandez par mise en demeure le remboursement de ces factures illégales et abusives. En cas de refus, l’ARC se porte garante pour prendre en charge les frais de procédure judiciaire.