Actuellement, plusieurs études sont menées par des sociologues pour comprendre de quelle pathologie souffre le métier de syndic professionnel.
Le problème est qu’ils ne souhaitent pas heurter les professionnels, minimisant les causes, ne permettant pas en définitive de présenter des analyses pertinentes qui pourraient faire avancer le sujet.
Encore dernièrement, un sociologue a voulu comprendre le rôle du syndic qui, selon lui est un intermédiaire en devenir pour la rénovation énergétique.
Nous ne résistons pas à présenter les cinq enseignements qui découlent de son analyse pour en parallèle présenter nos observations.
I – Un syndic acteur clé de la rénovation énergétique
Selon l’étude, le syndic serait l’acteur clé de la rénovation énergétique. Néanmoins, comme il le précise, « seuls 300 immeubles ont bénéficié d’une rénovation énergétique entre 2018 et 2020, soit 22.000 logements, très loin des objectifs fixés par les politiques publiques ».
Ce premier constat démontre au contraire que le syndic n’est pas l’acteur à privilégier mais le conseil syndical.
Et pour cause, le syndic n’a ni la compétence ni la volonté ni même la confiance des copropriétaires pour impulser un projet de rénovation énergétique.
II – Un métier affecté par ses mutations
Avant d’entrer dans le détail, voici l’analyse du sociologue :
Ainsi, pour résumer, la médiocrité des syndics est due à un fort turnover et à leur politique qui consiste à demander aux managers d’adosser un rôle de formateurs.
Notre analyse est plutôt que les syndics essayent de manger à tous les râteliers (courtiers en assurance, gérants de filiales, de travaux ou de dématérialisation des documents…) étant, en définitive, mauvais dans tous les secteurs faisant ainsi fuir les gestionnaires.
III – Une charge de travail difficile à engager
Selon l’étude, le surcroit de travail de plusieurs rénovations énergétiques est difficile à absorber avec l’organisation traditionnelle d’un trinôme qui conduit à des stratégies et de freinage dans les projets.
Cette analyse semble prématurée car comme indiqué au premier point, les projets de rénovation énergétique sont en définitive marginaux, ne permettant pas de procéder à ses conclusions.
Mais encore, il n’est pas possible d’indiquer que les gestionnaires sont en surcharge de travail lorsque ces mêmes syndics diversifient leur activité commerciale en vendant des produits d’assurance, de services 24h/24h ou mêmes pour certains d’entre eux, des abonnements téléphoniques.
Mais encore, très peu de syndics fonctionnent en trinôme. Le plus souvent, le gestionnaire est seul, devant, en plus, remplacer son collègue qui est burnout ou qui a démissionné sans être remplacé malgré les promesses d’embauche éminentes.
IV – Une autocensure de la rénovation énergétique
En gros, selon l’étude, le syndic choisit ses copropriétés et les immeubles les plus prometteurs, justifiant ce manque de dynamisme.
Selon notre analyse, si effectivement les syndics procèdent à une sélection, le critère n’est pas celui des immeubles les plus prometteurs en matière de rénovation énergétique mais ceux les plus rentables (économiquement).
V – Un rôle crucial de régulation entre l’offre et la demande
Toujours, selon cette même étude, des syndics sont confrontés à l’insuffisance de l’offre, en quantité comme en qualité, d’entreprises qualifiées, de maitrise d’œuvre et AMO.
Nous ne pouvons que confirmer cette analyse tout en précisant que par manque de connaissance, le syndic a tendance à s’appuyer sur les assistances à maitrise d’ouvrage, imputant les frais de ses lacunes au syndicat des copropriétaires.
A travers ce contrechamps, on peut remarquer que bien souvent ces analyses réalisées par des sociologues se limitent à faire de la politique en évitant de mettre en avant les réelles causes qui pourraient les mettre en porte à faux vis-à-vis de certains professionnels ou politiques, ne faisant pas avancer les sujets cruciaux de la copropriété.