Le tri sélectif dans les copropriétés : les résultats de la grande enquête de l’ARC

18/12/2014 Actions Action

Le tri sélectif dans les copropriétés : les résultats de la grande enquête de l’ARC

 
Dans les immeubles d’habitation, on trie deux fois moins que dans les maisons individuelles et il y a deux fois plus d’erreurs de tri. Pour mieux comprendre ce problème, l’ARC a été sollicitée pour lancer une grande enquête auprès de ses adhérents, à la demande d’Eco-Emballages, société anonyme à but non lucratif agréée par l’État pour piloter, au niveau national, la mise en place du tri et du recyclage des emballages ménagers.
 
En mai et juin derniers, tous les adhérents collectifs de l’ARC ont ainsi reçu par e-mail une invitation à répondre à un questionnaire en ligne sur le tri sélectif et la collecte des déchets dans leur copropriété.
 
Vous avez été très nombreux à participer à cette enquête, et nous vous en remercions ! 2073 copropriétés adhérentes ont répondu au questionnaire en ligne, ce qui témoigne de votre intérêt pour la question du tri sélectif. Cela nous a permis de disposer de 1614 questionnaires exploitables. Les résultats ont été traités de manière à qu’ils soient représentatifs de l’ensemble des logements en copropriété en France et par région.

I. Le tri : les copropriétés bien desservies et majoritairement satisfaites

L’enquête montre que les copropriétés sont désormais bien desservies en matière de tri sélectif, puisque :
  • 94, 5 % des logements en copropriété disposent d’un dispositif de collecte du verre ;
  • 97 % des logements en copropriété disposent du tri sélectif pour les emballages.
Ainsi, dans l’habitat collectif aujourd’hui, la priorité n’est plus tant de mettre en place la collecte sélective, mais bien d’inciter le maximum à trier davantage : il faut donc améliorer l’efficacité des dispositifs existants. Et vos témoignages nous permettent de définir des pistes d’action pour y parvenir.

II. Les quatre principaux problèmes rencontrés

  1. Pour vous, le principal problème qui fait obstacle au tri sélectif est la méconnaissance et la mauvaise compréhension des consignes de tri par les habitants.
Vous êtes nombreux à signaler que les consignes de tri sont complexes. Il est vrai qu’il est d’autant plus difficile de s’y repérer que les consignes et le code couleur peuvent changer d’une ville à une autre. Dans certaines communes, le tri des emballages concerne tous les types de plastiques, tandis que dans d’autres les plastiques « mous » (pots de yaourts, barquettes, films…) sont proscrits des bacs de tri. De même, selon le lieu, le papier peut être trié avec les emballages ou être trié à part. Il faut donc souvent réapprendre à trier lorsque l’on change de localité suite à un déménagement, un déplacement ou des vacances.
  1. Le deuxième problème que vous signalez le plus fréquemment concerne les bacs qui débordent, car leur volume ou leur nombre ne sont pas suffisants et le fait que les collectes ne sont pas assez fréquentes. 
 
  1. La présence d’un vide-ordures dans la copropriété constitue un troisième obstacle au tri. Un tiers des logements en copropriété disposent toujours d’un vide-ordures en service, tandis qu’un autre tiers des logements l’a déjà condamné (mais seuls 3 % ont supprimé la gaine, car ces travaux sont extrêmement coûteux du fait de la présence fréquente d’amiante).
 
  1. Enfin le quatrième obstacle principal au tri est le manque d’espace pour stocker les bacs de tri, en particulier dans les petites copropriétés situées en centre-ville.

III. Mieux communiquer avec les habitants

  • Pour trier plus et mieux, la première demande de nos adhérents est d’améliorer la communication à destination des habitants.
Beaucoup d’entre vous ont déjà mené des campagnes actives au sein de leur copropriété,  à travers des affiches  rappelant les consignes de tri ou des « mémos » diffusés dans les boîtes aux lettres. Le plus efficace est de fixer les affiches juste au-dessus des bacs et d’ajouter des autocollants directement sur les bacs. Attention à éviter les discours culpabilisants ou moralisateurs qui sont généralement contreproductifs. Le tri ne doit pas être présenté comme une contrainte, mais comme un service positif et utile à tous. Veillez bien à y associer le gardien.
 
