ABUS N° 3345 : Comment les syndics arrivent-ils à faire du plus avec du moins pour au final faire plus que moins, le cas de CPI

10/01/2013 Abus Abus

ABUS N° 3345 : Comment les syndics arrivent-ils à faire du plus avec du moins pour au final faire plus que moins, le cas de CPI

 
I. Le temps des « forfaits »
 
Pendant longtemps, les syndics justifiaient leurs carences dans l’administration des copropriétés en raison des  « faibles » honoraires de gestion courante qu’ils percevaient. D’ailleurs, pour les compenser, ils facturaient abusivement des prestations (frais de photocopie dix fois plus chers que le prix de revient, ouverture du compte bancaire séparé à des prix prohibitifs) ou pire, ils prélevaient des honoraires en toute illégalité (forfaits administratifs, frais pour l’établissement et l’actualisation du carnet d’entretien…).
 
Le plus désastreux, c’est que malgré ces honoraires prélevés indûment, la gestion était toujours aussi ca-tas-tro-phi-que.
 
Cependant, il semble que ce temps soit en passe d’être révolu.
 
Plusieurs cabinets de syndics, y compris les « gros », proposent désormais des contrats de mandats tout compris dits « au forfait » avec des prix défiant toute concurrence. Le dernier en date est celui du groupe NEXITY  qui est allé encore plus loin, en proposant dans son forfait « tout compris » la gestion administrative et financière des travaux votés en assemblée générale, et l’ouverture du compte bancaire séparé, le tout pour seulement 14,00 euros TTC par lot et par mois (soit 168 € /lot/an). 
 
Comment expliquer ces tarifs low-cost ? Comment expliquer que les arguments d’hier ne soient plus valables aujourd’hui ? Une des réponses réside peut-être dans le fait que les arguments d’hier n’ont jamais été fondés.  
 
Cependant, on peut légitimement s’interroger sur la réelle efficacité et réactivité d’un syndic lorsqu’il propose des tarifs aussi bas. Si le contrat proposé par Nexity est trop récent pour avoir des retours probants, nous pouvons en revanche déjà tirer les premiers constats d’une copropriété adhérente à l’ARC, qui a pu apprécier à sa juste valeur ce que voulait dire « le tout compris pour moins cher ».
 
II. Le syndic CPI et le forfait
 
Pour beaucoup de copropriétaires, ce syndic ne vous dit rien ! Et cela est tout à fait normal, l s’agit d’un petit cabinet ayant cependant beaucoup de suites dans les idées (comme vous allez le constater). D’ailleurs, c’est ce même syndic qui a créé une page sur son site internet avec le sigle de « l’UNARC », faisant ainsi croire à un référencement par notre association, (rappelons que l’ARC ne référence aucun syndic et encore moins les mauvais). Un petit joueur qui a besoin des bras des autres pour se défendre.
Malheureusement, une copropriété adhérente à l’ARC est tombée dans ses « filets », suite à l’argumentaire commercial envoyé dans la boîte mail de la présidente du conseil syndical, dont voici un extrait :
« En notre qualité d’Administrateur de Biens, nous vous prions de trouver ci-joint notre proposition de contrat de Syndic pour votre Copropriété. Comme vous pourrez le constater, notre contrat de Syndic inclus plusieurs prestations particulières dans le cadre de la gestion courante, à savoir : 
Frais de photocopies inclus, frais de papeteries inclus, frais de création et mise à jour du carnet d’entretien inclus, frais de tenue d’Assemblée Générale en H.O. inclus, permanences sur l’immeuble inclus, la consultation de vos comptes sur Internet inclus, l’ouverture d’un compte bancaire séparé au nom du Syndicat »
 
Et tout cela pour la somme de 944.84 euros par an pour 6 lots, soit 157,74 euros par lot alors que la moyenne constatée avec les frais annexes est environ de 215 euros. Une super affaire à ne pas manquer, disait-elle !
 
Mais voila le problème c’est que pour ce prix, le syndic ne fait rien, rien de rien, même pas la gestion de base. Aucun appel de provisions pour charges auprès des copropriétaires, absence d’ouverture de compte bancaire séparé et de transfert des fonds et des archives détenues par l’ancien syndic à son successeur, et bien sûr lorsque le conseil syndical téléphone à l’agence, il n’y jamais personne pour répondre à leurs requêtes.
 
Voilà aussi sûrement comment un syndic arrive à faire plus (de bénéfices) avec moins (de gestion) !
 
Conclusion.
 
Ce que nous voulons ce n’est pas que les syndics nous fassent des cadeaux ; c’est qu’ils pratiquent des prix :
 
  • transparents ;
  • et normaux,
 
et qu’ils évitent de rajouter des prestations et des frais annexes.
 
Voilà ce que nous voulons. C’est si difficile ?