Dernièrement a été diffusé sur une chaîne télévisée un reportage accablant à l’encontre des syndics professionnels qui dénonçait la limite voire l’insuffisance de certains cabinets dans la gestion de leurs copropriétés mandantes.
Suite à ce reportage, l’association nationale des gestionnaires de copropriété (ANGC) a réagi en publiant le courrier qu’elle a transmis à la chaîne, ce qui est, après tout, normal pour une association de défense de la profession.
Néanmoins, ce qui nous paraît moins sérieux est lorsque cette association, qui revendique être représentative de l’intérêt des gestionnaires, fait un amalgame entre ces derniers et les cabinets de syndics, en faisant croire qu’il existe naturellement une convergence d’intérêts entre ces deux protagonistes.
Précisons notre pensée.
I – Des gestionnaires victimes
Dans le courrier rédigé par l’ANGC, un des arguments pour mettre en évidence l’intégrité des syndics professionnels est que :
Or, bien souvent, les gestionnaires, qu’ils soient hommes ou femmes, subissent la politique commerciale définie par les dirigeants du cabinet ou du groupe qui est souvent réprouvée par les gestionnaires.
En effet, ils sont bien conscients que la vente de prestations de services 24h/24, 7j/7 qui est assurée par une filiale du syndic est, dans les faits, un attrape-nigaud qui n’a que pour but d’augmenter les profits du groupe.
Le même constat peut être fait en matière de visioconférence, ou de notification électronique, vendues par les filiales des syndics qui essayent d’utiliser tous les arguments y compris la préservation de la faune pour inciter les copropriétaires à valider la souscription à ses services.
Pour atteindre leurs objectifs, les syndics envoient leurs gestionnaires en assemblée générale pour être les commerciaux du groupe et faire la déballe de services qui n’ont concrètement aucun intérêt pour les copropriétés mandantes.
Il est donc dommageable que cette association ne préserve pas les gestionnaires voire mieux les défendre, comme étant des professionnels qui veulent faire du « bon boulot » mais qui, pour certains, sont télécommandés pour être avant tout des commerciaux du groupe et non plus des gestionnaires de copropriété.
II – Des gestionnaires qui méritent mieux!
La très grande majorité des gestionnaires de copropriété sont des professionnels qui souhaitent faire bien leur travail.
Il est naturel de penser et de croire que tout gestionnaire a à cœur d’administrer au mieux son portefeuille de copropriétés et pourtant les résultats ne sont pas là.
Pour nous, le constat est simple : le manque de motivation et de moyens des gestionnaires qui sont exploités par certains cabinets sans réelle reconnaissance.
Et pour cause, combien de gestionnaires bénéficient de réelles et vraies formations continues non pas pour être de bons commerciaux mais de bons techniciens de la copropriété ?
Nous sommes assez déstabilisés lorsque l’on peut lire à travers les réseaux sociaux qu’en suivant en ligne le meeting d’une chambre professionnelle cela équivaudrait à deux heures de formation continue.
Plus que cela, il existe actuellement une difficulté majeure puisque les gestionnaires doivent gérer un nombre de plus en plus important de copropriétés alors que les enjeux et problèmes qu’elles rencontrent nécessitent un investissement de temps plus important.
Nous ne parlons même pas de rémunération des gestionnaires ou des primes qui sont conditionnés non pas à la gestion des copropriétés mais aux performances de vente de services ou d’honoraires supplémentaires facturés à la copropriété.
Bref, il nous paraît condescendant d’utiliser les gestionnaires de copropriété comme des boucliers du syndic.
C’est à présent à vous de voir...