ABUS N ° 4420 : Attention aux enquêtes en ligne qui servent à récupérer de manière détournée des informations sur la copropriété

23/10/2018 Abus Abus

S’il y a bien une pratique qui nous insupporte, c’est lorsque les professionnels utilisent les copropriétaires à des fins détournées.

A ce titre, nous avons récemment relevé une enquête proposée sur un site internet spécialisé dans l’immobilier dont l’objectif final nous semble peu clair.

Voyons cela de plus près.

I. Une enquête sur la copropriété avec un cadeau à la clé

Sur un site internet spécialisé dans l’immobilier, nous avons relevé la possibilité de participer à un sondage dont le thème est : « Que pensez-vous de votre copropriété ? ».

A ce titre, pas moins de douze questions sont posées de manière extrêmement précise comme la civilité et l’âge du sondé, le nombre de lots qui composent l’immeuble, le montant des charges, le vote des travaux lors de la dernière assemblée générale, les raisons du défaut de vote de travaux, la priorisation des travaux à réaliser…

Ainsi, en réalité ce questionnaire ne permet pas de savoir ce que pense le copropriétaire de sa copropriété, compte tenu du fait qu’il n’y a pas de formulation d’appréciation, mais d’avoir des informations précises sur l’immeuble et son fonctionnement.

Afin d’obtenir le mail du copropriétaire sondé, surement pour pouvoir ensuite le recontacter, le site prévoit un tirage au sort pour gagner une enceinte portable Bluetooth, imposant de fournir son adresse mail.

II. Mais qui se cache derrière cette enquête

Lorsqu’on regarde de plus près, ce questionnaire est réalisé par des partenaires « fondateurs » qui sont ni plus ni moins que GRDF et SMA Assurance qui sont donc susceptibles de récupérer ces informations à des fins commerciales.

Il est donc probable que ce questionnaire ne serve pas à réaliser une simple étude mais plutôt à obtenir des données stratégiques sur la copropriété en vue de mieux cibler les offres en fonction des besoins exprimés par le copropriétaire à travers les réponses formulées.

Nous allons saisir la CNIL sur ce type d’opération afin de vérifier si elle est conforme aux normes du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données).