« Les syndics sont si mal payés… »
Un nouveau contre- exemple
Ici et là nous lisons qu’être syndic paie mal, que les cabinets ont besoin d’augmenter leurs honoraires pour vivre convenablement, que la Loi ALUR va faire du mal à la profession, etc.
Le 1er août dernier, nous prenions l’exemple d’un cabinet marseillais dont le gérant « se plaignait » malgré une rémunération qui frise l’indécence (350.000 € annuels) (lien : http://www.unarc.fr/iiu8).
I - « Vous prenez toujours des exemples sur des cas exceptionnels et minoritaires ! »
En réponse à la parution de cet article, nous avons entendu ce genre de remarques : « Oui vous avez raison, mais vous prenez toujours des cas exceptionnels pour en faire des généralités ! »…
Cette critique est très facile : si l’on écoutait nos détracteurs, l’ARC ne diffuserait QUE des articles en se basant sur des cas exceptionnels et minoritaires… Evidemment !
II - Un autre exemple, celui d’un dirigeant régional de la FNAIM
Nous avons cherché à savoir, dès lors, si un dirigeant de la FNAIM pouvait faire figure de meilleur exemple. Nous nous sommes alors attardés sur la situation du Président de la FNAIM Languedoc-Roussillon.
Le cabinet de ce dirigeant se trouve être une petite structure qui officie sur Montpellier. Lorsqu’on prend connaissance des derniers comptes publiés (2011) et du procès-verbal de l’assemblée générale de la société approuvant les comptes, on se rend compte que décidément, être syndic ne paie pas vraiment mal :
- La structure a réalisé en 2011 un chiffre d’affaires de 272.584 €
- Le résultat de l’exercice (bénéfice) n’est que de seulement 2.122 €
- Le bénéfice imposable au taux de 15% n’est que de 175 €
- MAIS la rémunération du gérant s’est montée à 103.563 €, et est fixée à titre prévisionnel à 104.000 €...
III - Est-ce trop, pas assez ?
Bien évidemment, tout travail mérite salaire et il n’y a aucune honte à être correctement rémunéré.
La question est donc de savoir si l’on doit estimer une rémunération de plus de 100.000 € annuels comme « faible » ou « indécente » ?
La FNAIM nationale n’hésite pas à dire que la profession serait sans doute obligée de licencier si ses profits diminuaient. Dans le cas que nous citons, le gérant semble avoir préféré privilégier sa rémunération plutôt qu’embaucher. Sa charge de travail ne doit donc pas être si critique.
Alors pitié, chers dirigeants de cabinets, ne pleurez pas sur vos rémunérations et ayez la décence de vous rappeler que le salaire médian en France est bien plus faible que le salaire médian des syndics…