Répartiteurs de frais de chaleur.
Bravo au PARTICULIER Immobilier d’octobre qui le dit très clairement : « piège à éviter !»
Oui bravo au PARTICULIER Immobilier pour son article courageux concernant les répartiteurs de chaleur. Le journal ne mâche pas ses mots, comme vous allez le constater :
- « lobby » ;
- « piège à éviter » ;
- « duperie » (oui « duperie ») ;
Merci de lire ce qui suit sans lever la tête. Ça va vous changer des articles-promotionnels que la société ISTA se paie à longueur de semaine un peu partout….
On y va.
« Pièges à éviter : poser des compteurs de chaleur avant toute opération d’amélioration énergétique
Tous les immeubles collectifs d’habitation disposant d’une installation collective de chauffage et dont le permis de construire a été déposé avant le 1er juin 2001 sont concernés par la pose de ces compteurs. Avec des exceptions : les bâtiments dont la consommation, ces trois dernières années, n’atteint pas 190 kWh/m2 de surface habitable/an (150 kWh/an pour ceux dotés de robinets thermostatiques) ne seront pas soumis à l’obligation. Non plus que les immeubles où il est techniquement impossible de mesurer la chaleur consommée dans chaque local : systèmes de chauffage par dalle chauffante, à air chaud, émetteurs fonctionnant à la vapeur…
« Contrairement aux arguments des fabricants qui présentent la pose de ces compteurs comme « le premier pas vers la transition énergétique », c’est le dispositif du dernier recours, à adopter lorsque les autres mesures ont échoué, faute de solution technique acceptable ou de consensus au sein de la copropriété permettant de parvenir en deçà les valeurs limites de 190 ou 150 KWh/m2/an », explique Christian Cardonnel, qui n’hésite pas à parler de duperie.
Contrairement aussi à une idée que s’efforcent de répandre les mêmes fabricants et installateurs, on ne peut guère parler d’une « individualisation » des charges de chauffage.
En effet, une grande partie de ces charges correspond au pilotage et à l’entretien des chaufferies, à l’électricité nécessaire à leur fonctionnement, aux abonnements et autres frais fixes liés au contrat passé avec le fournisseur d’énergie. De plus, selon le décret du 23 avril 2012, la facturation individuelle ne peut porter sur plus de 70 % des dépenses de combustible ou d’énergie, les 30 % restants représentant le montant consacré au chauffage des parties communes.
Il s’agit donc d’une individualisation très partielle, portant sur 70 % de la consommation énergétique stricto sensu, non comprise la part consacrée au réchauffage de l’eau chaude sanitaire. D’après le Syndicat de la mesure, les économies d’énergie pourraient atteindre de 15 % à 20 %. Tandis que, selon l’Agence parisienne du climat, elles se situeraient entre 5 % et 15 %.
Quant à l’économie financière, elle se révèle dérisoire, voire inexistante : l’ARC a calculé que pour un logement de quatre pièces, elle serait en moyenne de 70 €/an. Soit à peu près le coût annuel de location et de relève des sept compteurs installés. De plus, certains occupants seront pénalisés : ceux dont les logements qui sont mal exposés, situés au-dessus ou au-dessous d’une partie commune non chauffée, ou entre des lots non chauffés. Pour obtenir la même température qu’avant individualisation, ils devront chauffer plus et donc payer plus d’énergie, ce surcoût venant s’ajouter à celui de la location et relève du matériel de mesure et aux honoraires du syndic pour imputations comptables individualisées ».
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Voilà. On ne peut pas être plus clair.
Si vous voulez aller plus loin et savoir pourquoi cette « fausse bonne idée » des répartiteurs peut être - en fait - très négative, lisez notre guide (qui n’a pas pris une ride) : « Les répartiteurs de frais de chaleur : oui ou non ? ». (Voir : www.unarc.fr/1eaq).
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