Décidément, nous assistons à une décadence du milieu des syndics professionnels, où dans les faits plus personne ne comprend le noble métier d’administrateur de biens.
La faute est en premier lieux à cause des grands groupes de syndic qui ont usé et abusé des syndicats de copropriétaires en se comportant comme des vendeurs de soupe, profitant de leur mandat pour faire tout et n’importe quoi!
En parallèle, nous avons connu en son temps les slogans démagogiques qui indiquaient que pour « les 50 ans de l’enseigne, le groupe appliquait une réduction de 50% sur les honoraires », alors que les confrères se plaignaient de tarifs pas suffisamment élevés.
L’ensemble de ces excès et abus a permis à des start-ups d’émerger en créant de nouvelles solutions d’assistanat pour inciter les copropriétaires à « se débarrasser » de leur syndic professionnel afin de gérer eux-mêmes leur copropriété.
Eux aussi ont en définitif utilisé des moyens de communication outranciers et déloyaux pour se faire connaitre et récupérer de la clientèle, en l’occurrence des copropriétés.
Mais à présent il s’agit de syndics professionnels qui n’hésitent pas à utiliser des moyens de communication qui dépassent l’entendement, salissant non seulement l’image de la profession, mais également en insultant les copropriétaires avec des campagnes de communication irrespectueuses.
Voyons cela de plus près.
I. Un seul objectif : se faire connaitre
Tout bon communiquant sait que pour se faire entendre il faut choquer.
Ainsi, aujourd’hui lorsque l’on veut vendre un pot de yaourt, on présente une femme dénudée ou lorsque l’on veut vendre une boisson on montre un serial killer prêt à tout pour récupérer la dite boisson…
Le principe est simple, choquer que tout le monde en parle : les offusqués et les complaisants.
A présent, nous avons le syndic Bellman qui pour mieux se faire connaître tombe également dans la démagogie, avec des publicités grossières dans les deux sens du terme.
Afin de démontrer l’aberration qu’est cette communication, c’est à contrecœur que nous présentons l’une des nombreuses publicités qui a été affichée aussi bien dans les bouches de métro que sur les abribus :
Ainsi, nous remarquons une personne en tenue « sado-maso » avec le slogan « Si on garde un syndic après 36 appels sans réponse, c’est qu’on aime ça ».
Bien sûr, tous les clichés sont au rendez-vous : il s’agit du copropriétaire huppé qui aime "se faire plaisir" , bref nous n’allons pas aller plus loin en laissant ce syndic assumer sa communication outrancière.
Quelle sera la prochaine étape ? Nous n’osons pas l’imaginer.
Ceci étant, ce dérapage est révélateur d’un malaise de professionnels qui ont perdu tout repère sur la fonction noble du syndic mandataire qui se concrétise par une déontologie en premier lieu à l'égard du syndicat des copropriétaires.
II. Ce que nous regrettons
Si nous pouvons admettre qu’un syndic commerçant ait besoin de faire de la publicité pour se faire connaitre, cependant nous ne comprenons pas pourquoi cela doit se faire en dénigrant ses confrères.
N’aurait-il pas été plus efficace d’axer sa communication sur des engagements contractuels tels que « Chez Bellman, nous nous engageons à répondre à votre mail dans les 48 heures » ; « Chez Bellman, le prix de l’état-daté est facturé au coût réel de 80 euros. » ou encore « Chez Bellman, nous nous engageons à renégocier tous les contrats pour réduire les charges courantes. »
Somme toute, des slogans démontrant qu’avec le syndic Bellman la gestion de la copropriété est plus fluide et efficace, avec une vision prospective des enjeux qu’elle devra aborder.
Mais à priori, le cabinet Bellman ne souhaite pas s’engager sur sa prestation, mais préfère descendre celle du concurrent.
Une méthode bien connue : rabaisser le concurrent pour automatiquement se trouver plus grand. Le fameux système du balancier.
A l’ARC, nous préférons plutôt les syndics qui grandissent grâce à leurs compétences et services.
Voilà donc un syndic qui souhaitait se démarquer de ses confrères et qui en définitive se retrouve au même niveau, voire plus bas, avec l’usage de publicités démagogiques et un manque de considération du client.
Espérons que Bellman ne sera pas « sado-maso » en continuant ce type de communication, nous obligeant à diffuser d’autres articles à ce sujet…
Si certains professionnels s’interrogent sur le pourquoi l’ARC publie un abus sur la communication de Bellman qui somme toute critique les syndics professionnels, nous leur répondons que nous sommes:
- ni contre les syndics professionnels,
- ni contre les prestataires d’assistanat aux syndics non professionnels comme Matera,
- ni contre les chambres professionnelles
- encore moins contre les gestionnaires,
mais pour l’intérêt des syndicats de copropriétaires.