La publication de l’ordonnance « Copropriété » reste une première étape sachant que le véritable enjeu pour les professionnels est l’encadrement des honoraires qui vont être négociés à travers divers décrets d’application.
Il y a tout d’abord le décret devant fixer le montant plafonné de l’état daté et surtout un décret pour le moment sous silence qui est celui sur le contrat type qui est censé abroger celui du 26 mars 2015.
Voyons comment les chambres professionnelles présentent l’activité de syndic de copropriété pour réclamer toujours plus d’argent, puis expliquons pourquoi leur argument est loin d’être recevable.
I. Syndic de copropriété, un métier non rentable
La stratégie des professionnels vis-à-vis des pouvoirs publics est de présenter le métier d’administrateur de biens comme étant une activité non rentable du fait qu’ils estiment que le coût des d’honoraires de base est faible au vu des tâches et des responsabilités qu’ils ont.
Cette approche leur permet de justifier en quelque sorte les honoraires abusifs réclamés pour les prestations complémentaires ou privatives ou encore pour « mendier » de nouvelles prestations qui dans le futur contrat type pourront être facturées.
Il s’agit de la mise à jour de l’immatriculation de la copropriété qui actuellement doit être incluse dans le forfait de base ou bien la gestion du fonds travaux.
Mais leur politique ne s’arrête pas là.
Pour présenter leurs faibles revenus liés à la gestion des copropriétés, les cabinets de syndics ne veulent surtout pas consolider l’ensemble des activités qui gravitent autour du métier de syndic, comme la gestion locative ou la transaction ou encore les profits générés par le biais de leurs filiales qui proposent des prestations auprès des copropriétés qu’ils gèrent.
Expliquons pourquoi cette approche est incohérente.
II. L’administration de biens, une porte d’entrée vers d’autres activités commerciales
Tout d’abord soyons clairs, les honoraires de base présentés par les professionnels comme insuffisants ne sont pas une fatalité, mais bien une stratégie des syndics et surtout des grands groupes afin de récupérer de la clientèle que sont les copropriétés et qui sont sources d’activités parallèles comme la transaction ou la gestion locative.
En effet, pour vendre un bien, la plupart des copropriétés passent par leur syndic ou encore font appel à ce dernier pour le gérer lorsqu’il est mis en location.
Ainsi, il est normal de prendre en considération dans le bilan de l’activité de syndic de copropriétés les produits annexes générés grâce à l’administration de biens.
Par ailleurs, comme nous l’avons toujours affirmé, nous sommes tout à fait disposés à convenir d’une augmentation des honoraires de base, si en contrepartie d’une part les honoraires privatifs et complémentaires sont facturés au juste prix et surtout d’autre part, à condition que les syndics assurent toutes les missions de base et non uniquement celles automatisées ou bien qui sont sources de facturation complémentaire comme la tenue d'une l’assemblée générale supplémentaire.
Ainsi, lorsqu’on aura des syndics :
- qui s’engagent à mettre en concurrence les prestataires sans faire appel à leurs filiales,
- qui procèdent aux visites de l’immeuble conformément au nombre fixé dans le contrat,
- qui paient les fournisseurs dans les temps,
- qui répondent aux demandes du conseil syndical et remettent les documents réclamés,
- qui ne facturent pas des tarifs prohibitifs pour les prestations complémentaires, supplémentaires ou privatives, alors oui, il est évident qu’on acceptera une revalorisation des honoraires de base.
En revanche, une augmentation de 20 % des honoraires pour être toujours aussi inefficaces, on dit non !