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Dispense du conseil syndical de mise en concurrence des contrats de syndic : quand cette question doit se voter ?

Question

Dans le cadre de la préparation de l’ordre du jour, le syndic en place souhaite inscrire comme question son renouvellement de mandat sachant qu’il arrive à terme prochainement, ainsi, et surtout, qu’une question qui dispense le conseil syndical de procéder à une mise en concurrence du syndic pour la prochaine fois où il faudra voter le renouvellement du mandat de syndic.

Cela est-il correct ou bien s’agit-il d’un nouveau traquenard de notre cher syndic ?

Réponse

Sachez que votre question est souvent posée à nos juristes.

Ceci étant, avant de répondre il est important de rappeler que légalement il ne s’agit pas d’un renouvellement de mandat mais même s’il est question d’élire à nouveau le syndic en place.

En effet, il est probable qu’il présente un nouveau contrat qui est probablement différent de l’ancien, impliquant qu’il ne s’agit pas d’un simple renouvellement mais bien de la nomination d’un syndic avec une nouvelle offre contractuelle.

Cette confusion est justement utilisée par le syndic en place afin de faire croire à l’assemblée générale qu’il s’agit tout simplement d’une routine administrative alors que dans les faits il est probable que le contrat prévoie d’autres modalités avec des variables revues à la baisse ou des tarifs de prestations complémentaires ou privatives plus élevés.

Par ailleurs, vous évoquez la question de la dispense donnée au conseil syndical en matière de mise en concurrence des contrats de syndics.

Effectivement, l’article 21 de la loi du 10 juillet 1965 oblige de porter à l’ordre du jour cette question.

Néanmoins, celle-ci doit être inscrite l’année précédant la fin du mandat du syndic et non à l’assemblée générale où ce dernier a été élu.

Voici donc la reproduction de la disposition :

« Tous les trois ans, le conseil syndical procède à une mise en concurrence de plusieurs projets de contrat de syndic avant la tenue de la prochaine assemblée générale appelée à se prononcer sur la désignation d'un syndic, sans préjudice de la possibilité, pour les copropriétaires, de demander au syndic l'inscription à l'ordre du jour de l'assemblée générale de l'examen des projets de contrat de syndic qu'ils communiquent à cet effet. Toutefois, le conseil syndical est dispensé de procéder à cette mise en concurrence lorsque l'assemblée générale annuelle qui précède celle appelée à se prononcer sur la désignation d'un syndic après mise en concurrence obligatoire décide à la majorité de l'article 25 d'y déroger. Cette question est obligatoirement inscrite à l'ordre du jour de l'assemblée générale concernée. »

Cela est logique : comment l’assemblée générale peut se prononcer sur l’utilité ou non qu’a le conseil syndical à mettre en concurrence le syndic s’il n’a pas encore apprécié sa gestion de la copropriété.

Pour résumer, votre syndic n’a pas à rédiger la question : « Renouvellement de syndic » mais « Nomination du cabinet … ».

Et votre syndic n’a pas à inscrire la question de la dispense donnée au conseil syndical de mise en concurrence du syndic dans la même assemblée générale qui procède à l’élection du cabinet.

Comme toujours, restez vigilants !

Réponse de l'expert

Assemblée générale : possibilité de modifier au cours de l’assemblée générale les résolutions inscrites à l’ordre du jour

Question

Bien que le syndic se soit engagé à élaborer l’ordre du jour avec le conseil syndical, nous avons eu la mauvaise surprise de constater que la convocation a été notifiée aux copropriétaires sans que le conseil syndical ne l’ait contrôlée.

Je suis d’autant plus scandalisé qu’en tant que président du conseil syndical, après vérification de l’ordre du jour, plusieurs résolutions sont mal formulées ou rédigées dans l’intérêt du syndic.

Quelles sont mes possibilités pour rectifier le tir ?

Réponse

Je tiens tout d’abord à vous rappeler que conformément à l’article 18 de la loi du 10 juillet 1965 et à l’article 26 du décret du 17 mars 1967, le syndic est tenu d’élaborer l’ordre du jour et le budget prévisionnel avec le conseil syndical.

Pour votre parfaite information voici les extraits des deux dispositions :

Article 18 de la loi du 10 juillet 1965

Article 26 du décret du 17 mars 1967

 

II. - Le syndic assure la gestion comptable et financière du syndicat et, à ce titre, est chargé :

 

- d'établir le budget prévisionnel en concertation avec le conseil syndical, les comptes du syndicat et leurs annexes, de les soumettre au vote de l'assemblée générale et de tenir pour chaque syndicat une comptabilité séparée qui fait apparaître la position de chaque copropriétaire à l'égard du syndicat ; […]

 

« L'ordre du jour de l'assemblée générale est établi en concertation avec le conseil syndical. »

Ainsi, le syndic est tenu par la loi de se concerter avec le conseil syndical pour élaborer l’ordre du jour ne pouvant pas par définition le faire de manière unilatérale pour ensuite se contenter d’obtenir une validation de ce dernier ou d’éventuelles corrections sommaires.

Pour cela, il faut prendre la main en déterminant bien en amont avec le syndic une date de réunion consacrée à cette tâche en partant d’une feuille blanche afin de valider chaque question et résolutions qui en définitives seront présentées à l’assemblée générale.

Votre syndic a donc commis une faute lourde qui devra être rappelée au cours de l’assemblée générale.

