Nous avons tous suivi l’inquiétude légitime des artisans et en particulier des boulangers suite à l’augmentation du prix du gaz et de l’électricité, entraînant des risques de faillite.
Le gouvernement est intervenu comme souvent en pompier pour bloquer les tarifs évitant ainsi les faillites en cascade.
L’autre secteur qui risque également d’être sinistré est celui de la copropriété.
Essayons d’expliquer la situation et pourquoi si le gouvernement ne se mobilise pas très rapidement, c’est tout une politique qui sera mise à mal.
I – Des chiffres inquiétants de l’ANAH
Dernièrement, l’ANAH a diffusé son rapport 2022 issu des données remontées sur le registre d’immatriculation des copropriétés.
Ce rapport synthétique présente plusieurs données clé, et en premier lieu une augmentation continue du montant moyen des travaux engagés par les copropriétaires depuis 2018, qui sont passés d’environ de 1.000 € à 10.000 € en l’espace de quatre ans.
Néanmoins, cette même étude présente une donnée plus inquiétante avec notamment une augmentation significative des copropriétés (130.000) ayant atteint un taux d’impayés de plus de 31 %.
L’ANAH considère que cette évolution trouve en partie sa raison dans l’augmentation des budgets travaux.
Si nous pouvons entendre cette analyse, la situation reste malgré tout inquiétante car les impayés sont bien une réalité, mais plus encore les dépenses liées à la rénovation énergétique sont sous-estimées puisque, selon l’ANAH, elles seraient plutôt autour de 20 à 30.000 €.
Ainsi, le constat est que les copropriétés sont aujourd’hui au maximum de leur capacité d’endettement, ne pouvant plus faire face à d’autres dépenses imprévues, que ce soit pour des dépenses courantes ou de travaux.
II – Une explosion des prix des énergies très inquiétante
Ceux qui sont équipés en chauffage collectif au gaz commencent à sentir les conséquences d’une mauvaise anticipation des pouvoirs publics puisque le prix a été multiplié par 10
En effet, alors qu’en 2021 le prix du mégawattheure était de 30€, il a ensuite connu une évolution progressive atteignant au cours de l’année 2022 des records avec des prix entre 250 € et 300 €.
La conséquence est que les budgets prévisionnels ont flambé, entraînant des réévaluations budgétaires de plusieurs centaines de milliers d’euros.
Le plus dramatique est qu’il ne s’agit pas d’une situation ponctuelle ou conjoncturelle mais bien d’une nouvelle réalité économique pour certaines copropriétés qui ont été contraintes de valider des contrats avec ces tarifs.
A cela s’ajoute l’inflation des coûts tels que le contrat d’assurance avec l’application un indice de révision qui sera, en 2023, de plus de 8 % ou celui des honoraires de syndic d’environ 10 %.
Sans réaction rapide du gouvernement, les copropriétés vont tout simplement basculer en difficulté, avec une incapacité financière de pouvoir faire face aux dépenses courantes.
Mais encore, les travaux de rénovation y compris énergétiques seront tout simplement gelés.
Voilà pourquoi il est urgent de prévoir des mesures correctives pour prévenir la spéculation liée au prix des énergies à l’instar des actions entreprises par le gouvernement au bénéfice des artisans.
A l’aide !