Nous sommes souvent sollicités par des conseillers syndicaux afin d’obtenir une liste de syndics professionnels référencés.
Même si cette question est légitime, nous nous refusons d’y répondre pour une raison simple : il n’y a pas de bons syndics mais des syndics adaptés à la copropriété.
Avant d’approfondir ce sujet, si cette question est une nouvelle fois d’actualité c'est parce qu’une société d’apprentis sorciers qui essaye de vendre de fausses solutions d’assistanat aux syndics non professionnels, a présenté un palmarès des syndics.
Pour cela, les informaticiens de cette startup ont compilé les avis indiqués sur Google, Facebook et autres réseaux sociaux, pour ensuite établir un classement.
Soyons clairs, comme nous allons l’expliquer, ce classement n’a aucune valeur mais permet à cette startup de mettre en évidence les syndics bénévoles qui ont fait appel à ses services.
Et pour cause, cette startup a eu la sublissime idée d’amalgamer dans ce même classement les syndics professionnels et les bénévoles qui utilisent leurs services confirmant l’aberration du procédé et la dangerosité de cette startup.
Mais encore, un cabinet de syndic ne peut pas être jugé uniquement à partir de la data ou des avis Google, dont tout le monde sait qu’ils sont pipeautés par le beau-frère qui écrit au profit de sa belle-sœur qui elle-même, pour se venger, critique la société de son ex-amant.
Expliquons l’analyse de l’ARC et comment procéder.
I – Un syndic adapté
A l’image des médecins qui ont développé une spécialisation face à des pathologies, le syndic doit également se spécialiser dans plusieurs domaines de la copropriété afin de répondre, de manière efficace, aux problèmes et enjeux que rencontrent les différents immeubles privés.
Ainsi, si comme un médecin, le syndic doit être un généraliste, il n’en demeure pas moins qu’il doit développer en interne, et en fonction de son expérience et de son personnel, une ou plusieurs qualifications qui peuvent être en matière de travaux, de traitement des impayés, de maîtrise de charges…
D’ailleurs, une association qui s’appelle QualiSR, dont l’ARC est administrateur, référence les cabinets de syndics professionnels ayant une spécialité dans la prévention et le redressement des copropriétés.
Ainsi, un même cabinet de syndic peut avoir des compétences insuffisantes sur une thématique telle que la gestion des travaux, et en parallèle, être performant sur le traitement des impayés.
Par conséquent, lorsque le conseil syndical souhaite mettre en concurrence son syndic, la première question est de savoir quel est le profil du syndic recherché : le low-cost, le généraliste, le spécialiste et, dans ce cas, dans quel domaine.
Voilà d’ailleurs pourquoi un classement des syndics ne sert à rien, d’autant plus si on amalgame les professionnels avec les non professionnels.
On peut légitimement penser qu’un neurologue arriverait en première position du classement pour toutes les questions relatives aux interventions liées au cerveau, mais serait largement moins bien classé dans la rubrique « cardiologie ».
II – Comment procéder ?
Il faut en finir avec le procédé qui consiste à appeler un syndic pour lui demander un devis qui est généralement basé sur le nombre de lots.
La stratégie doit être inversée. Il revient au conseil syndical d’élaborer son contrat en fonction de ses besoins et des usages de la copropriété.
Autrement dit, si l’usage de la copropriété est de tenir l’assemblée générale entre 19h et 23h, le contrat devra le prévoir.
Idem, si la copropriété doit être visitée une fois par mois, le contrat devra préciser douze visites.
Après avoir élaboré le contrat en fonction des besoins de la copropriété, il devra être ensuite soumis aux syndics prospectés qui après l’avoir accepté en l’état, feront leur proposition d’honoraires.
Le conseil syndical devra ensuite vérifier les compétences du syndic surtout si la copropriété a des enjeux particuliers.
C’est uniquement après avoir procédé à cette démarche que le conseil syndical pourra réaliser un classement des syndics prospectés en fonction de ses besoins.