Après la phase des syndics 100 % en ligne, on observe un nouveau modèle de syndic hybride qui essaie de proposer une nouvelle offre.
Celle-ci consiste à utiliser les outils informatiques pour faciliter la gestion de la copropriété tout en proposant l’intervention d’un gestionnaire. A priori, le top !
Ce qui est le plus fascinant est que tous ces syndics hybrides partent avec le même argumentaire commercial : un syndic qui se veut plus réactif, disponible et transparent.
Eh oui ! Ils savent parler aux copropriétaires et aux conseillers syndicaux puisqu’ils mettent en avant les tares des syndics professionnels « standards » qui effectivement manquent de disponibilité, de réactivité et de transparence.
Plus fort encore, au-delà d’être le syndic « parfait », ils sont souvent moins chers que le syndic standard, proposant des tarifs jusqu’à 10 000 euros moins chers.
Alors la question qui se pose est : ces syndics hybrides sont-ils la solution rêvée ?
I. Des contrats au minimum
Il ne faut pas se leurrer, et c’est l’ARC qui le dit, pour faire un travail de qualité, il faut donner les moyens au syndic.
Ainsi, le syndic doit être justement rémunéré à partir du moment où il fait du « bon boulot » et non lorsqu’il réclame une augmentation de ses honoraires pour faire encore moins.
Bien souvent les syndics hybrides proposent des contrats de base avec un forfait au minimum syndical qui comprend une visite de la copropriété, une réunion avec le conseil syndical et une assemblée générale d’une heure pendant les heures ouvrables, et ce peu importe la configuration ou la complexité de la copropriété.
Par ce biais, ils peuvent effectivement se présenter comme plus compétitif que le contrat du concurrent qui prévoit quatre visites et une assemblée générale en dehors des heures ouvrables comprises dans le forfait, et ce pour respecter les usages de la copropriété.
Plus encore, bien souvent, les contrats des syndics hybrides proposent des prix élevés des prestations supplémentaires ou complémentaires avec une tarification à la vacation horaire qui peut atteindre jusqu’à 150 euros en heure ouvrable.
Cela s’explique du fait que ces syndics hybrides qui essaient d’augmenter leur productivité ont développé une procédure définie pour traiter les tâches redondantes qui est incompatible avec les prestations particulières.
Ainsi, lorsqu’ils sont amenés à en réaliser, le cabinet est contraint de faire appel à un savoir-faire qui implique pour lui un coût important qu’il refacture à la copropriété en prenant une marge.
Voilà pourquoi ces contrats qui lavent plus blanc que blanc manquent en réalité de transparence puisque en fin d’exercice la copropriété se retrouvera à payer beaucoup plus que les honoraires de base sachant qu’elle devra s’acquitter de prestations complémentaires et supplémentaires (réunions, assemblée générale en dehors des heures ouvrables, visites supplémentaires…).
II. Un gestionnaire à distance
Même si ces syndics se présentent comme disposant de gestionnaires, leur modèle économique consiste à travailler à distance, soit à travers une plateforme internet, soit par téléphone.
Le gestionnaire qui est censé se déplacer sur la copropriété et détecter les désordres est substitué par le conseil syndical qui fait tampon entre le syndic et les copropriétaires ou les employés d’immeuble.
Ainsi, bien souvent, il s’agit pour ces syndics hybrides de proposer un service au minimum qui se limite aux tâches administratives telles que le règlement des factures, la gestion de la comptabilité, la gestion du compte bancaire…
Dans les faits, il ne s’agit pas d’une gestion de la copropriété, mais de secrétariat de copropriété.
Certains observateurs considèrent que ce type de prestations suffit pour les copropriétés sans difficulté.
Nous, nous disons que ces mêmes copropriétés qui disaient auparavant ne pas avoir de problème et qui se sont contentées d’une gestion approximative, sont celles qui aujourd’hui présentent des difficultés.
Ainsi, selon notre analyse, ces syndics hybrident sont loin d’être le gendre idéal.