Rénovation énergétique des copropriétés : La FNAIM, l’UNIS ou Plurience semblent oublier que les maitres en copropriété sont les copropriétaires.

13/04/2021 Actu

Décidément les syndics professionnels semblent déconnectés de la réalité et des préoccupations des copropriétaires et conseillers syndicaux, notamment en cette période floue et de crise économique annoncée.

En effet, alors que l’administration des copropriétés est plutôt lacunaire, les présidents de chambres professionnelles ou d’associations « font les beaux » en signant avec la Ministre déléguée chargée du Logement un protocole d’engagement permettant d’accompagner d’ici trois ans 50 000 chantiers de rénovation en copropriété.

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Expliquons pourquoi ce protocole est une blague démontrant qu’il s’agit encore une fois plus d’un coup médiatique qu’opérationnel.

I. Des syndics professionnels qui s’engagent au nom et pour le compte des copropriétaires

Ce qui est troublant dans cette communication est que les présidents de chambres professionnelles, qui représentent les syndics, mandataires des syndicats de copropriétaires, se permettent de parler, voire plus, de s’engager au nom et pour le compte de ces derniers sans que les syndicats des copropriétaires ne se soient exprimés.

Imaginez donc qu’un avocat qui représente son client, sans lui demander son avis, s’engage en son nom à reconnaitre sa culpabilité ou à indemniser la partie adverse sans avoir plaidé sa cause.

Une situation aberrante qui est à l’image de ces présidents de chambres professionnelles de syndics qui pour « faire les beaux », ou certains diront pour faire de la politique, sont prêts à s’afficher avec une ministre quitte à faire preuve d’un grand manque de considération quant au souhait du syndicat des copropriétaires.

 Ainsi, même s'il s'agit d'image "bling-bling" déjà aux oubliettes, cela démontre tout de même une certaine arrogance qui est forcément mal perçue par les copropriétaires et conseillers syndicaux.

En effet, de deux choses l’une, soit le syndic va tordre la main des copropriétaires pour qu’ils votent des chantiers de rénovation, soit il considère les copropriétaires comme des moutons de panurge qui vont bêtement suivre les recommandations de leur syndic.

Bref, un comportement qui justifie encore plus la méfiance des copropriétaires et conseillers syndicaux à l’égard de leur syndic.

II. Un protocole ridicule

Voici donc trois présidents de chambre ou d’association professionnelle de l’immobilier censés représenter les mandataires du syndicat des copropriétaires qui s’engagent à réaliser 50 000 rénovations de copropriété d’ici trois ans.

Devons-nous applaudir ou plutôt rire ?

Et pour cause, quelle stupidité ! Alors que les copropriétés en France comptent un peu moins de 500 000 immeubles, les trois fédérations ne peuvent s’engager qu’à hauteur de 50 000 chantiers d’ici trois ans, touchant un peu moins de 10% des copropriétés puisque dans un même immeuble peuvent être engagés plusieurs chantiers.

Décidément, on peut se poser la question : dans quel objectif a été établi ce protocole, et surtout quel aurait été le résultat s’il n’avait pas été signé ?

Peut-être que les résultats obtenus auraient été plus faibles, merci à la FNAIM, l’UNIS et Plurience.

Ridicule, si ce n’est encore une fois pour produire des images et des effets d’annonce qui en définitive ridiculisent l’ensemble de la profession et même les pouvoirs publics.

Ceci étant dit, ce qui est le plus inquiétant est cet aveu d’échec, puisque les professionnels et les gouvernements savent d’ores et déjà que l’objectif de 10% des copropriétés à rénover sera déjà difficile à atteindre.

Selon nous, l’erreur stratégique des gouvernements successifs depuis le grenelle de l’environnement est de miser sur les syndics professionnels, et non sur le conseil syndical pour la rénovation, y compris énergétique, des copropriétés.

Et pour cause, les syndics n’ont généralement pas la confiance des copropriétaires qui ne voient en eux qu’un commerçant essayant de placer des marchés afin de récupérer des rémunérations de part et d’autre.