Président du conseil syndical : une personne qui doit fédérer autour d’un projet

23/10/2020 Dossiers conseils Conseil

Nous sommes souvent sollicités par des conseillers syndicaux « juniors », qui nous interrogent sur les mesures à prendre pour  assurer leurs fonctions de manière efficace.

Cette question est loin d’être superflue, car il arrive parfois que le conseil syndical implose du fait d’un manque d’organisation interne, ou de conseillers syndicaux ou de présidents qui dépassent leurs missions ou prérogatives.

Même si à l’ARC nous ne sommes pas les mieux placés pour donner des conseils sociologiques, notre expérience nous conduit à penser qu’il faut mettre en place deux actions essentielles.

I. Un président qui doit fédérer

Certains présidents essayent de s’imposer au sein du conseil syndical, soit par la force (en criant plus fort), soit en faisant de longs discours qui ne convainquent personne, et peut-être pas lui-même.

Cette méthode se veut à la longue contreproductive, puisque non seulement il perd la confiance des autres conseillers syndicaux, mais en plus son avis perd toute crédibilité.

Pour remédier à cette difficulté, en premier lieu le président du conseil syndical doit être assez pédagogue pour définir avec les autres membres un plan d’action au sein de la copropriété qui emporte l’adhésion collective.

Autrement dit, le conseil syndical représenté par son président doit se fédérer autour d’un projet commun qui peut avoir plusieurs facettes (travaux, gestion des impayés, mise en concurrence du contrat de syndic…), mais avec un même objectif, celui d’améliorer le fonctionnement de la copropriété.

Cette adhésion autour d’un projet a plusieurs vertus.

Tout d’abord, il permettra au conseil syndical d’être plus efficace, mais également de faire bloc face à un syndic qui n’aura pas d’autre choix que de collaborer avec ce dernier.

Par ailleurs, à partir du moment où un projet avec une feuille de route a été convenu par l’ensemble du conseil syndical, il est alors plus facile pour son président de recadrer les initiatives ou les élucubrations de certains.

Ce qui est important de rappeler est que le syndic profite des divergences qui peuvent exister au sein du conseil syndical pour garder sa liberté d’action, au risque de mettre la copropriété en difficulté.

C’est pour cela que même si au sein du conseil syndical il existe des tensions, il est stratégique pour le conseil syndical de parler d’une seule voix avec le syndic.

II. Un conseil syndical qui doit se faire assister

Le « monde » de la copropriété est très vaste avec des interrogations juridiques, techniques ou comptables nombreuses et complexes.

Or, bien souvent le syndic manque cruellement d’expertise et de connaissances dans les différentes thématiques que revêt la gestion des copropriétés.

Cette situation est d’autant plus nuisible que les gestionnaires ne sont pas forcément formés par des experts indépendants, mais par des commerciaux de grands groupes qui font la promotion de leurs produits afin de mieux  les « refourguer » au syndicat des copropriétaires.

C’est pour cela que le conseil syndical doit rester attentif aux conseils prodigués par son syndic, surtout lorsqu’il est question de souscription de contrat ou d’engagement de dépenses.

Pour éviter de se faire berner par son syndic ou contrôler l’intérêt des démarches qu’il a entreprises, le conseil syndical ne devra pas hésiter à se faire assister dans sa mission.

Cette assistance permettra également de trancher en cas de débats houleux au sein du conseil syndical, et même de prévoir des solutions alternatives qui pourront mettre d’accord l’ensemble des membres.

C’est d’ailleurs la vocation de l’ARC, qui œuvre pour permettre aux conseillers syndicaux d’avoir des réponses sur divers enjeux et questions de la copropriété, et surtout de permettre au conseil syndical monter en compétences pour être un véritable contrepouvoir (et non un pouvoir contre), face à son syndic.

Rappelons que conformément à l’article 27 du décret du 17 mars 1967, le conseil syndical peut décider seul de l’adhésion auprès de l’ARC sans obtenir au préalable l’aval de l’assemblée générale et encore moins, bien sûr, celle du syndic.