Depuis plusieurs années, l’ARC s’inquiète de la baisse des connaissances aussi bien juridiques que techniques des gestionnaires de copropriété, alors même qu’ils sont censés bénéficier de formations continues.
Cela est d’autant plus inadmissible qu’un décret du 18 février 2016 a été publié pour cadrer davantage la formation continue des professionnels de l'immobilier.
C’est donc dans ce contexte que nous sommes satisfaits d’apprendre la création de l’Association Nationale des Gestionnaires de Copropriété (ANGC).
À ce titre, nous avons publié un article faisant un état des lieux des difficultés rencontrées par les gestionnaires en proposant des mesures correctives (Voir article : www.arc-copro.com/mdjj.
Nous avons donc saisit le président de cette association pour lui faire part de nos constats et recommandations en lui proposant de nous rencontrer pour lui présenter plus en détail nos préconisations :
« Paris, le 5 mai 2017
Monsieur Frémont,
En tant que Directeur général de la principale association nationale représentative des intérêts des syndicats de copropriétaires - comptant plus de 12.000 copropriétés adhérentes - je tiens tout d’abord à vous féliciter pour votre initiative d’avoir fondé une association nationale des gestionnaires de copropriété.
En effet, depuis plusieurs années, l’ARC a réclamé un observatoire des conditions de travail et de formations des gestionnaires de copropriété.
Cette revendication se justifie principalement du fait que nous avons constaté à plusieurs reprises un manque de connaissance des gestionnaires, aussi bien sur le volet légal et règlementaire que sur les aspects techniques liés à la copropriété, alors même qu’ils sont censés bénéficier d’une formation continue.
Selon nous, cette carence s’explique par le fait que les sessions de formations qui leur sont dispensées se transforment bien souvent en séminaires qui ont pour but de présenter la stratégie commerciale du syndic ou du groupe, faisant l’impasse sur la réalité des textes juridiques.
Pire, parfois les formations sont assurées par des commerciaux de sociétés faisant alors la promotion de leurs équipements ou de leurs dispositifs plutôt que de présenter les exigences légales ou techniques à connaître.
Encore récemment, nous avons eu connaissance de formations liées à l’individualisation des frais de chaleur qui ont été assurées par des commerciaux de grands groupes mettant en avant l’intérêt d’installer dans les logements des répartiteurs de frais de chauffage alors qu’il existe un flou sur l’efficacité de ce dispositif.
C’est pour cela que nous vous proposons de militer afin que les formations des gestionnaires soient assurées par des professionnels n’ayant aucun intérêt direct ou indirect avec des sociétés commerciales ou des syndics professionnels, excluant notamment qu’elles soient réalisées par des personnes rattachées à des chambres professionnelles.
Par ailleurs, nous considérons que les conditions de rémunération des gestionnaires sont bien souvent pernicieuses. En effet, il n’est pas rare que leurs contrats de travail prévoient des primes calculées sur les honoraires supplémentaires qu’ils ont réussi à facturer aux copropriétés mandantes.
Ainsi, au-delà de la pression psychologique que le gestionnaire peut subir, il est réduit à être un commercial, expliquant les nombreuses dérives tarifaires dénoncées à travers notre site internet. À ce titre, je vous invite à consulter notre rubrique « abus » qui dénonce ces écarts de plus en plus graves et inadmissibles.
Il est donc essentiel de préserver les gestionnaires dans leurs fonctions, en supprimant toute pression sur leur rémunération et en leur garantissant un salaire fixe qui n’évolue pas en fonction des honoraires facturés.
Ces premières mesures permettront d’une part, de garantir l’intégrité des gestionnaires, ce qui réduira le turn-over extrêmement important au sein des cabinets atteignant jusqu’à 200% et d’autre part, de restaurer la confiance entre les copropriétaires et leurs syndics.
Je reste bien évidemment à votre disposition pour échanger sur nos observations et sur nos différentes recommandations sachant que l’ARC est non seulement en contact avec des gestionnaires en activité, mais, en plus, est amenée à embaucher ceux déçus par la profession.
Je vous prie d’agréer, Monsieur, l'expression de ma considération distinguée.
Émile Hagège
Directeur général»