Le compte bancaire séparé. L’« entente » des syndics pour augmenter les honoraires de 10 à 15% Agissons et argumentons

31/10/2013 Actions Action

Le compte bancaire séparé. L’« entente » des syndics pour augmenter les honoraires de 10 à 15% Agissons et argumentons
 
 
I. Un discours bien rodé
 
Les syndics sont en train de se passer le mot et de « jouer » (voire surjouer) la scène :
 
  • « Comment ? Mais gérer 300 comptes bancaires séparés, c’est beau-coup de travail en plus ! Il va falloir augmenter les honoraires au moins de 10 à 15 % ».
 
  • « Et puis vous allez avoir des frais bancaires très élevés. Vous pouvez dire merci à l’ARC et à l’UFC-Que-Choisir! » [Note : qui se battent depuis treize ans pour imposer le compte séparé].
 
  • « Comment ferez-vous si vous êtes en manque de trésorerie pour payer vos fournisseurs ? ».
 
  • « Et puis les intérêts que nous n‘allons plus toucher sur votre trésorerie, vous ne les toucherez pas non plus. Ce sera tout bénéfice pour le banquier, etc., etc. ».
 
Répondons à tous ces arguments.
 
II. Non, gérer 300 comptes bancaires n’est pas une source de surtravail grâce aux techniques bancaires et à l’informatique. Mieux, cela peut parfois permettre des gains de productivité
 
Les syndics cherchent à dramatiser la situation :
 
  1. Les chèques des copropriétaires ? Ils sont triés par les banques.
 
  1. Les virements auprès de fournisseurs ? Ils peuvent sans problème être faits pour un même fournisseur à partir de comptes bancaires séparés : aucun travail supplémentaire.
 
  1. Les rapprochements bancaires réguliers ? c’est un travail non seulement simple, mais qui permet de repérer vite et bien les éventuels problèmes donc, parfois, de gagner du temps. En effet, à partir d’un compte unique, le syndic doit, au préalable, faire le tri entre les écritures concernant l’ensemble des copropriétés qu’il gère.
 
 
À noter que les rapprochements bancaires permettent ainsi un meilleur suivi au service des copropriétés. Un exemple parmi mille : le montant d’un chèque NON encaissé par un fournisseur restera sur le compte de la copropriété et non sur celui du syndic, comme aujourd’hui... C’est peut-être cela qui gêne les syndics, d’ailleurs. On pourra également mieux contrôler l’effectivité du paiement au copropriétaire vendeur créditeur de son solde.
 
III. Non des frais bancaires lourds ne vont pas s’abattre sur les copropriétés, sauf si le syndic et le banquier sont « complices »
 
Si votre syndic vous impose un banquier qui :
 
  • prend 250 € de frais bancaires ;
  • facture les virements ;
  • facture les prélèvements ;
  • etc., etc. ;
 
alors il faut :
  • soit, dire au syndic de changer de banquier (on vous dira où il peut aller, certains banquiers facturant des frais très modestes, voire aucun frais) ;
  • soit changer de syndic.
 
 
IV. Non, ce ne sont pas les banquiers qui vont récupérer les intérêts que les syndics ne toucheront plus !
 
Il faut tordre le cou à cet argument stupide :
 
  1. d’abord les copropriétés vont enfin pouvoir placer systématiquement leurs réserves et fonds travaux à leur profit (ce qui est rarement le cas aujourd’hui) ceci au lieu de les laisser sur le compte du syndic. Pourquoi dire que seul le banquier en profitera ?
 
  1. par ailleurs, il sera enfin possible de mettre en place un livret d’épargne adossé au compte courant ;
 
  1. ensuite - et cela est bien plus appréciable - les copropriétés vont enfin échapper aux nombreuses pratiques préjudiciables des syndics pour augmenter (à leur profit) la trésorerie disponible :
 
  • paiement différé (un artisan payé à 190 jours surfacture d’environ 5 à 10 % ses interventions) ;
  • budget surévalué ;
  • fonds de roulement trop fort ou réajusté de façon trop importante ;
  • travaux appelés, mais eux aussi différés ;
  • multiplication des comptes d’avances.
 
 
 
On continue ?
 
Toutes ces pratiques coûtent cher aux copropriétaires. C’est l’intérêt majeur du compte bancaire que de les empêcher : retour à une gestion « en bon père de famille ».
 
On le voit le compte séparé ce n’est pas « plus de travail pour le syndic » mais « moins de revenus occultes » qui coûtent cher aux copropriétaires.
 
Conclusion :
 
Nous reviendrons dans les semaines et les mois qui viennent souvent sur ces problèmes, car nous allons être submergés par les campagnes d’intoxication des syndics.
 
La semaine prochaine nous aborderons un autre grand classique des syndics (déjà évoqué en début d’article) : le fait que le compte bancaire séparé est évidemment dangereux lorsque la copropriété ne dispose plus d’assez de trésorerie pour payer ses fournisseurs...