Après les syndics en ligne, les syndics low-cost, les assistances full web des syndics bénévoles, nous avons les sites internet de recherche de syndic.
Ces derniers pullulent et trouvent leur origine depuis l’entrée en vigueur de la loi ALUR qui oblige le conseil syndical de mettre au moins tous les trois ans le contrat du syndic en place en concurrence.
Les slogans de ces sites internet sont aguicheurs, se présentant comme un service gratuit pour trouver un syndic qui a tout du gendre idéal : transparent, indépendant, service gratuit…
Expliquons pourquoi ces sites sont à éviter en mettant en évidence le site duflair.com, courtier en syndics.
I. Un choix de syndic illimité
La première question que l’on peut légitimement se poser est de savoir comment ce type de service se rémunère surtout, lorsqu’ils affichent une prestation gratuite.
La règle à connaître en matière d’internet est que lorsque le service est gratuit, c’est vous le produit.
Autrement dit, lorsque la copropriété veut bénéficier d’un appel d’offres gratuit pour rechercher un syndic, le produit est la copropriété.
Et pour cause, au-delà de récupérer des données de la copropriété fournies par le conseil syndical, ce site internet négocie avec les cabinets référencés pour récupérer jusqu’à deux ans d’honoraires s’ils arrivent à placer une copropriété auprès de l’un d’eux.
Compte tenu de ces fortes rémunérations, très peu de syndics acceptent ces conditions tarifaires, retrouvant principalement les syndics novices qui cherchent à constituer un portefeuille de copropriétés.
D’ailleurs, généralement ces sites internet ne mettent pas la liste des syndics avec lesquels ils travaillent.
Ainsi, l’appel d’offres est pipé car il est possible que ce type de site n’interroge en réalité qu’une petite dizaine de syndics (voire moins).
Plus encore, rappelons-le, la gestion d’une copropriété ne peut pas se limiter à un « site de rencontre ».
Il est donc impératif qu’avant de rechercher le bon syndic adapté à la copropriété, un audit de l’immeuble soit réalisé afin d’identifier les atouts, les difficultés, les enjeux et les objectifs de la copropriété.
Cela n’est généralement pas réalisé par ce type de sites internet qui se limitent aux informations fournies par le conseil syndical pour réaliser sa prospection.
Enfin, rien ne garantit la totale indépendance entre le propriétaire du site internet et certains des syndics référencés, aiguillant de facto les copropriétés vers eux lorsqu’ils sont sollicités.
A ce titre, voyons le procès-verbal très instructif d’un site internet intitulé duflair.com qui se présente comme le « premier comparateur de syndics de copropriétés » : tout un programme !
II. Un site internet dont l’un des associés est Nexity
Nous avons récupéré le procès-verbal de la société duflair.com dans lequel on peut constater à la quatrième décision que le groupe Nexity n’est ni plus ni moins qu’associé.
Voici donc l’extrait de la décision :
Reprenons. Alors qu’il s‘agit d’un site censé être indépendant pour assurer un appel d’offre et une mise en concurrence des syndics pour trouver le syndic le plus adapté à la copropriété, on retrouve comme associé le cabinet Nexity.
Imaginez que le juge du tribunal pénal soit le frère de l’accusé.
Mais il y a encore plus troublant.
Ce site permet d’échanger avec les propriétaires du site.
Lorsqu’on les interroge sur leur indépendance vis-à-vis des syndics, la réponse est sans appel.
Voici l’échange :
Tout est dit, ce site se considère comme indépendant alors qu’il a parmi ses associés le groupe Nexity. La méfiance est donc de mise !