Le 10 juillet dernier, nombreux professionnels ont fêté les 60 ans de la loi sur la copropriété.
La plupart se sont réunis entre eux considérant que les représentants des conseillers syndicaux n’ont rien à dire.
Vraisemblablement, ils doivent penser que les conseillers syndicaux et copropriétaires ne sont que des seconds rôles devant se limiter à financer les charges et à payer des honoraires sans pouvoir donner leur avis et surtout formuler la moindre critique.
Mais dans les faits, quel est le bilan de la loi du 10 juillet 1965 depuis son entrée en vigueur ?
I- Des syndics de moins en moins compétents
Il faut le reconnaître, le métier de syndic a évolué de manière importante avec des tâches et des obligations qui ont été enrichies nécessitant de maîtriser de nombreuses compétences.
Alors qu’initialement, ils devaient gérer les immeubles, à présent, ils doivent en plus tenir une comptabilité selon des règles précises et avoir des connaissances techniques notamment en matière de travaux de rénovation, y compris énergétiques.
La plupart des cabinets de syndic n’ont pas su répondre à ces enjeux, se concentrant principalement à élaborer des stratégies commerciales en vue de récupérer des marchés voire des monopoles dans certaines localités.
La logique est simple : toute copropriété est contrainte d’être gérée par un syndic alors qu’il soit bon ou mauvais, en définitive, elle est tenue de faire appel à lui.
Une stratégie qui a coûté chère à la profession car en n’investissant pas sur la formation des collaborateurs et sur des logiciels adaptés, les syndics sont devenus de moins en moins performants arrivant à perdre la confiance des copropriétaires.
Pire que cela, les syndics sont devenus des intermédiaires faisant appel à différents experts pour assurer leur mission de base, perdant alors toute leur plus-value et crédibilité.
Face à cette situation, ce sont les conseillers syndicaux qui ont été contraints de compenser les lacunes des syndics professionnels.
II – Des conseillers syndicaux de plus en plus sollicités
Face à la carence des syndics mais également des abus chroniques commis par ces derniers, le législateur n’a pas eu d’autre choix que de s’appuyer sur le conseil syndical pour garantir une bonne gestion de la copropriété.
Ainsi, à travers le temps, le conseil syndical s’est vu endosser plusieurs responsabilités sans avoir plus de reconnaissance.
Il est devenu le vrai « joker » devant assurer de nombreuses missions de manière officielle ou officieuse telles que : contrôler les comptes, suivre l’exécution des résolutions votées en assemblée générale, procéder à la mise en concurrence des syndics et des prestataires, assurer des délégations de pouvoirs…
La difficulté est que les pouvoirs publics font semblant de ne pas comprendre la situation car dans les faits, le syndic qui est censé être le seul gestionnaire, s’appuie de plus en plus sur le conseil syndical créant une gestion bicéphale de fait sans pour autant donner plus de moyens aux conseillers syndicaux.
Conclusion : après 60 ans de la loi du 10 juillet 1965, le nombre de copropriété en difficulté ne cesse d’augmenter avec des immeubles qui basculent doucement mais sûrement en fragilité sans que personne n’essaye d’aborder de manière sérieuse et en toute indépendance.
Une véritable bombe à retardement.
Alors maintenant que l’on a fait ce constat, il faut apporter de vraies solutions…