abus 4880: Lorsque le président de l’Association Nationale des Gestionnaires de Copropriété (ANGC) humilie ses confrères

10/10/2022 Abus Abus

Nous avons publié le 30 septembre dernier, sur notre page Linkedin ainsi que sur notre site internet, un post reprenant un coup de gueule légitime d’un gestionnaire de copropriété qui est fatigué de tenir les assemblées générales en soirée

L’objectif de l’ARC était de relayer ce témoignage et surtout de proposer des solutions qui pourraient convenir aussi bien aux gestionnaires de copropriété qu’aux syndicats de copropriétaires : https://arc-copro.fr/documentation/les-gestionnaires-de-copropriete-en-ont-marre-des-assemblees-generales-en-soiree-larc

Pour éviter tout procès d’intention, voici le lien qui renvoie vers post du gestionnaire de copropriété(30) Publier | LinkedIn

Alors que ce post a obtenu 161 réactions positives, lorsque l’ARC relaye ce même témoignage, nous avons eu le droit à un tôlé général : « l’ARC traite les gestionnaires de fainéants, l’ARC ne comprend rien, c’est une bande de cons ».

Bref, la plupart des messages sont, comme souvent, hors sujet, à se demander s’ils ont pris la peine de lire ne serait-ce que le titre, et surtout les propositions faites par l’ARC.

Mais, à priori, confraternité oblige ou politique de « moutons de panurge », lorsque l’ARC s'exprime, les syndics et les gestionnaires qui ont peur de perdre leur travail bêlent.

Mais il y a encore plus cocasse, c’est lorsque le président de l’Association Nationale des Gestionnaires de Copropriété prend la parole.

Alors là, nous avons le droit à du grand n’importe quoi jusqu’à en devenir stupide et même à comprendre pourquoi les gestionnaires sont si mal formés.

Voyons cela en détail.

I – Syndic, secrétaire de séance : une obligation légale

Afin d’éviter que le gestionnaire de copropriété soit forcément présent à l’assemblée générale, nous avons suggéré que la réunion puisse se dérouler sans le syndic, à partir du moment où il existait sur le marché un outil internet développé à cet effet.

Une solution gagnant-gagnant où les gestionnaires pourront rentrer chez eux le soir et les copropriétaires se réunir en privé entre eux pour prendre des décisions concernant leur copropriété.

Néanmoins, pour botter en touche cette proposition, le président de l’ANGC a tout simplement publié le post suivant en appuyant son argumentaire par une fausse vérité légale :

316

Selon ce président représentatif des gestionnaires, tenir une assemblée générale en dispensant le gestionnaire est non seulement une bêtise sans nom puisque légalement le syndic est secrétaire de séance.

Alors est-vrai ? Eh bien, non !

En effet, l’article 15 du décret du 17 mars 1967 précise que le syndic est le secrétaire de séance, mais à cela est ajoutée une virgule avec la mention suivante : « sauf décision contraire de l’assemblée générale ».

Eh oui, le syndic est, par défaut, secrétaire de séance permettant à l’assemblée générale de le dispenser de cette fonction et, par conséquent, de nommer un copropriétaire ou même un mandataire ayant un pouvoir de tenir le secrétariat.

Intéressant que le président de l’ANGC, qui est au demeurant un formateur auprès des étudiants, et qui produit même des émissions pour nous expliquer le droit de la copropriété, a oublié la fin de cette disposition, à moins qu’il y ait une autre raison qui nous semble plus plausible.

II – Une analyse dirigée

A plusieurs reprises, nous avons dénoncé les formations des gestionnaires qui sont souvent dirigées pour ne pas présenter le droit tel qu’il est rédigé dans les textes mais comme les professionnels souhaiteraient les lire.

Nous avons là une démonstration épatante de comment le décret du 17 mars 1967 est manipulé.

Et pour cause, le président de l’ANGC a souhaité évacuer l’idée de pouvoir dispenser le syndic d’être présent à l’assemblée générale et, pris de panique, se sert d’un texte qu’il édulcore pour affirmer que la loi oblige le syndic à être présent en étant forcément le secrétaire.

Moralité : nous avons assurément touché une corde sensible qu’il faut prolonger.

Eh oui, si après tout l’intrus à l’assemblée générale des copropriétaires était le syndic.

Pourquoi ne pas concevoir le syndic comme un expert qui serait présent uniquement sur les questions qui l’intéresse pour laisser ensuite les copropriétaires seuls décider entre eux sur les questions qui concernent la copropriété.

Au fait, si les gestionnaires et les syndics veulent donner leurs avis, nous les acceptons avec plaisir, mais au minimum, il serait de bon aloi d’éviter les insultes et surtout il serait pertinent que les commentaires soient en cohérence avec le fonds du sujet.

Pour les nerveux, il y a des salles de sport qui permettent de se défouler ou bien encore des antidépresseurs chez le pharmacien.