Le syndic peut-il facturer l’actualisation du registre des copropriétés ?
Question :
Notre copropriété comportant plus de 200 lots a été immatriculée en 2016.
Notre syndic nous facture son actualisation au registre des copropriétés, suite à l’approbation des comptes de 2017 par l’assemblée générale de 2018.
Est-ce légal ?
Réponse :
L’article 52 de la loi ALUR du 24 mars 2014 a imposé une immatriculation des copropriétés.
C’est une mesure administrative consistant à permettre aux pouvoirs publics de disposer d’un nombre précis d’informations sur celles-ci, notamment sa localisation, son nombre de lots, l’état de son bâti, les éventuelles procédures la concernant, son syndic, ainsi que ses principales données financières.
Cette immatriculation permet l’enregistrement de ces éléments sur un registre détenu par l’ANAH (Agence Nationale de l’Habitat).
Seul le syndic en sa qualité de représentant légal du syndicat, peut procéder à cette formalité.
Un échéancier était prévu selon le nombre de lots composant l’ensemble immobilier.
Les plus petites copropriétés devaient être immatriculées avant le 31 décembre 2018.
Le syndic était fondé à facturer au syndicat des copropriétaires des honoraires supplémentaires au titre de cette immatriculation initiale, conformément au montant stipulé dans son contrat de syndic (point 7.2.7) adopté en assemblée générale.
Cette prestation ne relève pas du forfait de base (décret du 26 mars 2015 sur le contrat type de syndic).
Chaque année, le syndic doit actualiser les informations détenues dans le registre.
La mise à jour des données financières doit être faite dans les 2 mois suivant la tenue de l'assemblée générale au cours de laquelle les comptes de l'exercice clos ont été approuvés.
Si d'autres informations ont changé, elles doivent être actualisées au même moment que pour les données financières (article R711-10 du Code de la construction et de l’habitation).
Certains syndics professionnels profitent de cette actualisation des informations pour facturer à nouveau au syndicat des honoraires de plusieurs centaines d’euros, au titre de « l’immatriculation initiale », pourtant déjà facturée à la copropriété l’année précédente.
Ces honoraires complémentaires du syndic s’avèrent totalement irréguliers, puisque le contrat type autorise uniquement la facturation de l’immatriculation initiale.
Autrement dit, seul le premier enregistrement de la copropriété sur le registre conservé par l’ANAH peut être facturé, sans rémunération possible pour les mises à jour.
Cela rentre dans la gestion courante du syndicat des copropriétaires.
Les copropriétaires doivent donc refuser les honoraires complémentaires illicites du syndic pour l’actualisation des informations de la copropriété sur le registre détenu par l’ANAH.