Vis ma vie de conseiller syndical (âme de syndic professionnel sensible, s'abstenir de lire !)

25/05/2022 Actu

Il faut le reconnaître, le Président de l’association nationale des gestionnaires (ANGC) essaye de défendre au mieux le métier de gestionnaire de copropriété.

Nous regrettons, malgré tout, qu’il n’ait pas le courage de dénoncer « les syndics canards boiteux » qui entachent la profession et, par voie de ricochet, le métier noble de gestionnaire.

Peut-être est-il limité par son devoir de « confraternité » qui l’empêche de pointer du doigt les dérives de certains syndics, même si cela doit mettre en porte-à-faux les gestionnaires ou encore même si cela doit léser les syndicats des copropriétaires.

Parmi ses nombreuses actions, il publie dans une revue spécialisée une brève qui s’intitule : « Vis ma vie de gestionnaire »  qui met en exergue « le quotidien » du gestionnaire tout au long de l’année.

Nous allons donc reprendre le même concept mais, cette fois-ci, avec le principe « Vis ma vie de conseiller syndical ».

Nous allons alors comprendre pourquoi chacun préfère sa vie.

I – Un conseiller syndical en action

Au même titre que le syndic, les conseillers syndicaux sont élus par les copropriétaires au cours de l’assemblée générale.

Tandis que le syndic gère la copropriété, en devant respecter les résolutions votées, les conseillers syndicaux doivent, quant à eux, contrôler et assister le syndic.

Dans les faits, les membres du conseil syndical font bien plus en devenant un relais au syndic professionnel voire son substitut.

Ainsi, ce sont eux qui réalisent les mises en concurrence auprès des entreprises, en recherchant en amont les références de sociétés honnêtes qui n’ont pas de relations étroites avec le syndic.

Plus complexe, souvent le gestionnaire ne sait pas répondre aux questions techniques que rencontre la copropriété, imposant aux membres du conseil syndical de se renseigner par leurs propres moyens pour obtenir des réponses efficaces.

Cela concerne des questions de droit liées notamment au contrat de travail du gardien d’immeuble, de préconisation sur les travaux à réaliser ou encore sur la gestion comptable.

Tandis que le syndic arrête de répondre au téléphone au mieux à 18h, les membres du conseil syndical continuent à assurer l’intendance.

C’est ainsi qu’ils discutent avec les copropriétaires sur l’intervention du prestataire effectuée dans la journée, constatent les disfonctionnements sur l’ascenseur, se rendent dans les logements pour constater une température trop basse, ou encore gèrent les vandalismes.

Ensuite, il faut parler avec le gardien ou l’employé de l’immeuble, sur ses conditions de travail ou sur les difficultés qu’il rencontre notamment avec la personne du troisième étage ou encore sur les modalités pour réceptionner les colis.

La soirée ne fait que commencer, car ensuite il faut se réunir entre membres du conseil syndical pour faire l’état sur l’avancement des dossiers.

Une divergence d’opinion entre les membres  qui suscite un débat, parfois houleux mais sain, pour ensuite définir la stratégie qui sera adoptée par le conseil syndical.

II – Relations conseil syndical/syndic

La confiance n’évite pas le contrôle.

Ainsi, chaque trimestre, le conseil syndical demande au syndic différents documents stratégiques de la copropriété pour les contrôler.

Pour cela, il envoi au gestionnaire un mail lui demandant la transmission de documents précis.

Mais voilà, 48 heures plus tard, toujours pas de réponse.

En pleine  journée, le conseiller syndical qui est bien souvent actif, doit s’isoler dans son lieu de travail pour relancer le gestionnaire qui ne répond toujours pas mais qui, par l’intermédiaire de son assistant, demande de lui refaire un mail.

Cela est suivi d’effet, en renvoyant un mail, rappelant le dernier mail sans réponse.

Une semaine plus tard, toujours rien ou plutôt un mail indiquant que la demande a bien été prise en considération mais que les documents ne sont toujours pas disponibles, quand bien même il s’agit de factures ou de pièces comptables qui datent de deux ou trois mois.

En fait, ils seront disponibles quand ils seront obsolètes !

Ensuite, il faut prévoir une réunion pour élaborer avec le syndic l’ordre du jour. Là, pour le coup, nous avons droit à un cours de droit du gestionnaire, nous indiquant que si l’ordre du jour doit être élaboré entre le conseil syndical et le syndic, rien n’oblige d’organiser une réunion de travail.

Ok, très bien, mais alors comment faire ? Pas de réponse.

Puis soudainement, le syndic envoie un ordre du jour élaboré par lui, invitant le conseil syndical à corriger les fautes d’orthographe.

Insatisfait par ce manque de considération, le conseil syndical refuse de valider l’ordre du jour, entraînant que le syndic se vexe, menaçant de démissionner et de laisser la copropriété sans représentant légal.

Vis ma vie du conseiller syndical, c’est aussi ça !