ABUS N°4750 : Citya « nous sommes là » pour vous faire tourner la tête

25/05/2021 Abus Abus

Décidément, Citya n’a aucune limite pour faire tourner son business, même si cela signifie abuser de la crédulité de certains copropriétaires.

Sa nouvelle lubie est de contraindre les copropriétaires à opter pour la dématérialisation des convocations d’assemblée générale et des mises en demeure.

Ne nous leurrons pas, il ne s’agit pas de préserver la planète, mais bien de réaliser de nouveaux profits en réduisant les coûts de fonctionnement des cabinets Citya.

Et pour cause, depuis l’entrée en vigueur du contrat-type de syndic qui a obligé à inclure les frais de photocopie dans le forfait de base, les syndics ont augmenté leurs honoraires.

À partir du moment où le syndic arrive à réduire le nombre de photocopies liées par exemple aux convocations d’assemblée générale ou aux lettres de mise en demeure, il augmentera mécaniquement ses profits grâce à une baisse des dépenses de fonctionnement.

Bien évidemment, la grande majorité des copropriétaires ne souhaitent pas opter pour la dématérialisation des documents, sachant que le syndic ne sera plus contraint de les envoyer en format papier, impliquant que cette tâche devra être réalisée par le copropriétaire et à ses frais.

Sûrement pour essayer de contourner la vigilance du copropriétaire, le groupe Citya entame une nouvelle campagne qui au-delà d’être ridicule est honteuse, avec un slogan qui doit nous effrayer: « Nous sommes là ! ».

I. Une information incomplète

Avant d’entrer dans le détail, voici comment le cabinet Citya essaie de persuader le copropriétaire d’opter pour la lettre recommandée électronique :

Eh oui, déjà 30% des « clients » bénéficient de ce dispositif, ne comprenant pas pourquoi le copropriétaire qui a reçu cette publicité reste encore « has been » ne franchissant pas le pas vers la technologie.

Vraisemblablement, il s’agit d’une opération de communication pour persuader le copropriétaire de valider cette option, sachant que l’article 42-1 de la loi du 10 juillet 1965 impose au syndic d’obtenir le consentement exprès du copropriétaire.

Là où la situation devient critique est qu’à aucun moment la communication de Citya n’indique le coût que représentera ce service, demandant donc un consentement du copropriétaire sans qu’il soit éclairé.

Plus que cela, Citya indique qu’il s’agit du déploiement de la lettre recommandée électronique pour l’envoi des convocations. Néanmoins, lorsque l’on rentre sur les formulaires d’inscription est indiqué en pied de page sous deux astérisques que ce consentement concerne toutes les notifications, y compris la mise en demeure.

II. une irrigation de ses propres filiales

On pourrait s’interroger sur les moyens mis en place par Citya pour arriver à ses fins, si ce n’est après tout « que » pour économiser les frais de photocopie, d’autant plus que les frais d’affranchissement doivent toujours être supportés par le syndicat des copropriétaires.

En revanche, là où la partie pourrait être plus lucrative pour le groupe Citya serait s’il disposait d’une filiale qui assurerait l’envoi électronique des documents permettant de récupérer les coûts d’affranchissement électronique.

Une hypothèse qui est dans les faits bien réelle, puisque le groupe Citya a créé une filiale nommée "Q1C1" qui a développé diverses solutions de dématérialisation de documents et de solutions d’assemblée générale électronique.

Bien entendu, nous ne retrouvons à aucun moment cette information dans la campagne publicitaire de Citya, laissant le doute sur la société qui sera en charge d’assurer cette tâche.

Plus que cela, le groupe Citya se voit freiné par la législation en vigueur puisqu’à partir du moment où il souhaite faire intervenir une de ses filiales au sein de ses copropriétés mandantes, il doit obtenir une autorisation de l’assemblée générale, ce qui est loin d’être gagné surtout quand on consulte de manière assidue le site de l’ARC.

Restez extrêmement vigilants, afin d’éviter d’être le pigeon de Citya.