Alors que seule l’ARC croyait à la gestion directe des copropriétés, assurée par un syndic non professionnel, de nombreuses startups se lancent à présent dans ce marché qu’elles considèrent comme lucratif. Leurs services se concentrent principalement autour des prestations de services à destination des syndics bénévoles.
Néanmoins, comme nous allons le comprendre, elles se heurtent à une réalité économique qui provoque les mêmes critiques que l’on peut faire à l’égard des syndics professionnels, en l’occurrence la vente de belles promesses en mettant des paillettes dans les yeux des copropriétaires.
Expliquons l’inéquation financière et ensuite comment être vigilants.
I – Une recherche de productivité
La gestion d’une copropriété nécessite un temps d’investissement important, que ce soit pour traiter les dossiers d’administration, de comptabilité ou de trésorerie.
Si certaines tâches peuvent être automatisées, comme la génération des appels de fonds, la plupart des autres missions nécessitent de la » matière grise ». Autrement dit, des hommes et des femmes compétents et investis qui ne comptent pas forcément leur temps.
En effet, l’erreur de ces startups est d’avoir été inspirées par les établissements bancaires qui ont progressivement substitué les gestionnaires de comptes bancaires par des applications internet.
Les jeunes diplômés sortis des écoles de commerce ont cru pouvoir reproduire ce système avec la gestion des copropriétés en substituant le syndic, et surtout son gestionnaire, par une plateforme internet qui dit « papa et maman ».
Or, il faut être clair, même si derrière ces plateformes se cachent des geeks en programmation informatique, cela ne pourra jamais substituer un gestionnaire qui doit répondre à des situations toujours uniques et complexes.
Prenons quelques exemples : la gestion d’un sinistre, ou bien encore la souscription d’un emprunt collectif à adhésion individuelle ou l’enregistrement dans la comptabilité d’un avoir ou d’une opération diverse.
Bref, un temps certain pour gérer à bien la copropriété qui n’est pas forcément compatible avec la notion de productivité qui repose sur une réduction des frais, et en premier lieu, du personnel, permettant d’augmenter les marges de la structure.
II – Une absence de prestations
Afin de répondre à cette équation qui est de jumeler la rentabilité avec une prestation de services, de nombreuses startups se limitent, dans les faits, à assurer quelques taches automatiques tout en se reposant principalement sur le syndic non professionnel ou, notion plus hasardeuse, « le référent de la copropriété ».
Ainsi, ils mettent à la disposition de leurs clients syndics un logiciel qui est hébergé sur le web et qui, en fonction du savoir de ses jeunes commerciaux et de leur politique commerciale, est plus ou moins performant.
Ensuite, ils jouent sur les concepts pour appâter des nouveaux clients en étant volontairement ambigus sur les taches qu’ils assurent par rapport à celles que doit faire le syndic non professionnel.
On trouve le terme d’assistance à la comptabilité, ce qui implique que le prestataire donne éventuellement des renseignements aux questions comptables mais laissent, en définitive, le syndic non professionnel se débrouiller avec la tenue.
Idem en matière de l’établissement de la convocation d’assemblée générale, de la production de l’état daté ou de la gestion des sinistres.
Pour résumer, ce type de prestations peut, sur le papier, s’avérer pertinent, mais après analyse du coût proposé par rapport aux taches qu’assurent ces startups, le prix devient excessivement cher, d’autant plus que dans tous les cas le seul responsable de la gestion de la copropriété reste le syndic non professionnel.