Depuis ces dernières années, nous constatons une mutation souvent subie plutôt que voulue du métier de syndic, pouvant, en définitive, remettre sérieusement en question cette profession et les attentes que peuvent encore espérer les copropriétaires d’un syndic professionnel.
Essayons de comprendre le contexte complexe et la réflexion qui en découle
I – Un métier qui a confondu productivité et efficacité
Comme tout commerçant, le syndic professionnel cherche la productivité, c’est-à-dire augmenter ses recettes tout en diminuant ses charges.
Plusieurs solutions sont possibles, dont certaines sont adaptées et efficaces, et d’autres qui peuvent à long terme être contre-productives et même destructives en fin de parcours.
Parmi ces fausses-bonnes solutions, il y a celle d’augmenter le nombre de copropriétés gérées par un même gestionnaire permettant, pour une même masse salariale, d’enregistrer plus d’honoraires.
Pour optimiser cette stratégie commerciale, deux actions sont menées : éviter que les gestionnaires engagent des tâches énergivores comme la mise en concurrence des prestataires et s’appuyer sur le conseil syndical pour substituer le syndic en réceptionnant les sociétés, interroger les prestataires, faire le pré contentieux auprès des copropriétaires débiteurs.
Si cette équation a fonctionné pendant les premières années, deux constats peuvent, à présent, découler :
1°. le syndic professionnel n’est pas indispensable devenant un simple secrétaire,
2°. l’administration peut se faire à distance, à travers même un site internet.
La seconde conséquence, est la création de nouvelles solutions d’administration plus ou moins farfelues menant au « brouillard » que l’on connaît actuellement, c’est-à-dire ne plus savoir quelle est la plus-value d’un syndic professionnel.
Cette ambiguïté s’est confirmée avec les obligations techniques, sachant que bien souvent les syndics professionnels ne savent pas répondre, invitant le conseil syndical à se faire assister par une structure extérieure.
Cela concerne les questions de rénovation énergétique, de maîtrise des charges, de mise en concurrence du règlement de copropriété ou de travaux de rénovation des équipements.
II – Un métier qui doit se ressaisir
Nombreux professionnels vont encore penser que cet article est rédigé pour nuire à l’image des syndics professionnels.
Et pourtant, il présente une vérité que personne ne peut renier.
Ainsi, il y a deux solutions : soit les syndics professionnels se remettent en question en réfléchissant comment être meilleurs qu’une startup qui promet faire de la pseudo-gestion de copropriété à partir d’une plateforme internet, soit il y a une descente aux enfers de la profession jusqu’à sa substitution par des solutions low-cost.
Voilà pourquoi il serait intéressant d’organiser un grenelle du métier de syndic, en mettant en parallèle les besoins des professionnels par rapport à ceux des copropriétés.
Bien entendu, les honoraires sont aussi une question fondamentale qu’il faudra traiter car, soyons clairs, il ne peut pas avoir de prestations efficaces sans rémunération à la hauteur.
Nous invitons, à ce titre, tout professionnel du métier à échanger avec nous de manière libre et dans le respect de chacun dans le cadre d’une conférence qui se tiendra lors de notre salon annuel.