L’ARC est-il pour ou contre l’audit énergétique obligatoire ?

28/03/2013 Dossiers conseils Conseil

L’ARC est-il pour ou contre l’audit énergétique obligatoire ?

 
 
Explications : un certain nombre d’adhérents nous font savoir que - lorsqu’en assemblée générale ils font la moue face à un devis relatif à l’audit énergétique obligatoire - leur syndic leur dit alors : « Vous avez, tort, car même l’ARC est favorable à cet audit ».
 
Nos adhérents nous demandent : « qu’en est-il ? »
 
Voici notre réponse.
 
 I. L’audit énergétique de base n’a AUCUN intérêt
 
Depuis trente ans nous nous battons contre les audits énergétiques « basiques » qui alignent des calculs thermiques sur quinze pages et proposent des solutions de travaux elles aussi basiques et « théoriques ». Nous sommes contre ce GENRE d’audit.
 
II. L’audit énergétique amélioré est un progrès, mais...
 
Face à l’audit classique, nous nous sommes donc battus pour que l’audit obligatoire imposé par le Grenelle (loi du 12 juillet 2010) aille PLUS loin [a noter : de notre côté nous avions voulu que la loi impose un audit global et pas simplement un audit thermique, qui ne peut être que partiel comme nous l’expliquons plus au point III].
 
Le décret du 27 janvier 2012 qui concerne cet audit nous a, en partie, donné satisfaction puisque celui-ci prévoit, entres autres, que les auditeurs doivent :
 
  • réaliser  une étude du bâti (donc aller plus loin que les simples problèmes thermiques) ;
  • analyser la qualité de la gestion actuelle du chauffage et faire des préconisations d’optimisation ;
  • visiter certains logements-témoins et tenir compte des attentes des occupants et de leur situation socio-économique pour faire des propositions adaptées et chiffrées ;
  • proposer des travaux hiérarchisés en fonction de différents critères.
 
Si un audit est fait selon ces nouvelles obligations,  ce sera un bien meilleur audit que les audits réalisés jusqu’à présent.
 
Le premier problème est que nous pensons que rares seront les bureaux d’études qui pourront faire réellement et complètement des audits énergétiques « nouvelle génération », comprenant :
 
  • une analyse du bâti ;
  • une étude sérieuse et critique de la gestion du chauffage ;
  • une visite et une analyse des logements-témoins ;
  • une prise en compte des attentes des occupants et de leur situation socio-économique ;
  • des propositions de travaux adaptées, finançables, hiérarchisées.
 
Ceci pour deux raisons :
 
  1. une raison liée à la compétence (faire des audits « nouvelle génération » demande plus de compétence que faire les audits classiques) ;
  2. une raison de temps (les nouveaux audits requièrent du temps, y compris en relation avec le conseil syndical).
 
Actuellement nous voyons déjà des propositions d’audit très peu détaillées d’un côté et dont les prix sont par ailleurs « cassés », ce qui nous laisse craindre un travail incomplet et vite fait, donc forcément mal fait.
 
Nous pensons que rares seront les bureaux d’études qui sauront (et prendront le temps) de faire des audits thermiques approfondis.
 
Ceci dit, les premiers audits « nouvelle génération » que nous avons pu contrôler confirment nos craintes : ces audits restent « basiques », simplistes, incomplets et n’entraînent aucune décision de travaux ambitieux. Ils sont ainsi totalement inefficaces.
 
III. La solution : un audit global « partagé » précédé d’un B.I.C.
Par ailleurs, même lorsqu’il sera bien fait, un audit thermique sera toujours insuffisant, car les problèmes des copropriétés sont GLOBAUX et non pas simplement « thermiques ».
C’est pourquoi nous préconisons - à l’ARC - non pas de faire un audit thermique, mais de mettre en place une « démarche » d’audit global, rigoureuse et associant le conseil syndical :
  1. faire (cela ne coûte rien) son B.I.C. (Bilan Initial de Copropriété). Ce travail est réalisé par le conseil syndical avec les copropriétaires volontaires et permet de faire le tour des forces et faiblesses de la copropriété ;
  2. le B.I.C. permet aussi de mobiliser les autres copropriétaires et de préparer l’audit global (en corrigeant, si possible, les faiblesses de la copropriété), ce qui va garantir :
  • une meilleure efficacité de celui-ci ;
  • un coût contrôlé et juste par rapport au travail réalisé ;
  • et surtout une participation active du conseil syndical et des copropriétaires ;
  1. ensuite et ensuite seulement la copropriété pourra lancer un audit global dit « partagé » (le conseil syndical y participe) qui intègrera l’audit thermique et qui permettra :
  • d’analyser les problèmes d’ensemble de la copropriété ;
  • d’étudier comment intégrer les aspects énergétiques ;
  • d’associer totalement le conseil syndical et les copropriétaires ;
  • de proposer des scénarios de travaux (ou des plans pluriannuels) adaptés à la copropriété et aux finances et attentes des copropriétaires.
Tout ceci est longuement expliqué dans nos articles sur l’« audit global partagé » et le B.I.C. (téléchargeable gratuitement à l’adresse suivante :
 
Alors : l’ARC est-elle pour ou contre l’audit énergétique ?
 
Réponse : l’ARC est contre l’audit énergétique NON précédé d’un B.I.C. et NON intégré dans un « audit global partagé ».
 
L’ARC est pour un audit global bien préparé, bien négocié qui associe le conseil syndical et qui soit un outil d’aide à la décision pour les copropriétaires.
 
Nous espérons que notre réponse est suffisamment claire. Nous sommes à la disposition de tous nos adhérents pour les aider à lancer leur B.I.C. et à trouver les « bons » auditeurs.
 
Nous attendons par ailleurs, la publication d’un dernier arrêté concernant l’audit pour diffuser un guide spécial réalisé avec Planète Copropriété, intitulé : « Audit énergétique obligatoire en copropriété : comment obtenir un audit efficace ? ».