Suite au projet de refonte du droit de la copropriété par voie d’ordonnances, la FNAIM procède actuellement à une consultation nationale auprès des copropriétaires et des conseillers syndicaux « sur les dispositions actuelles et pressenties » ainsi que sur les relations avec les syndics.
Nous avons bien évidemment consulté ce questionnaire qui se tient en 36 points dont les premiers consistent à savoir si la personne qui répond est un copropriétaire ou un membre du conseil syndical.
Bien évidemment, aucun contrôle n’est réalisé sur la réelle identité des participants, permettant à chacun de se présenter comme il le souhaite. Passons…
Ce qui nous trouble est la formulation des questions et des réponses qui concernent directement les syndics et leur gestion des copropriétés qui leur permettent de toujours sortir la tête haute
Voyons cela de plus près.
I. Une prestation du syndic qui peut être au pire insuffisante
Voici la question 10 proposée et les quatre choix de réponses :
Eh oui ! On peut considérer la gestion du syndic soit au mieux comme très satisfaisante, soit au pire non pas insatisfaisante, mais uniquement insuffisante.
Par ce biais, la FNAIM assure ses arrières en pouvant attribuer au pire une note de 9/20, plutôt que de 0/20.
II. Une rémunération insuffisante aux vues de la masse de travail
Voici la question 11 et les deux propositions de votes :
Quelle neutralité ! On doit juger le niveau de rémunération du syndic en partant du postulat qu’il a une « masse de travail qu’il doit accomplir » et un « cadre législatif toujours plus contraignant ».
Encore un peu et ils auraient ajouté qu’ils n’arrivent plus à payer leur loyer et les gestionnaires. Pauvre syndic !
Comme s’ils n’avaient pas fait évoluer leurs honoraires depuis l’entrée en vigueur de la loi ALUR et que les contrats de syndic étaient signés pour vingt ans, ne permettant pas de renégocier les honoraires.
III. Un syndic moins qui peut devenir plus
Voici la question 12 et les deux choix de réponse :
Au lieu de poser comme question « êtes-vous prêt à payer plus cher votre syndic pour qu’il assure ses fonctions », nous avons « êtes-vous prêt à payer plus pour que le syndic assure d’autres prestations ».
Nous avons ici la philosophie et la stratégie commerciale des professionnels qui est d’utiliser le métier de syndic comme un appât pour vendre en parallèle d’autres prestations dites innovantes : services à la personne, services d’assistance technique et informatique, portage salarial…
Non, nous ne demandons pas aux syndics d’étoffer leurs prestations moyennant une rémunération supplémentaire, mais déjà de faire ce pour quoi ils sont payés.
IV. La tentation par la sanction
Voici la question 17 et les trois choix de réponses :
Pour que la réponse soit favorable à la création d’un ordre professionnel, la FNAIM évoque le pouvoir de sanction à l’égard des mauvais syndics.
Dans ce cas, elle est sûre que tout le monde votera « oui », dix fois.
Arrêtons-nous là.
Comme on le constate, les questions ne sont pas dirigées pour mieux comprendre les copropriétaires ou les conseillers syndicaux, mais formulées de manière subtile pour obtenir les réponses que les professionnels veulent entendre.
Il est probable que celles-ci soient exploitées à leur avantage notamment pour défendre leur position à l’égard des ministères.