Quand le Pharaon regarde son nombril en toute élégance

30/09/2025 Actu

A vrai dire, nous ne savions pas s’il était intéressant de passer ne serait-ce que cinq minutes à diffuser ce type d’informations et surtout si cela justifiait de prendre une place sur notre site internet au vu de l’actualité extrêmement riche concernant les copropriétés.

Mais compte tenu des faits extrêmement graves, il nous a semblé nécessaire de démontrer le mépris de certains syndics qui au demeurant se considèrent comme des représentants de la profession.

Le plus grave est que ce comportement inadmissible est salué par plusieurs personnes de la profession et même pire par des étudiants en herbe qui seront les gestionnaires de demain.

Pour comprendre la situation, présentons le post publié sur LinkedIn qui émane d’un président d’association qui se prétend représenter les gestionnaires de copropriété.

Gilles Frémont • 3e et +3e et +Directeur Copropriété / Président ANGC Directeur Copropriété / Président ANGC

- Monsieur Frémont compte tenu de la journée de grève du 10 septembre ne voulez-vous pas décaler la réunion ?
- Non. Cette réunion est prévue depuis 6 mois, j’ai passé des heures et des jours entiers à l’organiser, j’ai fait venir une dizaine d’intervenants, le maître d’œuvre, la banque, l’avocat etc, j’ai convoqué 75 copropriétaires, je me suis fait chier à trouver une salle qui convienne à tout le monde. Donc NON, je ne décalerai pas ma réunion. Les grèves et les manifestations on a l’habitude. En 2019 les trains ont fait grève pendant 3 mois, je me suis levé tous les jours à 4h du matin pour venir bosser. En 2020 on nous a enfermé pour le COVID, j’ai continué de taffer et de gérer mes copros depuis chez moi avec les moyens du bord, on n’était pas nombreux à répondre au téléphone, moi si. En 2023 pendant que les syndicats manifestaient et cassaient les vitrines des agences immobilières dans la rue, moi je prenais mon train tous les matins pour aller faire mes AG, traiter les fuites et répondre à mes 500 mails par semaine. Moi je n’ai jamais manifesté, je n’ai jamais fait grève, je paye mon essence et mes impôts plein pot, le peu qui me reste c’est pour les activités de mes gosses et un resto avec ma femme de temps en temps si ça te dérange pas. J’ai toujours fermé ma gueule et bossé tous les jours comme un con depuis 20 ans. Donc NON, je n’annulerai pas ma réunion, vous allez tous venir et vous allez pas m’emmerder avec vos grèves

Alors, rapidement, présentons les étapes :

I- Une paire de claques

Alors qu’un copropriétaire demande poliment à son syndic s’il était judicieux de décaler la réunion du 10 septembre dernier pour cause de grève, ce dernier monte sur ses grands chevaux en affirmant qu’il s’est pas fait chier à trouver une salle qui convienne à tout le monde, donc NON, il ne décalera pas la réunion.

Mais ensuite, nous avons le droit à un autoportrait de ce pharaon de la copropriété qui met en évidence son excellence pour enfin finir par les propos : « Vous allez pas m’emmerder avec votre grève ».

Nous espérons vivement qu’il s’agit d’une mythomanie et qu’il n’y a pas eu de demande réelle et encore moins de réponse de ce genre.

Mais il est quand même troublant qu’un mandataire de copropriété qui d’autant plus se présente comme un représentant du métier de gestionnaire n’a aucun scrupule à publier sur les réseaux sociaux et à affirmer à ses copropriétaires qu’il ne faut pas « le faire chier » et qu’il ne faut surtout pas « l’emmerder ».

II – Des gestionnaires qui applaudissent

On pourrait supposer que les gestionnaires au moins n’applaudissent pas ce type de comportement et au mieux le dénoncent au motif qu’il n’y a pas de raison d’insulter un copropriétaire qui exprime une demande légitime d’autant plus de manière polie.

Et pourtant 630 personnes valident ses commentaires et carrément 71 applaudissent.

Parmi ces stars, nous avons des experts auprès de la cour d’appel et médiatrice de copropriété en la personne de Marie-Hélène M., des responsables clientèle copropriété de chez FONCIA Julie F. , des gestionnaires de gérance de chez CYTIA Chrystelle B….

Quoi comprendre ? Une chose : un manque de respect des mandataires à l’égard de leurs mandants, ce qui implique une réelle volonté pour les syndics de ne plus les considérer comme des mandants mais de simples clients qui, s’ils ne sont pas contents, peuvent « se casser ».