Des copropriétaires dépouillés de leur assemblée générale

16/05/2025 Actu

Nombreux s'interrogent sur les causes de la démobilisation des copropriétaires dans la gestion de leur immeuble, qui se matérialise notamment par un taux d'absentéisme de plus en plus important de leur Assemblée Générale.

Certains en ont déduit que les copropriétaires étaient des fainéants ne voulant pas s’investir pour leur copropriété n’ayant même pas la volonté de se rendre à leur propre Assemblée Générale.

Il s'agit bien évidemment d'arguties, voulant tout simplement humilier le copropriétaire en le stigmatisant comme un vénal étant uniquement intéressé par son bien privatif.

Alors, l'ARC Nationale qui a plus de bouteilles, et surtout qui a la confiance des copropriétaires et des conseillers syndicaux, a identifié les causes du « boycott des Assemblées Générales ».

I – Un syndic tout puissant

Alors même que la présence du syndic à l'Assemblée Générale est facultative, dans les faits, il s'est imposé en verrouillant toute possibilité d'élire une autre personne que lui à la fonction de secrétaire.

Pour cela, il a tout d'abord dématérialisé la feuille de présence faisant en sorte d'être le seul à pouvoir ensuite la produire. Pire encore, il a verrouillé les votes en étant dépositaire des formulaires de vote par correspondance, qu'il a encore dématérialisés en demandant au copropriétaire de le remplir en ligne.

Grâce à cette mainmise, le syndic, s'est accaparée la tenue de l'Assemblée Générale en organisant les débats et en prenant la parole en lieu et place du président de séance.

Voilà un premier motif qui explique pourquoi les copropriétaires ne souhaitent plus participer à leur Assemblée Générale qui leur a été spoliée.

A ce titre, voyons un cas concret qui va sûrement parler à tout le monde.

II - Un cas courant

Voilà un cas fréquent que la plupart des conseillers syndicaux et copropriétaires connaissent.

Lors du vote du bureau et principalement du poste de secrétaire, le syndic fait le modeste sachant pertinemment que l'Assemblée Générale est contrainte de voter pour lui.

Dès qu'il occupe la fonction, il donne son avis sur toutes les questions influençant ainsi les votes.

Lorsqu'un copropriétaire lui réclame des précisions sur un montant figurant dans l'une des annexes comptables, il invoque toutes sortes d'explications qui restent peu plausibles.

La partie devient plus compliquée lorsque l'on aborde le renouvellement de son mandat avec la proposition d'un nouveau contrat. Là, il oublie complètement qu'il est une pièce rapportée refusant toute négociation et même menace de partir sur le champ s’il n'est pas voté en l'état.

L'ambiance monte d'un cran lorsqu'il se retrouve en concurrence en imposant qu'on vote tout d'abord sur son contrat (histoire d’augmenter ses chances d’être élu en passant en force).

Et si le contrat du concurrent est adopté, le syndic trouve tout un stratagème notamment en pipant les résultats pour dire qu'il n'est pas élu.

Si la pression monte de trop, le syndic se fâche, menaçant là encore de partir sur le champ quand bien même cela est illégal.

Bien souvent, ce cinéma fonctionne et voilà comment le syndic renouvelle son mandat avec la désapprobation de la majorité des copropriétaires.

On comprend alors pourquoi les copropriétaires ne veulent plus être complices de ce type de mascarade.