L’ARC ne distribue pas de bons points aux syndics professionnels lorsqu’ils font leur travail

16/11/2021 Actu

Dès que nous dénonçons des agissements abusifs voire illégaux d’un professionnel et surtout d’un syndic, nous avons une pluie de critiques notamment à travers les réseaux sociaux.

Bien souvent, ils se gardent d’aborder le fond des sujets restant uniquement sur des clichés : « l’ARC n’aime pas les syndics », « l’ARC dissuade les étudiants de devenir gestionnaires de copropriété ». Bref, tout pour éviter de se regarder dans un miroir et d’essayer de comprendre la frustration des conseillers syndicaux et copropriétaires.

A présent, nous avons un nouvel argument que nous considérons plus que pathétique.

I – La distribution de bons points

Le nouveau contre-argument de certains syndics professionnels est d’affirmer que l’ARC ne voit que « les trains ne sont pas à l’heure », en ne mettant pas en exergue les vrais et bons professionnels qui gèrent, de manière efficace, les copropriétés.

Si nous devions répondre, le premier élément est que nous les cherchons et sommes prêts à échanger avec eux pour mieux les mettre en avant et les défendre contre les grands groupes tout puissants qui dictent et biaisent la concurrence.

Secundo, même si cela est loin d’être la règle, il est normal qu’un syndic professionnel rémunéré assure, en contrepartie, une bonne gestion de ses copropriétés.

Le problème est que la situation est devenue tellement critique avec des syndics professionnels en carence qu’il faut, à présent, applaudir lorsqu’un cabinet convoque les assemblées générales dans les délais, paie les fournisseurs ou encore engage une véritable politique de maitrise des charges au sein des copropriétés qu’ils gèrent.

Pour beaucoup, cela est devenu un exploit qu’il faut médiatiser à l’instar d’un élève de primaire qui reçoit un bon point pour avoir fait ses devoirs.

Ceci étant, nous pouvons entendre cette demande car effectivement la gestion professionnelle des copropriétés se fait de plus en plus rare avec même des syndics qui n’ont aucun état d’âme à facturer des prestations abusives ou carrément illégales.

II – Une profession qui risque de se compliquer

Selon notre analyse, la profession de syndic ne va pas s’arranger.

Cela, pour une raison simple : les grands groupes de syndics achètent, petit à petit, l’ensemble des cabinets indépendants pour, en définitive, fixer les règles du marché.

Plus encore, on remarque une accélération des acquisitions incitant les moyens et même les grands cabinets, à augmenter rapidement leur portefeuille de copropriété afin de pouvoir vendre à un prix juteux leur fonds de commerce à un grand groupe

Ainsi, le maître-mot dans le secteur professionnel de l’administration de biens n’est plus la gestion prospective des immeubles, ni même la rénovation y compris énergétique, mais les moyens d’augmenter les profits en utilisant toutes les techniques plus ou moins légales.

Cela passe par les filiales qui vendent aux copropriétés des prestations inutiles, par l’interprétation volontairement erronée des textes légaux et règlementaires, d’honoraires abusifs voire illégaux…

Une réelle catastrophe pour les copropriétés qui, entretemps, font le bonheur des startups qui vendent du rêve en affirmant que grâce à la plateforme qu’ils ont développée, la copropriété pourrait être gérée de manière automatisée.

Le pire est que l’on soit un grand groupe de syndics professionnels ou startups, l’objectif est le même : présenter en fin d’année aux actionnaires un bilan économique à deux chiffres afin qu’ils continuent à investir dans la structure.