La FNAIM Grand-Paris a dernièrement publié ses chiffres sur les charges de copropriété concernant l’exercice 2020. Elle se félicite d’une réduction des charges de 6,45 % entre 2019 et 2020, ce qui relève presque d’un miracle. Cette baisse est, selon elle, obtenue grâce aux actions bénéfiques des syndics de copropriété.
Alors, entrons un peu plus dans le détail des chiffres et des postes qui ont connu une baisse.
I – Le poste de chauffage avec une baisse de 8,6 %
Le poste de charges qui a le plus baissé concerne celui du chauffage avec une réduction des coûts qui, selon l’étude, est passée entre 2019 et 2020 de 401,98 € à 367,41 € par lot.
Il ne s’agit pas d’un miracle, ni de la négociation des syndics auprès des fournisseurs d’énergie mais tout simplement de la rigueur de l’hiver qui a été moins forte en 2020 de presque 10 %.
L’étude aurait été pertinente si, en parallèle des -8,6 % de charges de chauffage étaient présentés les -10 % de la rigueur de l’hiver qui est calculé, selon les degrés jour unifiés (DJU).
L’analyse prendrait un nouveau sens, puisqu’en réalité la baisse des charges de chauffage est supérieure à la baisse de la rigueur de l’hiver, ce qui implique qu’en cas de rigueur de l’hiver équivalente, le coût du chauffage aurait augmenté.
Il faudrait comprendre pourquoi alors que la rigueur de l’hiver a baissé de 10 % par rapport à l’année précédente et que le prix de la molécule de gaz a également baissé en 2020 du fait des conséquences, on constate seulement une réduction de 8,6 % des charges de chauffage.
II – Une baisse des consommations d’eau en période Covid-19
Autre information à prendre avec des pincettes est la baisse spectaculaire des consommations d’eau avec une réduction de 7,54 %, entre 2019 et 2020, avec un coût par lot qui est passé de 256,06 € à 236,76 €.
Comment expliquer cette baisse alors que le coût de l’eau n’a pas baissé ?
Plus que cela, l’année 2020 est par excellence l’année du confinement qui a imposé aux occupants un isolement dans leur logement, induisant une consommation d’eau plus importante.
Doit-on déduire que les occupants ont moins eu besoin de prendre de douches ou de tirer la chasse ou bien qu’ils ont déserté le Grand Paris pour se déplacer en province. Mais alors dans ce dernier cas, pourquoi cela n’a pas eu plus d’impact sur les consommations de chauffage au-delà de la baisse liée à la rigueur de l’hiver ?
III – Une stabilité « à la hausse » des honoraires du syndic
Après avoir affirmé que la rémunération du syndic et des frais postaux ont connu une certaine stabilité, il est ensuite mentionné que le poste a évolué en 2020, passant, par lot, de 120,75 € à 121,123 €.
Selon leur analyse, cette augmentation est due principalement aux frais postaux qui ont augmenté de 7,40 % du fait des re-convocations d’assemblées générales.
Mais cette étude semble oublier un autre phénomène dû au Covid qui doit réellement nous inquiéter sur la stabilité relative des honoraires du syndic.
En effet, du fait du Covid, la très grande majorité des copropriétés ont ajourné le vote des travaux, impliquant que sur l’année 2020 il aurait fallu noter une baisse significative des honoraires du syndic due à l’absence d’honoraires travaux.
Or, en considérant que la rémunération du syndic s’est stabilisée en 2020, sans que soient votés des honoraires complémentaires liés au suivi de travaux, cela implique que les honoraires du forfait de base ont explosé.
Il est donc probable que sur les années 2021 voire en 2022 on relève une forte augmentation des honoraires puisque que des travaux seront votés, induisant des honoraires complémentaires de suivi de travaux.
A suivre…