Une des particularités et force de l’ARC est que nous avons à présent suffisamment d’expérience pour comprendre les interrogations de nos adhérents et même identifier les problèmes qu’ils n’ont même pas soupçonnés.
A ce titre, nous avons été interrogés par un adhérent sur le document comptable remis par son syndic, en nous demandant de nous exprimer exclusivement sur le solde des copropriétaires créditeurs et débiteurs.
Or, à la lecture du document nous avons constaté que de nombreux chiffres présentent des interrogations, ou pire des anomalies, nécessitant une investigation plus poussée du conseil syndical.
Profitons de ce document pour bien comprendre l’intérêt des consultations assurées par nos experts en comptabilité en commençant par le partager :
I – Un document non formel
Pour commencer, il est important de comprendre l’objet de ce document.
Il s’agit d’une balance qui présente la situation au 31/12/2022 mais qui en soi n’est pas conforme au décret du 14 mars 2005 puisque les numéros du comptes ne sont pas présentés devant nous contenter des libellés.
Néanmoins, il faut le reconnaitre, ce document reste exploitable car d’une part les libellés sont suffisamment compréhensibles et d’autre part les montants des colonnes débit et crédit sont équilibrés, présageant de sa conformité.
Entrons à présent plus en détail sur les chiffres indiqués.
II – Les provisions travaux à suivre de près
Alors que le conseil syndical nous interroge sur le solde du copropriétaire débiteur et créditeur, d’autres montants ont plus attiré l’attention des auditeurs.
Il suffit de prendre connaissance des trois premières lignes qui présentent un crédit de provision de 8.530,28 € pour la mise en conformité de la chaufferie, 1.277,14 € pour les travaux de condamnation du vidoir et 1.155.000 € pour les travaux de ravalement.
Ces trois montants doivent être contrôlés pour savoir s’il s’agit de travaux entamés, terminés ou gelés.
En effet, dans la mesure où ces travaux sont terminés, l’excédent doit être réparti auprès des copropriétaires dans le cadre de la régularisation des charges et donc par conséquent, ne pas stagner sur ce compte.
Si les travaux sont non terminés ou gelés, il faudra en connaitre les causes et si cela était prévu initialement lors de leur vote.
III – Des avances et un fonds de travaux
La copropriété dispose d’une avance de trésorerie de 86.469,08 € ainsi que d’un fonds de travaux de 67.665,32 €.
Le conseil syndical devra s’interroger sur le montant du fonds de travaux, et plus concrètement s’il ne serait pas opportun d’affecter une partie des cotisations pour financier les travaux de ravalement.
De plus, il faudra aussi apprécier le montant figurant sur l’avance de trésorerie, en s’interrogeant si elle n’est pas surdimensionnée et, le cas échéant, rembourser une partie au profit des copropriétaires.
Voici un extrait des réflexions qu’entraine une analyse d’un document comptable, assuré par un auditeur de comptes de l’ARC Nationale, sachant que d’autres éléments doivent susciter du moins des interrogations telles le montant des fournisseurs impayés, les sommes placées sur le livret A ou encore la différence entre les provisions appelées par rapport aux charges constatées.
Bref, un document qui tient sur une vingtaine de lignes mais qui recèle d’informations clé.