Travaux dans les ascenseurs : pourquoi il faut impérativement prolonger les délais. L’ARC réécrit à Madame DUFLOT
I. Nos chiffres confirmés
Alors que nous attendons toujours (à six mois de l’échéance) les chiffres du Ministère du Logement, la Fédération des Ascenseurs confirme les chiffres que nous avons déjà avancés et publiés dans notre bulletin du mois de janvier 2013 (voir : « La deuxième tranche de travaux d’ascenseur sera-t-elle prolongée ? Nos démarches et propositions ») : sur 40 % des ascenseurs - ce qui représente 115.000 appareils sur les 290.000 concernés - les travaux n’auront pas pu être réalisés.
C’est exactement le chiffre que nous annoncions et qui justifie notre demande insistante auprès de la Ministre du Logement - Cécile DUFLOT - du report de l’échéance.
La Fédération des Ascenseurs fait savoir que ce n’est pas un problème et que les ascensoristes se font fort de faire face à cet afflux de travaux.
C’est évidemment totalement fantaisiste et surtout dangereux, tant d’un point de vue financier que du point de vue de la sécurité. En effet.
- Les ascensoristes ont déjà du mal à assurer une maintenance normale et correcte des ascenseurs faute de personnel. Comment pourraient-ils faire - en plus - des travaux sur 115.000 appareils en six mois ?
- Surtout, comment pourraient-ils répondre à autant d’appels d’offres ? C’est encore plus irréaliste et il est évident qu’il n’y aura aucune vraie concurrence et que les prix seront imposés par l’ascensoriste en place.
- Si le délai n’est pas repoussé, les ascensoristes vont essayer d’affoler les copropriétaires (en les menaçant de mettre à l’arrêt les appareils au 2 juillet prochain) pour les obliger à accepter des devis hors de prix (en l’absence de concurrence, comme ou l’a vu). Et soyons certains que nombre de syndics vont malheureusement appuyer dans ce sens (ces braves syndics qui touchent de 3 à 5 % des travaux...).
- Enfin, les ascensoristes vont être obligés de faire appel à des sous-traitants, y compris des pays d’Europe centrale. Or la sous-traitance entraîne des risques dans la mesure où les sous-traitants sont forcément sous-payés et souvent insuffisamment qualifiés.
II. L’épouvantail de la fausse sécurité
Pour justifier leur « forcing », les ascensoristes laissent croire que l’absence de précision d’arrêt des ascenseurs (précisions visées dans les travaux de la deuxième tranche) expliquerait à elle seule 41 % des accidents.
Ce chiffre appelle plusieurs remarques :
- d’abord il est invérifiable ;
- ensuite il est certainement fantaisiste ;
- enfin - même si on le prenait pour argent comptant - il confirmerait surtout que la maintenance des ascenseurs laisse à désirer, puisque dans un cas sur deux l’absence de précision d’arrêt d’un ascenseur est due à un mauvais réglage dont l’ascensoriste est responsable.
En réalité les seuls vrais problèmes de sécurité, actuellement, résident dans le taux de pannes élevé et le déficit en matière d’entretien préventif : il ne faut pas de lasser se le dire et le redire.
C’est pourquoi nous allons tout faire pour contrer l’offensive des ascensoristes (surtout les gros) et agir auprès du Ministère du Logement et de la Ministre Cécile DUFLOT pour obtenir des délais supplémentaires indispensables pour éviter :
- le chantage à la mise à l’arrêt des ascenseurs ;
- l’absence de concurrence ;
- les devis hors de prix ;
- l’appel à une sous-traitance insuffisamment qualifiée ;
- la dégradation inévitable de la maintenance (si les ouvriers sont affectés aux travaux, ils ne peuvent l’être à la maintenance !).
Nous reviendrons la semaine prochaine sur ce dossier.