Pour autant, sachez qu’au cours de cette réunion, les résolutions peuvent être modifiées.

Cela résulte de l’arrêt de la Cour de cassation 3ème chambre du 15 avril 2015 n°14-13255 qui confirme qu’une résolution peut être amendée.

Ainsi, même si votre syndic a rédigé des résolutions en son sens, l’assemblée générale est libre de les réécrire en fonction du souhait des copropriétaires.

De plus, je vous conseille de prendre la présidence de l’assemblée générale. Ainsi vous pourrez gérer et mener les débats, laissant le syndic au mieux aux fonctions de secrétaire devant uniquement comptabiliser les voix et rédiger au fur et à mesure de l’avancée de l’assemblée générale le procès-verbal en lui rappelant gentiment (ou non d’ailleurs) qu’il n’a pas à prendre part aux échanges.

Je profite de votre interrogation pour vous préciser que l’article 211 de la loi ELAN a prévu la possibilité de vote par correspondance, néanmoins conditionnée à la publication d’un décret toujours en attente, mais qui ne devrait plus tarder.

Cette disposition prévoit que le vote « pour » donné dans le cadre du vote par correspondance se transforme automatiquement en vote « contre » si au cours de l’assemblée générale la résolution a évolué de manière « substantielle ».

Cette disposition lourde de conséquences implique une vigilance accrue du conseil syndical sur la résolution initiale présentée dans l’ordre du jour.

Dès la publication du décret, nous reviendrons plus en détail sur cette notion dans un article que nous publierons sur notre site internet.

 

En tout état de cause, vous avez à présent les éléments pour reprendre la main de l’assemblée générale.

Réponse de l'expert

Pouvoirs du conseil syndical : le conseil syndical peut-il adhérer à une association (comme l’ARC) pour se faire assister sans validation de l’assemblée générale ?

Question

En tant que président du conseil syndical j’ai demandé au syndic d’inscrire une question à l’ordre du jour pour que nous puissions adhérer à votre association.

Nous avons eu la mauvaise surprise de constater que la convocation d’assemblée générale a été envoyée aux copropriétaires sans que cette question ne soit inscrite.

Avons-nous un moyen de recours ou sommes-nous contraints d’attendre la prochaine assemblée générale, soit dans un an, pour adhérer à votre association ?

Réponse

Votre question est très intéressante puisqu’elle concerne de nombreux conseillers syndicaux qui souhaitent adhérer à notre association au cours de l’exercice comptable sans que pour autant l’assemblée générale n’ait traité cette question.

Soyons clairs et sans équivoque.

Le conseil syndical n’a besoin ni de l’aval du syndicat des copropriétaires dans le cadre d’un vote en assemblée générale, ni, encore moins, de celui du syndic.

Il s’agit là non pas d’une réponse de principe formulée par l’ARC mais d’une disposition réglementaire prévue à l’article 27 du décret du 17 mars 1967 dont voici la reproduction intégrale :

« Les fonctions de président et de membre du conseil syndical ne donnent pas lieu à rémunération.

Le conseil syndical peut, pour l'exécution de sa mission, prendre conseil auprès de toute personne de son choix. Il peut aussi, sur une question particulière, demander un avis technique à tout professionnel de la spécialité.

Les dépenses nécessitées par l'exécution de la mission du conseil syndical constituent des dépenses courantes d'administration. Elles sont supportées par le syndicat et réglées par le syndic. »

Reprenons donc les quatre dispositions importantes formulées :

  • Le conseil syndical peut se faire assister par toute personne de son choix ou tout professionnel de la spécialité.
  • Cette décision lui est propre, n’impliquant aucune décision préalable de l’assemblée générale (ni du syndic).
  • Les frais engagés sont pris en charge par la copropriété dans le cadre des dépenses courantes d’administration.
  • Le syndic est tenu de payer sans attendre la tenue de l’assemblée générale.

Ainsi, dans votre cas pour éviter toute ambigüité et imposer au syndic qu’il règle l’adhésion de l’ARC, l’idéal est d’établir un procès-verbal de réunion du conseil syndical attestant que la majorité simple des membres a approuvé l’adhésion.

Il en reviendra au président du conseil syndical de remplir le contrat d’adhésion à partir du lien suivant : http://arc-adhesion.fr/ sans procéder au moindre règlement.

Notre association enverra ensuite la cotisation au syndic qui sera alors tenu de payer.

Autrement dit, les membres du conseil syndical n’ont pas à avancer les fonds.

En règle générale, les syndics sont plutôt diligents pour payer la cotisation, excepté certains qui roulent des mécaniques en demandant sur quelle base réglementaire le conseil syndical est habilité à engager une dépense.

Alors si vous êtes face à ce type de syndic, faites-lui lire cette réponse de l’expert ou encore d’autres articles sur notre site internet qui présente plus en détail les pouvoirs du conseil syndical en matière d’assistance.

Si malgré tout « papi fait de la résistance », informez-nous, on s’en occupera.

Pour finir, la meilleure raison qui justifie votre adhésion à l’ARC est que le syndic a souhaité couper l’herbe sous le pied du conseil syndical en n’inscrivant pas cette question à l’ordre du jour.

C’est clair, il a sûrement des choses à se reprocher…

Nous vous attendons avec impatience comme nouvel adhérent de l’ARC.

Croyez-moi, vous ne le regretterez pas.

Réponse de l'expert