ABUS N° 4042 Attention aux indices de révision : comment le groupe FONCIA rend le calcul de ses honoraires impossible

24/11/2015 Abus Abus

ABUS N° 4042  Attention aux indices de révision :

comment le groupe FONCIA rend le calcul de ses honoraires impossible

 
Décidément, tous les moyens sont bons pour essayer « d’endormir » les copropriétaires et conseillers syndicaux sur les honoraires réels qu’ils auront à payer en fin de  mandat.
 
Nous vous avons alerté déjà sur la façon dont les syndics créent parfois du flou sur le  montant réel de leurs honoraires forfaitaires (voir : www.arc-copro.com/ras9).
 
Voici donc le cas du contrat type de FONCIA dans lequel il est très difficile, voire quasi impossible de connaître le montant final des honoraires forfaitaires dont le syndicat de copropriétaires devra s’acquitter en fin de mandat.
 
  1. Un calcul des honoraires qui manque de transparence

 
Le décret sur le contrat type impose de présenter les honoraires du syndic de manière annuelle et laisse au syndic la possibilité de prévoir les modalités de révision annuelle.
 
L’article 7.1.5. du contrat type concernant les « modalités de rémunération » prévoit en effet : « [cette rémunération] peut être révisée chaque année à la date du… selon les modalités suivantes : … (optionnel) ».
 
Voici donc comment le Groupe FONCIA exploite cette disposition pour compliquer davantage la situation, obligeant les copropriétaires à passer par une formule d’indexation complexe pour calculer, au final, quels seront les honoraires de base que payera le syndicat de copropriétaires en fin de mandat.
 
Nous citons ci-dessous l’extrait de son contrat :
 
« 7.1.5 Modalité de rémunération
 
La rémunération forfaitaire annuelle perçue par le syndic au titre du présent contrat s’élève à la somme de 9.256 hors taxe, soit 11.107.20 toutes taxes comprises.
 
Cette rémunération est payable d’avance trimestriellement
 
Elle est révisée chaque année au 1er jour de l’exercice comptable du syndicat en fonction de la variation des indices, suivant la formule : H = 0,10 Ha+ (0,90 Ha x I/Ia)
  • H = Montant révisé des honoraires.
  • Ha = Montant antérieur des honoraires.
  • I = Indice national des salaires du BTP (dernier indice publié de l’année N, à la date d’échéance de l’indexation prévue aux conditions particulières).
  • Ia : Indice national des salaires du BTP (dernier indice publié de l’année N-1, à la date d’échéance de l’indexation prévue aux conditions particulières). »
 
 
Ainsi, pour connaître les honoraires forfaitaires que devra payer le syndicat de copropriétaires en fin de contrat, il faudra, en plus de disposer d’une calculatrice scientifique :
 
  • connaître l’indice national des salaires du BTP publiés pour l’année N, à la date d’échéance de l’indexation prévue aux conditions particulières ;
  • mais aussi l’indice national des salaires du BTP, mais cette fois-ci, celui publié pour l’année N-1 à la date d’échéance de l’indexation prévue aux conditions particulières.
 
Un calcul donc quasi impossible, ne serait-ce déjà pour obtenir les informations nécessaires au calcul. Une « blague » bien réelle mais inadmissible.
 
Voici donc un nouvel argument pour refuser des contrats de mandat supérieurs à un an, qui ne réduira que partiellement le problème, étant donné que la GIEP (FONCIA) prévoit que la revalorisation doit intervenir au premier jour de l’exercice.
 
Autrement dit, si l’assemblée générale se tient en juin et que l’exercice comptable est du 1er janvier au 31 décembre, le syndic procédera à une revalorisation sur la base de l’indice indiqué sur le contrat au 1er janvier de l’année. Une honte !
 
  1. Comment éviter cet abus

 
Pour éviter ce type d’abus, il faudra imposer au moment de la préparation de l’ordre du jour que soit précisé, dans la résolution concernant le vote du contrat de syndic, le montant exact des honoraires pour l’ensemble de la durée du contrat, qui devra être exprimé en euros sans que ce montant ne puisse faire l’objet d’une révision en cours de mandat.
 
Si le syndic refuse, il faudra alors rapidement le mettre en concurrence.
 
  1. Réaction de l’ARC

 
Face à ce nouvel abus très inquiétant, l’ARC a saisi la Direction Générale de la
Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes afin de l’interroger sur les mesures qu’elle compte prendre, pour assurer une information claire aux copropriétaires sur les honoraires de syndics qu’ils devront payer pour l’intégralité de la durée du mandat.
 
Il est en effet inadmissible que figurent dans le contrat des indices de révision qui s’appliquent en cours de mandat, qui imposent d’obtenir des informations non communiquées et qui mobilisent une méthode de calcul qui n’est pas à la portée de tous les copropriétaires.
 
C’est également le sujet de notre communiqué de Presse diffusé lundi 23 novembre dernier. : arc-copro.com/sw2f
 

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