Vous pouvez également diffuser le lien vers le très complet « Guide du tri » réalisé par Eco-Emballage disponible sur internet et sur smartphone : www.ecoemballages.fr/grand-public/trier-cest-facile/le-guide-du-tri. Pour chaque commune, ce moteur de recherche vous permet d’identifier très facilement le bon geste de tri pour des centaines d’emballages. Il vous donne aussi la possibilité de localiser les points de collecte - notamment pour le verre - et les déchetteries les plus proches. Il vous fournit également les coordonnées de votre interlocuteur territorial en charge des déchets.
Votre collectivité locale (communauté d’agglomération, communauté de commune, sictom…) peut vous aider à améliorer la communication sur le tri dans votre copropriété :
  • la plupart des collectivités locales mettent à disposition gratuitement des affiches ou des plaquettes pour rappeler les consignes de tri et signaler la localisation des conteneurs de tri pour le verre, les emballages ou les vêtements. N’hésitez pas à consulter leur  site Internet. A Paris, par exemple, vous pouvez commander en ligne sur le site de la ville www.paris.fr un lot d’affiches pour votre immeuble. Vous trouverez également toutes les coordonnées des divisions de Propreté de Paris qui peuvent répondre à vos questions dans chaque arrondissement ;
 
  • en contactant votre collectivité locale, vous pouvez faire appel aux ambassadeurs du tri. Ils ont pour mission de rencontrer les habitants pour leur expliquer les bons gestes de tri et l’intérêt du recyclage. Ils peuvent par exemple aller à la rencontre des habitants en porte-à-porte pour expliquer en direct le fonctionnement du tri et discuter des doutes qui peuvent subsister. Ils peuvent aussi vous aider à diagnostiquer les problèmes du tri dans votre copropriété ;
 
  • certaines villes ou agglomérations organisent des visites des centres de tri pour permettre de voir comment ça se passe concrètement et comprendre quel est le parcours des emballages après le tri. C’est aussi en donnant du sens au geste de tri et en montrant les bénéfices du recyclage que l’on motive de nouveaux « trieurs » ;
 
  • ces campagnes d’information doivent être répétées régulièrement pour sensibiliser les nouveaux résidents et rappeler les gestes de tri à tous les habitants.
 

IV. Choisir le bon contenant et la bonne localisation

Les contenants pour la collecte des déchets évoluent. Vous pouvez, en collaboration avec votre collectivité en charge des déchets, prendre connaissance des dispositifs possibles (bacs, conteneurs semi-enterrés…) et engager une réflexion au niveau de votre copropriété sur le dispositif le mieux adapté à votre contexte. Cette réflexion intégrera notamment la répartition des charges entre votre collectivité et votre copropriété (charges liées à l’achat des contenants, à leur entretien, à la propreté des alentours). Par exemple, en cas de manque de place dans les parties communes, vous pouvez étudier avec votre collectivité locale la possibilité de mettre en place des grands conteneurs à proximité de votre immeuble.
 
Par ailleurs, la façon dont sont positionnés les bacs dans votre copropriété peut aussi permettre d’améliorer la qualité du tri. Le bac à ordures ménagères doit être accessible en premier pour les usagers qui ne souhaitent pas trier. Pour le tri, les bacs qui disposent d’un opercule sur le couvercle permettent de limiter le dépôt de sacs d’ordures ménagères.
 

V. Interpeller la collectivité locale pour améliorer les dispositifs

Les performances de tri ne dépendent pas que des habitants. Il faut aussi que les solutions qui leurs sont proposées soient adaptées. Comment bien trier lorsque les conteneurs ou les bacs sont mal identifiés, peu accessibles, sales, dégradés ou que l’on ne sait pas où les trouver ? Comment ne pas se décourager lorsque les conteneurs ou les bacs sont toujours trop pleins ?
  • Une autre demande de nos adhérents est que la commune ou l’intercommunalité en charge des déchets désignent un interlocuteur référent pour les copropriétés.
Il arrive souvent que les collectivités locales proposent les mêmes dispositifs de collecte des déchets et de tri sélectif aux maisons individuelles et aux immeubles collectifs, alors que ceux-ci ont des besoins particuliers. Par conséquent, il ne faut pas hésiter à faire remonter au service « déchets » de votre ville ou de votre agglomération les problèmes que vous pouvez rencontrer (conteneur trop éloigné, dégradé, volume insuffisant, besoin de remplacer un bac ou d'avoir des bacs supplémentaires, fréquence de la collecte insuffisante …).
 
Il est très important pour les collectivités de pouvoir identifier un interlocuteur au sein des copropriétés qui peut leur signaler les problèmes, être force de proposition pour moderniser les dispositifs en place et être bien informé du partage des charges entre la collectivité et la copropriété.
 
Il est vrai, cependant, que trouver les coordonnées du bon service à contacter n’est pas toujours évident… C’est pourquoi nous réfléchissons actuellement avec Eco-Emballages à des moyens permettant de faciliter le contact entre les responsables de copropriété et les services des collectivités en charge des déchets.
 
Plus globalement, suite à cette grande enquête, l’ARC poursuit sa collaboration avec Eco-Emballages pour adapter au mieux les solutions de tri proposées aux copropriétés et vous aider à améliorer l’efficacité du tri dans votre immeuble.