Une étude très intéressante sur les non-dits de l’association Nationale de gestionnaires des copropriétés

24/07/2020 Actu

L’ARC essaye d’être au fait de l’ensemble de l’actualité de la copropriété en suivant notamment les actions engagées par les différents acteurs.

À ce titre, nous avons eu écho d’une enquête flash réalisée par l’association nationale des gestionnaires de copropriété (ANGC) sur les modalités de tenue d’assemblées générales qui seront retenues par les gestionnaires.

Présentons brièvement les résultats obtenus et essayons d’en déduire ce qui n’est pas écrit.

I. Des gestionnaires lucides

Voici les résultats de 500 gestionnaires de copropriété, qui ont répondu à la question :

« On commence à y voir un peu plus clair, que faites-vous avec les assemblées générales reportées ? ».

ACTU

Il est intéressant de constater que la quasi-totalité des gestionnaires (431 sur 500) soit 86.20% considère que le présentiel reste le système le plus adapté à la bonne tenue démocratique des assemblées générales de copropriété.

On peut féliciter ces professionnels sachant que la plupart d’entre eux veulent faire du « bon boulot » dans la mesure où ils n’ont pas de consignes contraires de leur direction.

On peut tout de même relever que 26 gestionnaires (soit 5,2% tout de même) optent pour l’option du 100% vote par correspondance.

Il aurait été intéressant de connaître les motivations de ce choix extrême et contraire au principe même d’une tenue d’assemblée générale de copropriétaires. D’autant plus que le vote par correspondance est loin de simplifier la situation, en raison des nombreuses fragilités juridiques qu’il suscite.

II. Ce que ne dit pas l’étude

Cette étude est pour nous démonstrative du décalage entre les véritables préoccupations des gestionnaires de copropriété et des représentants des chambres professionnels ou dirigeants des grands groupes.

En effet, ce sont ces derniers qui ont incité les pouvoirs publics à intégrer dans la loi, la possibilité pour un ou plusieurs copropriétaires, de participer par voie électronique aux assemblées générales ou encore de prévoir dans l’ordonnance du 20 mai dernier, la possibilité pour le syndic de contraindre les copropriétaires à participer à une assemblée générale 100% dématérialisée ou par correspondance, et ce jusqu’au 31 janvier 2021.

Ces demandes sont en fait exprimées pour répondre à des lobbies ou à des stratégies commerciales des grands groupes qui essayent par la loi de faire passer les solutions qu’ils ont développé en interne, mais qui ne correspondent pas aux demandes et attentes aussi bien des cabinets artisans que des copropriétaires.

Il est plus que probable que si d’autres études flash étaient organisées au sein des gestionnaires de copropriété, on constaterait tout d’abord une vision plus professionnelle du métier et un véritable décalage entre ceux qui travaillent dans les grands groupes et ceux qui collaborent dans de petites structures…

A bon entendeur, je vous salue.