L’une des postures préférées des syndics professionnels est celle de victime. Le discours est toujours le même, beaucoup de travail avec des honoraires de base trop bas - justifiant au passage une revalorisation annuelle - assortie à un manque de reconnaissance des copropriétaires et conseillers syndicaux.
À ce titre, nous allons mettre en exergue le commentaire du président de l’Association Nationale des Gestionnaires de Copropriétés, également syndic qui démontre avec quelle démagogie il présente la situation.
Nous aurions préféré indiquer qu’il s’agit d’une boutade, mais au vu des acclamations des autres gestionnaires et syndics de copropriété (1302 avis positifs) nous en déduisons qu’il s’agit d’une mythomanie généralisée.
Voici donc le commentaire surréaliste du président de l’Association Nationale des Gestionnaires de copropriétés :
Bonjour à tous ! Ce matin c’était la reprise. Et oui, toutes les bonnes choses ont une fin. J’ai donc ouvert ma boîte mail, et j’avais...zéro mail. Par quel miracle ? Tout simplement, j’avais redirigé mes mails vers la boîte de mon assistante, et elle a tout traité pendant mes trois semaines d’absence. Les urgences, traitées, les demandes administratives, traitées, les questions comptables, traitées, les factures, codifiées, les spams, effacés. Reste plus qu’un peu de lecture (ça m’a pris la journée) et quelques mails pour des dossiers de fonds, imprimés et soigneusement classés dans une chemise pour mon retour. Fini l’époque où je rentrais et je découvrais avec effroi les 500 mails, les 1000 mails qui dépassent l’entendement. Fini le temps des angoisses, voire des déprimes, la veille de la rentrée. On tremble même à l’idée de partir en vacances. J’ai donc changé de méthode. Je pars enfin l’esprit tranquille, je profite pleinement des moments privilégiés avec ma famille, je retrouve mes collègues le cœur léger, sans me jeter sur ma boite mail comme un forcené. Nous en avions fait autant en juillet lorsque c’est mon assistante qui est partie. Zéro mail. C’est ça aussi l’intérêt du binôme, le travail partagé et la confiance réciproque, pour un vrai repos. Bonne reprise à tous. |
I. Une gestionnaire superwoman
Selon les dires de ce "syndic-gestionnaire", grâce à son assistante en l’espace de trois semaines de congés ce qui représente 15 jours ouvrés cette dernière a pu traiter 1500 mails, dont 1000 qui « dépassent l’entendement ».
Autrement dit, son assistante a traité 100 mails par jour soit 1 mail toutes les cinq minutes sans manger et aller aux toilettes.
Ainsi, son assistante est soit superwoman soit il s’agit de mails en image qui ne demandent pas de lecture ni de réponse, soit le président nous raconte un joli conte de fées faisant l’apologie de la collaboration étroite qui existe entre le syndic, le gestionnaire et son assistante.
Le plus choquant est que sur LinkedIn on peut lire plus de soixante-six commentaires qui pour la plupart émanent de syndics où tout le monde est ravi de cette démonstration sans voir la moindre anomalie.
C’est à se demander à quoi sert le reste de l’année l’assistante ou le syndic.
II. Un retour à la réalité
Si on peut admettre que le métier de syndic est loin d’être simple avec des responsabilités importantes, il faut néanmoins pointer du doigt où se situent les réelles difficultés.
Celui-ci se concentre souvent sur le fait que les gestionnaires doivent assurer l’administration de plus de 60 immeubles ne pouvant pas réaliser une réelle gestion des copropriétés en se limitant plutôt à traiter les problèmes au fur et à mesure qu’ils surgissent.
À cela, s’ajoute que bien souvent les syndics et surtout lorsqu’il s’agit de grands groupes, demandent à leurs gestionnaires de vendre à la copropriété des produits et services marchands parallèles que le cabinet et ses filiales proposent devant ensuite assurer le service après-vente….