Lorsqu’un copropriétaire souhaite remplacer sa chaudière individuelle mais qu’il est techniquement impossible de se raccorder au conduit de fumée collectif ou individuel, la solution proposée par les professionnel est d’installer une ventouse en façade.
Depuis le 26 septembre 2018, les fabricants n’ont plus le droit de vendre des chaudières dès lors que leurs émissions de NOx (gaz à effet de serre) dépassent 56 mg/kWh PCS de combustible consommé dans le cas du gaz naturel. C’est depuis de cette nouvelle règlementation qu’un changement de génération de chaudière a eu lieu dans le parc résidentiel.
Nous allons voir dans cet article la particularité technique de cette nouvelle génération de chaudière, ainsi que leurs conditions de mise en œuvre en copropriété.
I. Quelques notions techniques
La particularité de ces chaudières est d’avoir un circuit d’amenée d’air qui ne communique pas avec l’atmosphère du local où elle est située, les chaudières sont dites à circuit de combustion étanche. L’air servant de comburant pour la combustion de gaz doit venir directement de l’extérieur. La solution technique pour permettre cela a été de créer un conduit double qui permet à la fois l’arrivée d’air et l’évacuation des fumées. Ces chaudières sont appelées par les constructeurs « type C » et elles se déclinent en trois types :
- Chaudière de type C1 : elle est raccordée à un conduit horizontal débouchant en façade, c’est ce que on appelle une « ventouse ».
- Chaudière de type C3 : elle est raccordée à un conduit vertical débouchant en toiture.
- Chaudière de type C5: elle est raccordée à deux conduits distincts, l’un prélève l’air en façade et l’autre rejette les produits de combustion en toiture.
Dans cet article nous allons traiter uniquement le cas de la chaudière type C1 qui est la plus installée dans le résidentiel.
Conduit de fumée chaudière type C1 de type Poujoulat
II. Quelles sont les obligations d’un copropriétaire dans le cas de l’installation d’une chaudière de type C1 ?
La mise en place d’une chaudière de type C1 peut causer des modifications esthétiques et/ou structurelles à l’immeuble lié au percement de la façade pour la mise en place de la ventouse. La façade étant une partie commune et constituante généralement du gros œuvre du bâti, l’autorisation du syndicat des copropriétaires est requise.
Pour cela, le copropriétaire doit préparer un dossier décrivant les modalités techniques de percement de la façade et l’emplacement de la ventouse. Ce dossier devra être joint à la convocation de l’assemblée générale afin de permettre la compréhension des travaux à réaliser par l’ensemble des copropriétaires.
Lors de l’assemblée générale, le syndicat des copropriétaires pourra imposer la validation préalable du projet par un architecte au frais du copropriétaire ainsi que la souscription d’une assurance dommage ouvrage.
Dans une copropriété composée d’appartements chauffés par des chaudières individuelles gaz, l’ARC suggère aux conseillers syndicaux de s’emparer en amont de la problématique de pose de ventouse en façade. Pour anticiper et encadrer les percements des murs et éviter que des erreurs soient commises.
Pour cela, il est conseillé de faire voter en l’assemblée générale une mission de maitrise d’œuvre de type architecte pour concevoir les travaux de l’ensemble des percements à réaliser en façade pour tous des logements en réservation même si toutes les chaudières ne seront pas changées toutes en même temps. A la suite de mission de conception de l’architecte et de l’appel d’offre, lors de l’assemblée générale suivante le syndicat des copropriétaires devra voter l’entreprise qui réalisera les percements.
Ceci permettra une simplification des travaux pour l’ensemble des copropriétaires et une mutualisation des coûts pour la mission d’architecte et de l’entreprise travaux. L’homogénéité au niveau des percements en façade et le respect des structures seront garanties.
III. Quelles sont les conditions de mise en œuvre pour installer une ventouse ?
Les installateurs doivent respecter les instructions de montage du fabriquant ainsi que les textes règlementaires justifiant les principes d’installations des chaudières dont la puissance est inférieure à 70 kW qui sont :
- La norme NF DTU 61.1 4 Paragraphes 6.2
- L’arrêté du 23 février 2018 relatif aux règles techniques et de sécurité applicables aux installations de gaz combustible des bâtiments d'habitation individuelle ou collective, y compris les parties communes.
Nous conseillons aux copropriétaires de vérifier si les devis des installateurs font références à ces textes.
Il est nécessaire de porter aussi une attention particulière à l’emplacement de la ventouse qui doit prendre en compte la distance par rapport aux éléments suivants :
- les ouvrants et les entrées d’air de ventilation ;
- les angles de mur ;
- en en toiture ou au-dessus d’une surface horizontale.
Voyons plus en détails, les spécificités pour chacun des cas.
- Pour les ouvrants, l’axe du conduit d’évacuation des produits de combustion de la ventouse doit être éloigné d’au moins 40 cm d’une baie ouvrante et d’au moins 60 cm d’une entrée d’air ou d’une autre ventouse située à un niveau supérieur. La distance à prendre en compte en considération est la distance la plus courte tenant compte du contour des obstacles et celle partant de l’axe de l’orifice au bord de l’ouvrant ou de l’amenée d’air.
Si la ventouse donne sur une voie passante (publique ou privée) à moins de 1,80m du sol, elle doit comporter un déflecteur inamovible donnant aux gaz évacués une direction sensiblement parallèle au mur, sauf pour les appareils à condensation.
- Dans le cas où la ventouse donne sur un angle de mur, la distance entre l’axe du conduit et l’angle du mur doit être supérieure ou égale à 15 cm.
- Concernant la sortie de la ventouse en toiture ou au-dessus d’une surface horizontale doit se situé au minimum à 30 cm au-dessus.
Pour bénéficier des aides financières à titre individuel (Ma Prime rénovation et certificats d’économies d’énergie) il est nécessaire de faire installer sa chaudière pour un installateur qualifié RGE. De plus avant la fin des travaux, le copropriétaire devra obtenir une certification Qualigaz délivrée par l’installeur si il est agrée ou bien par un bureau de contrôle externe.
N’hésitez pas à contacter notre pôle Rénovation pour obtenir des informations particulières au 01.40.30.42.82 ou adressez-nous un mail à energie-eau@arc-copro.fr.