Un nouveau rachat inquiétant de la société FONCIA par des investisseurs étrangers

05/07/2016 Actions Action

Un nouveau rachat inquiétant de la société FONCIA par des investisseurs étrangers

 

La valse des fusions/acquisitions des acteurs de l’immobilier se poursuit.

 

Après les mouvements de NEXITY, de CITYA, c’est désormais le groupe FONCIA, premier administrateur de biens de France, qui s’apprête à subir une nouvelle mutation majeure.

 

I. La cession de FONCIA à des financiers helvético-québécois.

 

Comme nous vous l’avions annoncé en mars dernier (www.arc-copro.com/3j66) les fonds d’investissement qui avaient racheté FONCIA en 2011, l’ont remis sur le marché.

 

On annonce ainsi le prochain rachat (à fin 2016) de la société FONCIA par un fonds d’investissement suisse, Partners Group associé à la Caisse des Dépôts et de placement du Québec pour la modique somme de 1,8 milliard d’euros environ. La précédente transaction de 2011 c’était faite pour près de 1 milliard d’euros.

 

En l’espace de seulement cinq ans, le groupe FONCIA va donc connaitre une nouvelle prise de contrôle.

 

II. La vigilance des copropriétaires 

 

Cette transaction n’est pas une bonne nouvelle pour les copropriétaires, dans la mesure où elle vise, bien évidemment, l’accroissement des bénéfices pour les financiers comme le souligne à la fois :

 

  • le P.D.G. de FONCIA, M. François DAVY, qui affiche clairement les ambitions des investisseurs, de faire du groupe FONCIA la « Rolex de l’immobilier » ;
  • les expériences passées des fusions/acquisitions des syndics, à savoir :

 

  • l’augmentation de leurs honoraires de gestion courante et particulière ;
  • le regroupement de pôles (comptable, juridique, technique) voire la disparition d’interlocuteurs (assistantes ou gestionnaires), afin de réaliser des économies d’échelle, au détriment des copropriétaires ;
  • la profusion de services facturables en sus par des tiers ou leurs filiales (syndic 24h/24, 7j/7, courtiers en assurance, entreprises de bâtiment…).

 

Cette course au profit appelle donc à la plus grande prudence de la part des copropriétaires, ainsi que des associations telles que l’ARC et des Pouvoirs publics.

 

Voici ci-dessous ce qu’en dit le Journal du Dimanche dans un récent article :

 

« Foncia, future "Rolex de l'immobilier"?

Le leader français de l’administration de biens va être racheté par un fonds d’investissement suisse. Une opération à complication.

 

Marché conclut, ou presque. Sauf coup de théâtre, la société d'investissement française Eurazeo et l'anglais Bridgepoint vont céder la société Foncia au fonds helvète Partners Group associé à la Caisse des Dépôts et de placement du Québec. Avec 600 agences et 8.000 collaborateurs, le leader de l'administration de biens et de services immobiliers (gérance, vente et location) sera vendu autour de 1,8 milliard d'euros, soit treize fois son Ebitda (gains avant frais financiers et taxes) réalisé en 2015. Une jolie plus-value pour les vendeurs qui l'avaient acquis pour moins de 1 milliard en 2011. "Nous n'étions pas dans la boucle, mais jamais nous n'aurions payé ce prix", réagit Alain Dinin, PDG de Nexity, numéro deux du secteur en France. "C'est une valorisation de financiers qui a le mérite de faire grimper la valeur de Nexity par ricochet", poursuit-il.

Savoir gérer les tabous français

La vente devrait être finalisée avant la fin de l'année et aurait le soutien de la direction de Foncia. Coïncidence ou pas, le président du groupe Foncia, François Davy, était en tournée en Suisse en décembre et affichait de belles ambitions pour sa filiale helvète après le rachat du groupe MK. Au point de vouloir en faire la "Rolex de l'immobilier". Des propos prémonitoires puisque le groupe va passer sous pavillon helvétique. François Davy a transformé la société à coups d'acquisitions en France et à l'étranger.

 

Entreprise conquérante, Foncia est aussi engagée dans la digitalisation d'un métier où le service et la relation avec la clientèle constituent le nerf de la guerre. "Le numérique est autant un enjeu d'investissement qu'une opportunité qui devrait lui conférer un avantage concurrentiel à condition de le financer", analyse un consultant proche du dossier. Pour Bernard Cadeau, président d'Orpi, premier réseau indépendant d'administration de biens, la cession de Foncia à un acteur financier dominé par une logique de rentabilité à court terme pourrait faire peur à la clientèle. "Nous sommes dans des métiers sensibles pour les Français. Ils touchent à leurs tabous : leur patrimoine, l'argent et leur vie de famille. Monsieur et madame Tout-le-Monde veulent avoir une relation de confiance et de proximité avec leur syndic ou leur gérant", dit-il. À bon entendeur… ».