ABUS DE LA SEMAINE N° 4250 : Les «pinocchiades» du groupe SERGIC

11/07/2017 Abus Abus

S’il y a bien un comportement qui nous horripile chez les syndics, c’est leur mauvaise foi.

Se faire passer pour un professionnel ayant à coeur de respecter scrupuleusement les dispositions légales et règlementaires alors qu’en fait, il s’agit d’un abus mesquin qui, en prime, peut représenter un danger pour les copropriétaires.

Un comportement inacceptable, loin d’être digne d’un professionnel titulaire d’une carte.

Voyons donc le courriel envoyé par le groupe SERGIC à des copropriétaires au sujet de la facturation de la lettre de relance.

Nous expliquerons ensuite pourquoi il s’agit d’une belle entourloupe.

1. Un motif fallacieux

Ainsi, selon SERGIC, la loi impose à présent « que les copropriétaires en retard soient relancés dès le constat du retard de paiement, par le biais d’une mise en demeure envoyée par lettre recommandée ».

Or, cela est totalement faux ! D’ailleurs, ce syndic se garde bien de préciser à quelles loi ou directive (européenne ?) il fait référence.

En réalité, ce syndic essaye de créer un amalgame entre ce qu’il peut facturer aux copropriétaires débiteurs, conformément à l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965 et les actes qui doivent être inclus dans son forfait de base.

En effet, la loi précise que le premier acte que le syndic peut facturer aux copropriétaires débiteurs est la mise en demeure, excluant la possibilité de facturer la lettre de relance qui doit être incluse dans les honoraires de base.

Ainsi, la loi n’a jamais interdit de procéder à une lettre de relance, mais a tout simplement précisé qu’elle ne peut pas faire l’objet d’une facturation supplémentaire.

Ceci étant, pour faire des économies sur son forfait de base et augmenter ses honoraires complémentaires, ce syndic essaye de se cacher derrière de pseudos dispositions légales pour indiquer aux copropriétaires qu’il n’est plus en mesure d’envoyer des lettres de relances.

Comme on peut le constater, ce comportement est lamentable, démontrant comment un syndic est prêt à tout pour récupérer quelques euros.

2. Un syndic aux airs bon prince …mais qui sait bien compter…

N’ayant pas peur du ridicule, ce syndic informe qu’il « baisse le coût de sa mise en demeure », on suppose par souci des finances de la copropriété ...

Doit-on comprendre alors qu’auparavant la mise en demeure était facturée à un coût trois fois abusif et qu’à présent, elle sera facturée à un coût seulement… deux fois abusif ?

D’ailleurs, ce syndic si « bienveillant » se garde bien d’indiquer dans son mailing le prix final facturé… car c’est probablement peu attractif comme argument commercial.

3. Un mailing dangereux

Encore plus grave, à partir de sa démonstration fallacieuse, le groupe SERGIC essaye, l’air de rien, de récupérer les adresses mails et les coordonnées téléphoniques de chacun des copropriétaires.

Par ce biais, il va pouvoir constituer une base de données dite « qualifiée » lui permettant alors de pouvoir générer des campagnes ciblées en fonction du nouveau service qu’il souhaite proposer.

C’est ainsi qu’il pourra faire des mailings pour vendre ses contrats d’assurance ou bien pire, revendre son fichier à des tiers qui pourront alors proposer d’autres prestations comme le service à la personne, ou la réalisation de travaux de maintenance dans les appartements.

Nous allons donc sans plus tarder saisir la DGCCRF pour signaler cette nouvelle « pinnochiade » d’un grand groupe de syndic.

Chers amis du groupe SERGIC, avant de prendre les copropriétaires pour des ânes, touchez-vous le nez et vérifiez s’il n y a pas un nid qui a poussé.

Geppetto vous salue.