A présent le constat est clair, les syndics professionnels et en premier lieu les grands groupes ont compris que l’administration de biens n’était qu’une première porte pour accéder à l’autoroute permettant de proposer des services marchands qui gravitent plus ou moins autour de la copropriété.
Si depuis longtemps les syndics proposent leurs filiales d’assurance ou de service de maintenance, nous constatons à présent une accélération du procédé qui s’explique par une évolution de la législation.
Nous allons expliquer le phénomène et pourquoi il ne faut jamais accepter de faire travailler au profit du syndicat des copropriétaires, une filiale de syndic.
I. Une législation qui présente un terrain fertile
Les législateurs et les pouvoirs publics ont imposé plusieurs obligations à l’égard du syndicat des copropriétaires.
Il s’agit tout d’abord d’assurer au minimum le syndicat des copropriétaires pour garantir sa responsabilité civile.
Par ailleurs, de manière plus ponctuelle, la législation impose de réaliser des études sécuritaires ou énergétiques telles que l’on connait avec les ascenseurs ou le chauffage.
En parallèle, les syndicats des copropriétaires sont parfois incités à réaliser d’autres audits internes ou pour faire un état du bâti.
L’ensemble de ces nécessités, voire exigences, incitent les syndics professionnels à créer des filiales qui effectuent ces services.
Certains vont même plus loin en proposant des filiales qui réalisent pour le compte de la copropriété des mises en concurrence de fournisseurs d’énergie, d’autres qui proposent de tenir les assemblées générales de manière électronique.
Bref, la règle est qu’il n’existe plus de limite, profitant du statut de syndic pour mieux placer ses filiales.
Sergic, essaie même de devancer la législation puisqu’il propose de réaliser un audit en vue de faire un plan pluriannuel de travaux, alors que cette exigence est en cours de débat à l’assemblée nationale à travers le projet de loi issu de la Convention Citoyenne pour le Climat.
Bien entendu, cet audit n’est pas fait par un simple bureau d’étude, mais avec sa nouvelle filiale qui s’intitule Magellan.
Fini donc la mise en concurrence ! Nous avons le choix entre la filiale du syndic et la filiale… du syndic.
II. Pourquoi il ne faut jamais accepter l’intervention d’une filiale de syndic au sein de la copropriété
Le problème majeur de faire travailler une filiale de syndic au sein d’une copropriété est le conflit d’intérêt permanent.
En effet, le syndic se trouve être le commercial de sa filiale tout en étant également le représentant légal de la copropriété.
Ainsi, en cas de conflit entre ces deux entités, le syndic se retrouvera assis entre deux chaises à savoir sa filiale et le syndicat des copropriétaires.
Soyons clairs il n’y aura pas photo, l’intérêt de ses filiales passera bien avant celui de la copropriété.
Face à la vigilance du conseil syndical, le syndic essaie de passer en force sa filiale en ne procédant pas à une mise en concurrence des prestataires et en ne soumettant que sa filiale.
Par ce stratagème, la copropriété se retrouve contrainte de valider l’offre sans pouvoir comparer les tarifs.
Voilà pourquoi, le mieux est d’être clair avec le syndic en affirmant de manière très ferme que la copropriété refuse toute intervention de filiale.