« Déconnexion des prix du gaz par rapport aux pétrole » : le Gouvernement rejette la proposition de loi !

27/12/2012 Actions Action

« Déconnexion des prix du gaz par rapport aux pétrole » : le Gouvernement rejette la proposition de loi !

 
 
I. La proposition de loi de Jean-Louis BORLOO
 
Jean Louis BORLOO a été Ministre de l’Écologie pendant des années avant de passer le flambeau à sa collègue Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.
 
Or cela fait des années que nous demandons que la formule d’indexation des prix réglementés du gaz ne soit plus connectée à l’évolution des prix du pétrole, comme c’est le cas.
 
En effet, bien que les « grands » contrats de GDF (avec l’Algérie, par exemple) soient indexés sur les prix du pétrole (ce qui est déjà scandaleux), il se trouve que l’on peut trouver facilement du gaz sur les marchés internationaux à des prix beaucoup moins élevés et totalement déconnectés des prix du pétrole.
 
Malheureusement, sous l’ancien Gouvernement, nos demandes étaient restées sans effet.
 
D’où notre très bonne surprise en découvrant que Jean Louis BORLOO lui-même (ancien ministre de l’Écologie comme indiqué et président du nouveau parti centriste l’UDI) avait déposé une proposition de loi pour déconnecter les prix du gaz de ceux du fioul, ce qui pourrait permettre une baisse des  prix de l’ordre de 20 %.
 
Comme on dit : il n’est jamais trop tard pour bien faire.
 
II. Une proposition curieusement rejetée par le Gouvernement
 
Notre deuxième surprise (beaucoup moins bonne) est la suivante : le Gouvernement a purement et simplement rejeté cette proposition, alors même qu’il y a encore quelques mois les députés de la majorité qui, aujourd’hui, ont rejeté la proposition de Jean Louis BORLOO, soutenaient notre demande.
 
L’explication officielle ? Elle est la suivante : si on déconnecte les prix du gaz de ceux du fioul, certains gros fournisseurs (comme l’Algérie) risquent de couper les approvisionnements.
 
Nous pensons que cet argument n’a aucun sens : aujourd’hui il y a plus de gaz qu’on en veut et beaucoup moins cher que celui vendu par l’Algérie.
 
Si l’Algérie « coupait les vivres », c’est elle qui serait la première pénalisée.
 
III. Les vraies raisons
 
Les vraies raisons sont ailleurs, selon nous : le Gouvernement non seulement protège les intérêts de GDF-Suez (dont l’État reste actionnaire et dont il a besoin) mais pense qu’un prix élevé du gaz est nécessaire pour que les consommateurs envisagent sérieusement des travaux d’économies d’énergie.
 
De notre côté, nous qui nous battons (souvent seules) depuis des années pour mettre en place les conditions d’une rénovation énergétique intelligente des copropriétés, nous sommes très en colère et allons le faire savoir à Madame la Ministre de l’Écologie, Delphine BATHO qui applique à la lettre ce bel adage politique : « Ne surtout pas faire quand on est au Pouvoir ce qu’on avait dit qu’il fallait faire quand on était dans l’opposition ».
 
En effet, il est possible :
 
  • de baisser le prix trop élevé du gaz ;
  • d’agir - dans le même temps - pour aider-inciter les copropriétés à mettre en place des plans de rénovation énergétique.
 
Maintenir élevé artificiellement le prix du gaz pour forcer les copropriétés à agir ne nous semble NI adapté NI efficace. Nous allons le faire savoir.